Pour des solutions réelles : non au "Zéro net", oui au "Zéro réel"
Publié le 12 Novembre 2021
Bannière de Greenpeace.
Servindi, 11 novembre, 2021 - À quelques heures de la fin de la Conférence des Nations Unies sur le changement climatique (COP26), il est de plus en plus demandé que le texte final de Glasgow affirme la nécessité de tendre vers le zéro réel et non le zéro net en termes de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES).
De nombreuses coalitions pour la justice climatique dénoncent le "zéro net" comme une promesse creuse qui élude les vraies solutions et permet aux pays industrialisés d'échapper à leur responsabilité.
Au lieu de prétendues solutions technologiques, de ressources de géo-ingénierie, de compensations basées sur le marché du carbone et d'astuces comptables dans le registre des émissions, des plans concrets de réduction des principales sources d'émissions sont exigés.
La réduction et l'élimination de la production et de l'utilisation des combustibles fossiles, de la déforestation et de l'agriculture industrielle doivent être réalisées dans un délai compatible avec la science et l'équité, afin de maintenir le réchauffement climatique en dessous de 1,5°C.
Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, a déclaré jeudi 11 novembre que les promesses "sonnent creux" lorsque les combustibles fossiles continuent de recevoir des milliers de milliards de subventions.
Maintenir l'objectif de 1,5 signifie réduire les émissions mondiales de 45 % d'ici à 2030. Mais avec l'ensemble actuel des contributions déterminées au niveau national, même si elles sont pleinement mises en œuvre, les émissions continueront d'augmenter en 2030, a déclaré Guterres.
Lors d'un événement de haut niveau en session plénière, le chef de l'ONU a commenté les dernières analyses de plusieurs agences qui montrent que même si les dernières promesses et engagements de la COP26 sont respectés, nous sommes en bonne voie pour que le réchauffement climatique dépasse largement les 2 degrés Celsius.
Les pays les plus responsables des émissions historiques et cumulées de gaz à effet de serre doivent accélérer leurs réductions réelles d'émissions et soutenir financièrement les pays à plus faibles revenus.
Un soutien doit être apporté non seulement à l'atténuation, mais aussi et surtout à l'adaptation et aux pertes et dommages.
Il n'y a pas d'autre moyen d'éviter la catastrophe climatique que d'entreprendre des transformations profondes, systémiques et justes de nos systèmes énergétiques, alimentaires, de transport et industriels.
"Mais les objectifs Zéro Net ne sont pas une stratégie de changement. Les objectifs "Zéro net" sont utilisés comme une couverture pour les affaires courantes", indique une déclaration des peuples et des communautés.
Les gouvernements et les industries utilisent les objectifs "zéro net" pour éviter d'être responsables des émissions passées, présentes et futures et pour créer un faux sentiment de progrès climatique.
La promesse de "Zéro net d'ici 2050" signifie un engagement selon lequel, dans 30 ans, les gouvernements compenseront la pollution de cette année-là, sans garantie qu'ils réduiront considérablement les émissions des décennies précédentes.
Par conséquent, les promesses de "Zéro net" au milieu du siècle ne permettent pas de maintenir l'augmentation de la température en dessous de 1,5°C.
Les objectifs d'émissions nettes zéro masquent l'inaction climatique et détournent l'attention du travail urgent à accomplir pour éliminer progressivement les combustibles fossiles à la source et mettre en place des systèmes alimentaires et des économies durables.
Ils s'appuient sur des hypothèses et de multiples mythes selon lesquels les compensations de carbone, les plantations d'arbres, la bioénergie et de dangereuses distractions telles que l'hydrogène et le captage et le stockage du carbone permettront de maintenir ou d'éliminer les émissions atmosphériques après que les pollueurs auront fait leurs dégâts.
De vraies solutions existent
Les différents communiqués qui circulent sur divers portails et réseaux réaffirment que de véritables solutions pour s'attaquer réellement à la crise climatique existent, mais que des intérêts puissants empêchent de leur donner la priorité.
Ils s'accordent à dire qu'une transition juste est nécessaire, avec des droits - un mot qui terrifie les négociateurs climatiques des pays riches - et qui profite aux peuples autochtones, aux communautés locales et aux populations vulnérables.
Des objectifs et des délais clairs sont nécessaires, notamment pour la période immédiate et à court terme, afin d'atteindre le zéro réel mondial d'ici 2050. Le financement doit dépasser 100 milliards de dollars par an.
Une note de Climate Action Network (CAN) International observe que le projet de texte de Glasgow ne reflète pas les progrès réalisés en matière de droits de l'homme, tels que les résolutions du Conseil des droits de l'homme des Nations unies.
Par exemple, une contribution majeure cette année est la reconnaissance du droit de l'homme à un environnement propre, sain et durable et la création d'un nouveau rapporteur spécial sur les droits de l'homme et le changement climatique.
CAN International considère qu'il est pertinent que le texte final reconnaisse ces deux avancées, car les mentions du préambule de l'Accord de Paris, six ans après, ne sont pas suffisantes.
Les peuples autochtones du bassin de l'Amazone, réunis au sein de la COICA, sont arrivés à la COP26 avec des propositions concrètes pour protéger 80 % des poumons de la planète et partager leur approche de "solutions fondées sur la nature" reposant sur la gouvernance territoriale autochtone.
Le gouvernement territorial autonome de la nation Wampis (GTANW) est également venu à Glasgow pour partager sa stratégie climatique basée sur l'autonomie.
Les peuples autochtones et le mouvement pour la justice climatique exigent des engagements forts et clairs en faveur d'une transition juste et équitable vers un avenir sans fossile.
Cette transition doit garantir les droits de l'homme, les moyens de subsistance, les emplois et un environnement sûr, propre, sain et durable pour les générations actuelles et futures.
Informations générales :
- Coalition des peuples et communautés : Vraies solutions : Non au zéro net télécharger la déclaration en anglais
- Greenpeace International : les compensations de carbone sont une escroquerie. Note du 10 novembre 2021 : https://www.greenpeace.org/international/story/50689/carbon-offsets-net-zero-greenwashing-scam/
- ECO Action Network, bulletin d'information du Climate Action Network International : "Uncovering essential ambition", note du 11 novembre 2021 :
Couverture spéciale par Servindi du sommet des Nations unies sur le changement climatique (COP 26) grâce au soutien du Groupe de travail international pour les affaires autochtones (IWGIA).
traduction caro d'un article paru sur Servindi.org le 10/11/2021
Por verdaderas soluciones: no al "Cero Neto", sí al Cero Real
Servindi, 11 de noviembre, 2021.- A pocas horas de culminar la Conferencia de las Naciones Unidas sobre Cambio Climático (COP26) crece la exigencia porque el texto final de Glasgow afirme la ...
https://www.servindi.org/10/11/2021/verdaderas-soluciones-no-el-cero-neto