Mexique : ACTION URGENTE : La tragédie du Chiapas fait 53 morts et de nombreux blessés parmi les migrants : le résultat de politiques migratoires meurtrières

Publié le 10 Décembre 2021

10 décembre 2021
11:01
Crédit : Corps de migrants morts dans l'État du Chiapas, au Mexique. AFP
Temps de lecture : 3 minutes

Communiqué

9 décembre 2021

Au moins 53 migrants sont morts et plus de 50 ont été blessés après l'accident de la remorque dans laquelle plus de 100 migrants étaient transportés. L'incident s'est produit vers 15h30, à la sortie de Chiapa de Corzo, dans l'État du Chiapas, selon les premiers rapports de la protection civile de l'État.

Plusieurs médias ont rapporté que les migrants étaient entassés à l'arrière du camion, dont le conducteur a perdu le contrôle en raison d'un excès de vitesse et a pris la fuite.

Cette tragédie montre une fois de plus que l'anonymat et les conditions dans lesquelles les migrants sont contraints de voyager sont mortels et sont la conséquence de l'échec des politiques migratoires.

La mort de ces personnes s'ajoute aux violations documentées ces dernières années à l'encontre de la population migrante dans le contexte de la pandémie. La militarisation des frontières et des itinéraires, le manque d'accès aux procédures d'asile et de régularisation migratoire obligent les migrants à risquer leur vie et leur intégrité dans un transit de plus en plus dangereux.

Les organisations soussignées ont dénoncé le fait que le durcissement des politiques migratoires et l'externalisation des frontières entraîneraient une augmentation des crimes et des violations des droits de l'homme à l'encontre des migrants, des demandeurs d'asile et des réfugiés au Mexique.

Récemment, le gouvernement mexicain a accepté de remettre en œuvre le programme "Quédate en Mexico", ce qui signifie que les demandeurs d'asile aux États-Unis resteront dans notre pays pendant toute la durée de la procédure, violant ainsi leur droit de se trouver dans le pays qu'ils considèrent comme sûr et exposant les personnes à de multiples facteurs et contextes de risque et de vulnérabilité au crime organisé.

Nous avons vu que la façon de procéder du gouvernement mexicain dans ce type d'affaire consiste à "éteindre le feu", sans chercher les causes profondes. C'est-à-dire en montrant sa volonté sur le moment, mais en laissant ensuite les familles des victimes sans accès aux mesures d'assistance, sans vérité, justice et réparation.

Nous, les organisations soussignées, demandons aux différentes autorités gouvernementales que :

1. Les personnes blessées reçoivent une attention médicale immédiate.
2. La situation migratoire des personnes blessées et leurs familles soit régularisée, ainsi que pour les proches des personnes qui ont perdu la vie, qu'elles soient autorisées à entrer dans le pays afin de mener à bien le processus d'accompagnement et d'identification des restes et de rechercher la vérité et la justice sur ce qui s'est passé.
3. Les processus d'identification et de restitution des restes soient menés de manière digne et humaine, conformément aux normes internationales et en appliquant le protocole de notification et de restitution des restes de la Commission médico-légale.
4. La Commission exécutive pour l'attention aux victimes (CEAV) représente les familles des victimes de manière digne, en garantissant que l'État mexicain respecte tous les droits établis dans la loi générale sur les victimes et dans la législation de procédure pénale, ainsi que dans les traités internationaux.

5. La CEAV prenne en charge tous les frais funéraires et autres nécessaires aux familles pour enterrer les victimes conformément à leurs coutumes et traditions, en concertation avec elles, sans imposer d'action.
6. Une enquête effective sur les faits soit menée, établissant les circonstances et les responsabilités, impliquant les familles dans les processus de vérité, de justice et de réparation.
7. L'accès à la justice soit garanti par des mécanismes transnationaux, dans le cas où les victimes directes et indirectes se trouvent en dehors du pays.
8. La Commission nationale des droits de l'homme (CNDH) dicte des mesures à toutes les autorités responsables afin de garantir ce qui a été demandé ici et agir en tant qu'institution de surveillance pour s'assurer que les droits de l'homme des familles ne sont pas violés.
9. Le Bureau du procureur général pour la protection de l'enfance intervienne dans les affaires impliquant des enfants et des adolescents afin de déterminer leur intérêt supérieur.
10. Le ministère des Affaires étrangères (SRE) garantisse une coordination efficace avec les pays d'origine, sans imposer d'actions ou de mesures qui ne soient pas prises en consensus avec les familles des victimes. Que leur droit à l'information soit respecté à tout moment et que leur droit de décider, d'exprimer leur opinion et de participer soit garanti.
 

Traduction caro d'un communiqué paru sur Prensa comunitaria le 10/12/2021

Mexique : ACTION URGENTE : La tragédie du Chiapas fait 53 morts et de nombreux blessés parmi les migrants : le résultat de politiques migratoires meurtrières
Mexique : ACTION URGENTE : La tragédie du Chiapas fait 53 morts et de nombreux blessés parmi les migrants : le résultat de politiques migratoires meurtrières

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Mexique, #Chiapas, #Migrants, #Droits humains

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article