Patrimoine musical du Pérou : Le tondero

Publié le 19 Novembre 2021

 

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Le tondero est une danse et un genre musical créoles du nord du Pérou.

La province de Morropón dans le département de Piura et la ville de Zaña dans le département de Lambayeque se disputent actuellement l’origine de cette chanson et danse.

Origines musicales : musique créole et afro péruvienne

Origines culturelles : période coloniale de l’histoire du Pérou

Instruments communs : guitare, cajón (éventuellement tarola et trompettes)

Patrimoine Culturel de la Nation Péruvienne le 24/08/1993

 

province de Morropon By AgainErick - Own work, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3094426

 

Fruit du métissage

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Le tondero du nord dérive du métissage musicale et culturel existant entre les gitans venus en tant que migrants du sud de l’Espagne et de l’Europe de l’est et des afro péruviens et indigènes du nord du Pérou.

Le métissage colonial de ces trois peuples est clairement perceptible dans leur idiosyncrasie incarnée à la fois dans le chant, les paroles et la danse.

C’est une danse pour les couples et qui s’étend sur toute la côte nord dans les départements de La Libertad, Lambayeque, Piura et Tumbes.

Etymologie

Tondero dérive de la modification du terme lundero qui figurait dans la danse afro péruvienne bien connue appelée la zaña de Lambayeque.

Plus au nord à Piura une sorte de lundero se jouait déjà mais avec un caractère différent dans le son répétitif de la guitare qui sonnait « ton-ton-ton », pour cette raison, de lundero, le « ton » a été ajouté et c’est devenu le tondero.

Une autre hypothèse est que ce nom proviendrait de « volandero » de l’ancien boléro d’origine musicale dérivée de la musique tzigane. La terminologie réside dans l’inspiration de « voler » ou « vol des oiseaux », une figure commune dans toute la musique manouche dont elle parle de son passé errant.

Ce genre musical est né entre les villes du nord de Morropٔón et Zaña. Il est différent des genres créoles péruviens joués à la guitare par son esprit country et provincial.

tondero mamacona hacienda https://commons.wikimedia.org/wiki/File:Tondero_Mamacona_Hacienda.jpg

 

Histoire

Né du croisement de la culture de trois ethnies, africaine, indigène et européenne, la danse reprend des postures, des pas et des piétinements des bulerias et fandangos du flamenco gitan en provenance d’Espagne, les mouvements des hanches et le rythme de la zaña ou du lundero venant d’Afrique subsaharienne. C’est dans le nord péruvien durant la période coloniale que surgit l’africanité des rythmes apportés par les gitans et la coexistence de ces derniers avec les descendants afro péruviens dans les haciendas et les périphéries des villes.

Des éléments indigènes sont également incorporés en particulier les cris aigus de la guitare.

Les influences espagnoles sont partagées dans le choix des costumes.

De ce métissage magique entre des figures d’oiseaux errants amoureux et prêts à s’accoupler est né le tondero du nord.

La guitare tundete, la danse et le chant country sont les différences essentielles qui distinguent le tondero du nord des zamacuecas de Lima et d’autres marineras.

Chaque village et ville du nord du Pérou a sa version du tondero.

La version classique se compose de :

1. Un chanteur principal

2. Une petite chorale

3. Deux guitaristes dont l’un tient le tundete

4. Deux cajones

5. Un joueur de cucharas (cuillères)

La musique est accompagnée d’applaudissements et parfois, s’il n’y a pas de cajón, on utilise le checo (une calebasse percée qui sert de percussion).

Aujourd’hui les orchestres utilisent des trompettes et des tambours dans des versions plus modernes.

Le tondero se compose de :

1. La glose : c’est la partie initiale du tondero, une forme de chant plaintif long et étiré dont on devient l’origine gitane. La voix principale souffre tragiquement et introduit les thèmes nordiques du genre qui sont la perte de sa porcelaine (femme), une complainte, la satire d’un adultère, la perte de la récolte à cause du manque d’eau ou d’un excès (phénomène el niño). La façon de jouer est une base rythmique et une sonnerie (golpe de tierra). La glose est liée aux bulerias gitanes et aux rythmes africains.

2. Le dulce : c’est la partie intermédiaire du tondero, avec une réaffirmation de la chanson. Elle se compose de refrains répétitifs. C’est une véritable contribution africaine au genre rythmique qui se confond avec l’exécution lyrique et rythmique manouche.

3. La fugue : c’est la dernière partie de la danse : explosive, rythmée et très passionnées, chantée en chœur ou par le chanteur principal.

 

Vêtements

Pour l’homme : chapeaux en paille ou autre, pantalon noir ou blanc, chemise à rayures ou blanche, ceinture et sacoche en coton, les ponchos en coton teints fabriqués par eux même sont abandonnés.

Pour la femme : sayas ou polleras (jupes) ou anaco, tunique préhispanique noire ou blanche, nuisette ou culeco ou blouse en soie, châle, boucles d’oreilles pendantes en or appelées lloranas à Moche (La Libertad) ou dormilonas de Catacaos.

 

Tonderos les plus connus

  • Arenas : Honneur au désert de sechura.
  • San Miguel de Piura : hommage à la première ville espagnole d'Amérique du Sud.
  • San Miguel de Morropon : berceau du tondero.
  • Rosa Victoria : dédié à une célèbre danseuse de tondero de Canchaque.
  • Si Piura Tuviera Riego : les ravages de la sécheresse après le phénomène El Niño.
  • La Perla del Chira : en l'honneur de la rivière Chira à Sullana.
  • Mi Morropón : rendre à nouveau hommage au village où est né le tondero.
  • El Forastero : thème si typique lié au tondero.
  • Coplas de amor y tondero : cumanana et tondero lambayecano.
  • La gripe llegó a Chepén : en l'honneur d'une ville frappée par la grippe dans le passé.
  • Malabrigo : honneur au port de Liberteño.
  • En Trujillo nació Dios (Dieu est né à Trujillo) : honneur à Trujillo.
  • Mi Chiroca : Terme mochica pour un oiseau de cette région, un chant de chagrin.
  • Se va la Paloma : honneur à la première ville espagnole d'Amérique du Sud.

Sources : wikipedia, ecured

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