Brésil : Le peuple Sapará
Publié le 8 Décembre 2021
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Peuple autochtone vivant dans le Roraima au Brésil et qui est en processus de reconnaissance de son identité et de ses droits autochtones.
Langue : karib
Terre Indigène
TI São Marcos dans le Roraima. Ils vivent avec les Macuxís, les Wapishanas, et les Tukanos. Ils ont commencé à y vivre en raison de leurs relations matrimoniales interethniques et le déplacement entre les communautés. La TI est une communauté multiethnique.
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Dans la communauté de Pium ils pratiquent l’agriculture, la chasse, la pêche, l’élevage de petits animaux. Ils extraient également la pulpe des fruits du palmier burriti et vendent des objets artisanaux.
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Histoire
Les premières mentions de ce peuple remontent au XVIIIe siècle, en voici le détail :
- 1770 le vicaire général du Rio Negro, le père José Monteiro de Noronha visite le bassin du rio Branco et décrit des peuples indigènes qui y vivent. Il cite les Saparás comme l’un des peuples présents sur les rives du rio Uraricoera ainsi que sur les rives des rios Enivini, Aiarani, Cauamé, Catrimani et Cerevini.
- 1772 : les bénédictins espagnols Benito de la Garrida et Tomás de Mataró situent les Sapará sur la rive du rio Majari. A cette époque le chef Maracayán rencontre des karibs et des Saparás pour détruire la réduction de Morocori et libérer les indiens qui y sont réduits.
- La région du rio Branco devient une cible importante de l’attention portugaise qui veut s’assurer la possession du territoire.
- 1775 : début de la construction du fort São Joaquim au confluent des rios Uraricoera et Tacutu. Ils forment 9 réductions indigènes dont la plus grande, Nossa Senhora de Conceição abritait 372 Saparás et Paravilhanas.
- 1777 : Francisco Xavier Ribeiro de Sampaio, médiateur de la capitainerie de São José do Rio Negro mentionne dans la région du Rio Branco des villages Saparás portant les noms de Santa Isabel, Nossa Senhora da Carmo, Nossa Senhora da Conceição.
- 1786 : le naturaliste Alexandre Rodrigues Ferreira affirme les avoir vus entre les rios Cauamé et Mucajai, descendant vers le village de Santa Isabel.
- Manuel da Gama Lobo de Almada à la même époque écrit que dans le passé, ils avaient combattu férocement les colonisateurs et qu’à l’exception du village de Carmo où ils étaient concentrés à l’époque, il y avait peu de villageois. Les autres étaient dispersés dans la forêt.
- Au milieu du XIXe siècle le naturaliste allemand Robert Schomburgk visite le village situé sur une île du rio Mmaracá et trouve les habitants en mauvaise santé. Certains vivaient dans les villages des Tepequéns et des Waikamang.
- 1842 : Le frère José dos Santos rassemble de nombreux Saparás dans la réduction de l’Uraricoera. Les colonie est dissoute cinq ans plus tard à cause du déclin provoqué par les épidémies. Au cours du XIXe siècle d’autres réductions seront organisées dans la région du rio Branco.
- Début du XXe siècle, l’ethnographe Theodor Koch-Grünberg ne trouve qu’un seul village et les vestiges des autres. Certains Saparás travaillent comme cow-boys pour les colons brésiliens, d’autres sont réfugiés dans des villages Macuxís et Taurepang.
- A la fin des années 1920, l’évêque bénédictin Alcuino Meyer déclare qu’ils sont au bord de l’extinction. Un déclin brutal de la population conduit certains érudits à considérer le peuple bel et bien éteint. Pour cette raison, ils n’apparaissent plus sur les listes officielles. Pourtant d’autres peuples de la région témoignent qu’ils sont bien encore existants.
Les survivants contemporains ont d’ailleurs conservé leur tradition orale venant des origines mythiques.
Grâce au métissage avec les Wapishanas et les Macuxís ils peuvent arriver à survivre.
De la « renaissance « à la reconnaissance
Dans les années 1970, quand les Macuxís et les Wapishanas entreprennent une mobilisation politique, un espace s’ouvre pour que les Saparás puissent revendiquer leur existence, affirmer leur identité ethnique distincte.
Leur mémoire collective décrit les premiers contacts avec les colonisateurs et traverse l’histoire sous l’empire et la république. Cette histoire est liée aux luttes pour les droits sociaux et territoriaux, c’est aussi un instrument d’identification ethnique. Cette mémoire ininterrompue est évoquée comme l’exigence du temps présent, un moment précis dans lequel ils se préparent à revendiquer avec la Funai, l’expansion et la délimitation de leurs terres et les luttes politiques pour la conquête de leurs droits.
Chaque personne qui raconte une histoire n’est pas toujours la même version de cette histoire racontée par une autre personne. C’est parce que certaines personnes omettent de raconter des épisodes douloureux d’oppression et de souffrance alors que pour d’autres ces souvenirs sont autant d’encouragements à justifier la suite des combats pour le droit à la différence.
Surgissant à nouveau de cette extinction présumée, ils deviennent un peuple « émergent » »
Je dirais pour ma part que c’est un peuple « renaissant ».
Ils vivent dans les régions d’Amajaro et Taiano dans des villages qu’ils partagent avec les Macuxís et les Wapsihana.
Ils sont reconnus par les mouvements sociopolitiques des peuples de l’état du Roraima, ils participent activement à l’élaboration et à l’agenda politique des peuples autochtones de cet état, gagnant de plus en plus de visibilité.
Source wikipedia