Argentine : Lof Quemquemtrew : siège répressif redoublé après l'assassinat d'Elías Garay Cayicol

Publié le 1 Décembre 2021

30/11/2021


67 jours après le siège policier de la communauté, qui maintient le RP 6 bloqué, et 9 jours après l'attaque qui a fait un mort et un blessé grave, la gouverneure Arabela Carreras et le procureur Cendón refusent le dialogue et misent sur une résolution répressive. Pendant ce temps, le maire d'El Bolsón encourage et soutient les groupes fascistes.

Par le correspondant populaire de ANRed (depuis Cuesta del Ternero).

 

Quelques heures après l'assassinat du weichafe Elías Garay Cayicol yem et les graves blessures qui maintiennent le weichafe Gonzalo Cabrera hospitalisé, dans une attaque perpétrée par des civils mais avec une indéniable complicité policière, le gouvernement de Rio Negro augmente la militarisation du territoire en ajoutant un quatrième point de contrôle sur la RP 6 et son intersection avec la RN 40. Pendant ce temps, les forces du COER se joignent aux troupes de la Gendarmerie envoyées par Aníbal Fernández pour la militarisation de El Bolsón.

Les ordres restent intacts pour refuser l'accès à la nourriture et au logement à une communauté qui a été brutalement violée, l'État maniant un discours haineux, colonial et raciste qui ignore et viole en toute impunité le Pacte de San José de Costa Rica. Le même jour que l'attaque et le meurtre de Cuesta del Ternero, un autre événement extrêmement grave a eu lieu. Alors que des Mapuche et des non-Mapuche manifestaient pour une autre mort avec les mêmes motifs que ceux des weichafe Rafael Nahuel yem et Santiago Maldonado, une foule de prétendus patriotes, avec des liens municipaux évidents, criant "vive la patrie" et "tuons les Mapuche et les hippies", a attaqué la manifestation avec des armes blanches, des armes à feu et avec des bâtons de leurs chevaux, sous le regard complice de toutes les forces de police qui ont inondé les mêmes rues. Toute personne ayant des traits ou des vêtements mapuche a été chassée et sauvagement battue, et plusieurs ont dû être soignés à l'hôpital local où Gonzalo Cabrera luttait pour sa vie. Même sa mère âgée a été menacée de mort et a dû être secourue par des manifestants dans un véhicule. Une douzaine de femmes mapuche ont couru se cacher sous les tables d'un bar à bière où jouait un groupe, le spectacle a été interrompu et les portes ont été fermées de l'intérieur lorsqu'une véritable horde est arrivée, criant "remettez les femmes" et commençant à briser les fenêtres du bar. Face à ce refus, ils ont procédé au bris des vitres des locaux.

Après ces scènes de terreur et d'autres, le maire de El Bolsón, ex-comptable de Joe Lewis, est venu soutenir cette action criminelle et fasciste lors d'une conférence de presse, sans mentionner l'inaction de la police et encore moins les accusations concernant les fonctionnaires et les punteros de son rein politique qui payent les services des "gauchonazi". L'encouragement par l'État de groupes et d'actions nazis contre un peuple indigène doit être considéré comme un crime et constitue un autre élément répressif contre la population mapuche, les minorités et tout groupe organisé pour se défendre contre la violence institutionnelle et commerciale.

Pendant ce temps, à quelques kilomètres de là mais à une distance infinie, une communauté mapuche, le Lof Quemquemtrew, résiste sur la colline, avec une pure dignité, avec une force qui ne peut s'expliquer que par leur manière différente de voir le monde, de se sentir défenseurs du Ñuke Mapu et jamais de ses propriétaires, de la certitude que les pins sont une attaque contre les forêts natives et un prélude aux incendies intentionnels, aux projets extractifs et immobiliers. Le Lof Quemquemtrew s'envole, avec Elías en tête, vers la manière ancestrale mapuche de vivre la Bonne Vie, le Kume Felen.

Le dimanche 28, une semaine après l'assassinat de leur frère Elías, ils ont brandi une banderole sur laquelle figurait leur phrase préférée, inventée par un vieux lonko : "Quand tu nous tueras tous, ennemi, fais attention à l'oiseau, au vent et à l'eau, c'est nous aussi".

traduction caro d'un article paru sur ANRed le 30/11/2021

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