La justice britannique jette Assange aux lions : elle va l'extrader vers les États-Unis
Publié le 13 Décembre 2021
Photo : Internet
Servindi, 11 décembre 2021 - La décision d'extrader Julian Assange adoptée vendredi par la Cour d'appel de Londres affecte la liberté de la presse et constitue un "précédent très grave" pour les médias libres du monde entier.
C'est ce qu'a déclaré Aitor Martínez, avocat de l'équipe d'Assange, qui a affirmé que l'action en justice intentée par les États-Unis criminalise la publication d'informations véridiques provenant de sources anonymes.
Grâce à la divulgation d'informations par Assange à travers Wiki Leaks, la commission de crimes internationaux graves, tels que les crimes de guerre commis en Irak et en Afghanistan, a été prouvée.
"Au XXIe siècle, nous assistons à une régression des libertés fondamentales, telles que la liberté de la presse pour les médias et le droit d'accès à l'information pour les individus", a poursuivi Aitor.
L'avocat a rappelé que "le droit d'accès à l'information des citoyens est fondamental pour un contrôle efficace du pouvoir".
Sans médias libres pour contrôler le pouvoir, nous descendons dangereusement vers des systèmes totalitaires où les personnes au pouvoir feront museler la presse et où les informations sensibles sur les crimes, la corruption et d'autres scandales resteront hors de la connaissance du public.
Nous partageons ci-dessous l'article publié par Contrainformación, un portail qui pratique un journalisme inconfortable et lutte contre les informations manipulées et biaisées.
La justice britannique jette Assange aux lions : elle va l'extrader vers les États-Unis
Les États-Unis demandent que le journaliste australien soit jugé pour 18 délits, ce qui pourrait lui coûter jusqu'à 175 ans de prison.
Par Javier F. Ferrero
Contrainformacion, 11 décembre 2021 - La Cour d'appel de Londres a décidé ce vendredi d'extrader Julian Assange vers les États-Unis dans une décision controversée.
Jusqu'à présent, la défense d'Assange a utilisé la détérioration de sa santé mentale comme bouclier pour empêcher son extradition vers les États-Unis, comme l'atteste un rapport médical du psychiatre Michael Kopelman.
Le 11 août, le juge de la Haute Cour de Londres, Timothy Holroyde, a remis en question la décision de son homologue Vanessa Baraitser de refuser l'extradition afin de préserver la santé mentale de l'activiste et le risque de suicide, où, selon le juge, son admission dans une prison serait un dur "enfermement".
Cette action de la part du Royaume-Uni met le militant sur la sellette : le gouvernement américain exige que le journaliste australien soit jugé pour 18 infractions liées à l'Espionage Act et au piratage informatique, ce qui pourrait lui coûter jusqu'à 175 ans de prison.
La décision du tribunal londonien constitue un revers majeur pour Julian Assange, emprisonné au Royaume-Uni depuis avril 2019 après avoir été arrêté lors d'un raid sur l'ambassade équatorienne à Londres. Le calvaire de l'activiste remonte à bien plus loin, puisqu'il était réfugié à l'ambassade du pays d'Amérique latine depuis sept ans.
Cette affaire a des répercussions sur la liberté de la presse dans le monde entier
Vanessa Baraitser a également indiqué qu'il existe des doutes quant à la capacité des États-Unis à garantir la sécurité du journaliste, mais Washington ne renonce pas à ses exigences et a ratifié son offre de permettre à Assange de purger sa peine en Australie, son pays d'origine, après avoir terminé son procès aux États-Unis.
Aitor Martínez, avocat de l'équipe de défense d'Assange, a accordé une interview à RT dans laquelle il a souligné que, détenu dans la prison de haute sécurité de Belmarsh, il n'a pu suivre la séance du tribunal par vidéoconférence que pendant quelques minutes en raison de la détérioration de son état de santé.
L'avocat a expliqué qu'après l'arrestation du fondateur de WikiLeaks en avril 2019, il a été demandé à être admis dans un hôpital, mais qu'au lieu de cela il a été transféré dans une prison de haute sécurité, ce qui a aggravé son état physique et rendu difficile la communication avec lui.
En outre, il a déclaré que mercredi, il a été limité dans sa capacité à maintenir un dialogue fluide et direct avec ses avocats, ainsi qu'à être présent à l'audience d'appel elle-même, ce que les procureurs américains ont été autorisés à faire.
D'autre part, il a souligné que les États-Unis ont offert au tribunal certaines garanties afin qu'Assange, en cas d'extradition, ne soit pas placé dans une prison de haute sécurité ou soumis à des mesures spéciales, promesses qui sont systématiquement violées par les États-Unis dans les cas d'extradition.
Aitor Martínez considère qu'il s'agit "d'une action en justice qui affecte la liberté de la presse dans le monde entier, car ce que les États-Unis criminalisent, c'est la publication d'informations véridiques provenant de sources anonymes, qui ont également été utilisées pour prouver la commission de graves crimes internationaux, tels que les crimes de guerre commis en Irak et en Afghanistan", faisant de cette affaire un "précédent très grave pour la communauté des médias libres dans le monde".
Il a ajouté : "Au XXIe siècle, nous assistons à un recul des libertés fondamentales, telles que la liberté de la presse pour les médias et le droit d'accès à l'information pour les individus", soulignant que l'ensemble de la communauté internationale doit prendre position contre un tel précédent.
Enfin, l'avocat a rappelé que "le droit d'accès à l'information des citoyens est fondamental pour le contrôle effectif du pouvoir. Sans médias libres capables de contrôler l'exercice du pouvoir, nous descendons dangereusement vers des systèmes totalitaires où les personnes au pouvoir feront museler la presse et où les informations sensibles sur les crimes, la corruption et autres abus resteront hors de la connaissance des citoyens, créant ainsi des gouvernements puissants qui vivent dans une impunité absolue".
source d'origine Contrainformación: https://contrainformacion.es/la-justicia-britanica-extraditara-a-julian-assange-a-estados-unidos/
traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 11/12/2021
Justicia británica lanza a Assange a los leones: le extraditará a EE.UU.
Servindi, 11 de diciembre, 2021.- La decisión de extraditar a Julian Assange adoptada el viernes por el Tribunal de Apelación de Londres afecta a la libertad de prensa y es un "gravísimo precede...