Brésil : Le peuple isolé Piripkura

Publié le 25 Novembre 2021

 

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Peuple autochtone du Mato Grosso au Brésil qui vit en isolement volontaire et dont on a la connaissance de deux personnes qui ont déjà été contactées.

Le nom piripkura (piripicura) leur aurait été donné par les Gavião de la TI (Terre Indigène) de l’igarapé Lourdes. Ce nom veut dire « peuple papillon » en raison de leur grande mobilité.

On ne connaît pas leur autodésignation.

Ils vivent dans la zone comprise entre les rios Branco et Madeirinha des affluents du rio Roosevelt dans le Mato Grosso.

Deux personnes ont été contactées et il semble qu’il puisse y avoir un groupe de 17 personnes non contactées (pib.socioambiantal).

Terre Indigène (TI)

TI Piripkura -243.000 hectares, avec restriction d’usage, Mato Grosso. Villes : Colniza, Rondôlandia.

Langue

Tupi kawahib

 

 

Mato Grosso Par TUBS — Travail personnel de : Brazil location map.svg (de NordNordWest)., CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=17022731

Baita et Tamandua

Baita et Tamandua sont les survivants d’un groupe ethnique décimé dans les années 1980 par des bûcherons.

Dans le document Piripkura de Jair Candor, on apprend que les indigènes ont réussi à échapper à l’embuscade et se sont cachés pendant que les blancs tuaient leurs proches.

sur cette image ils sont à côté de Jair Candor,  dans le documentaire source

Au moment du contact avec la Funai dans les années 1980, 20 personnes sont retournées vivre dans la forêt. Un contact a lieu à nouveau avec 3 membres de la tribu. En 1998, deux hommes sortent de la forêt volontairement, l’un d’eux est malade et sera hospitalisé. Il raconte alors à l’hôpital comment son peuple avait une population plus importante les années précédentes, comment il avait été massacré par des blancs et comment son compagnon et lui ont erré dans la forêt en chassant, pêchant et récoltant.

Rita Piripkura est le seul membre en contact régulier avec les deux hommes. Dans une vidéo de survival sous-titrée en français, elle décrit comment 9 de ses proches ont été massacrés lors d’une attaque de bûcherons et indique que son frère Baita et son neveu sont toujours à l’intérieur du territoire.

 

.......Déforestation /grilagem/ les vaches se rapprochent des isolés......

 

La déforestation et les incendies ont dévasté de vastes zones à l'intérieur de la terre indigène Piripkura/ISA.

 

Dans la forêt de ce territoire ils prennent tout ce dont ils ont besoin pour vivre mais autour, ce ne sont à présent que pâturages et plantations de soja. La Funai, organisme sensé protégé les indiens permet à présent aux propriétaires irréguliers d’avancer dans la régularisation de leur propriété sur les terres indigènes qui ne sont pas encore délimitées ce qui est le cas de la TI Piripkura.

La forêt de la TI Piripkura en 2020 a souffert plus que toute autre territoire protégeant des peuples isolés de la déforestation alors que l’on pense que d’autres personnes s’y protègent encore.

Du bétail en liberté sur la terre indigène Piripikura, dans le Mato Grosso où vivent deux indigènes isolés|Rogério Assis/ISA

Il est essentiel que les ordonnances de protection des terres et leur bonne application soient renouvelés pour une période adéquate et que le territoire soit entièrement protégé.

Le gouvernement Bolsonaro encourage le grilagem (l’accaparement des terres) ce qui explique l’avance de la déforestation sur les territoires, encouragés par lui-même et soutenu par la crise du Covid qui a fait ralentir la surveillance. De plus Bolsanoro a été élu avec le mot d’ordre qu’il ne permettrait aucune démarcation de territoires indigènes pendant son mandat ce qu’il réussit très bien à faire. Le territoire non démarqué, c’est la porte ouverte à tous les abus et met en danger la survie de ces personnes en isolement volontaire.

Dans le dernier reportage de l'ISA (Institut socio-environnemental) que j'ai traduit, ces points marquants liés à l'observation aérienne de l'état du territoire ont été précisés :

Découvrez les cinq principaux crimes identifiés lors du survol (📷 Rogério Assis/ISA) :


1 - Fermes consolidées à l'intérieur de la TI Piripkura avec des constructions rurales, des clôtures, des pâturages gérés, des écuries, des pistes d'accès et des pistes d'atterrissage.

2 - Occupations rurales récentes, avec déplacement intense de camions et de tracteurs, construction de barrages, de clôtures, transport de bétail, étables et électrification rurale à l'intérieur de la TI.

3 - Une énorme zone de 2 361 hectares déboisée récemment, entre 2020 et 2021, et également des preuves d'incendies et de parcelles avec formation de pâturages.

4 - Les voies de transport du bétail et du bois exploité illégalement sont en bon état d'entretien, ce qui témoigne d'une activité économique et/ou commerciale fréquente.

5 - Déforestation récente, réalisée entre les mois de juillet et septembre 2021, située à moins de 500 mètres des limites de la TI et qui cumule déjà 303,8 hectares. source

L’exigence de garantir leurs droits

En septembre 2021, l’ordonnance de restriction d’usage de la TI Piripkura arrivait à échéance. La Funai a quand même renouvelé cette ordonnance mais seulement pour une période de 6 mois alors que les règlements précédents étaient valables pour une période de 3 ans. Les deux Piripkura ne sont protégés encore que pour 6 mois, déjà bien entamés au moment de l’écriture de cet article, car l’échéance est en mars 2022.

Une pétition a été mise en place pour que les personnes se mobilisent pour défendre ses deux isolés.

Pétition Isolés ou décimés  (merci pour eux) :

Sur les peuples isolés du Brésil

Il existe dans l’Amazonie brésilienne le plus grand nombre de tribus isolées au monde : 70 tribus sur la centaine répartie sur la planète.

Ils refusent le contact avec les autres tribus et le monde extérieur car l’invasion qu’ils ont subie, la destruction de leur territoire et de leur habitat les pousse à s’isoler volontairement afin de se préserver.

Dans l’état du Mato Grosso, ces tribus sont les survivantes des exploitations brutales dont ils ont fait les frais de la part des éleveurs de bétail et des bûcherons.

D’autres menacent les guettent de nos jours avec les méga-barrages et les grandes routes situées sur leur territoire .

Ces groupes d’indiens non contactés sont particulièrement fragiles car ils ne sont pas protégés contre les maladies du monde extérieur.

Ils ne peuvent posséder d’immunité pour les maladies inconnues de leur organisme.

On sait de triste expérience que les peuples sont décimés à 50% de leurs membres lors des premiers contacts avec l’homme blanc à cause des maladies importées.

La seule chose possible et urgente à faire de la part des organisations protectrices et du gouvernement brésilien est de démarquer et protéger leurs territoires sans chercher pour autant à les contacter.

Le respect que nous devons envers ses peuples descendants des peuples premiers devrait être mis en place sur toute la planète afin de les hisser tout en haut des préoccupations liées à l’humain et à la planète.

Mais ceci est une autre affaire qui n’arrange pas du tout ceux aux affaires.

Caroleone

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Peuples isolés, #Brésil, #Piripkura

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