Suriname/Guyane française/Guyana : Le peuple Ndyuka ou Aukan

Publié le 22 Octobre 2021

 

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Les Nduyka sont les descendants d’esclaves africains évadés des plantations néerlandaises du XVIIe et XVIIIe siècles.

Six peuples marron se sont formés au Suriname pendant la période de l’esclavage, deux d’entre eux, les Nduyka et les Saramaka sont les plus importants numériquement parlant.

Au centre du Suriname vivent les Saramaka, les Matawai et les Kwinti, dans l’est du pays, sur le Maroni vivent les Nduyka et les Boni ou Aluku. Ces derniers sont rattachés à la France, les autres au Suriname.

Le terme marronnage vient du mot espagnol cimarrón qui désignait les premiers temps de la colonisation le bétail retourné à l’état sauvage.

Autres noms : Djuka, aukan, ndjuka, okanisi

Granman actuel : Bono Velanti depuis 2015, résidence Diirtabiki.

Langue : nduyka, nduyka/aukan un créole local basé sur l’anglais. Ce créole est né du contact entre les langues des colons (anglais) et des langues africaines des esclaves. Le système tonal et la dépendance lexicale vis-à-vis de la langue de base sont les originalités de ce créole. Le nduyka (comme l’aluku et le pamaka) sont originaires d’une même langue dite créole des plantations. Cette langue s’est scindée en plusieurs variantes qui vont recevoir des influences différentes au cours de leur histoire. Le nduyka est sans doute la seule langue créole ayant possédé un système d’écriture syllabique propre qui a été créé par un des membres de la communauté.

langage ndyuka By Afáka Atumisi - Text 4a of Dubelaar & Pakosie 1999, Het Afakaschrift van de Tapanahoni Rivier in Suriname. Utrecht, Public Domain, https://en.wikipedia.org/w/index.php?curid=18198259

 

Lien sur l'afaka : L'afaka; l'écriture d'un peuple marron

Population

Suriname 33.000 personnes

Guyane : 26.500 personnes

Guyana : 600 personnes  (dans le nord-est, région de Berbice oriental, Courantyne près du fleuve Courantyne).

 

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Par User:Schlacke-Heiner — Rare Book Division, The New York Public Library, Astor, Lenox and Tilden Foundations, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=205763

 

L’esclavage au Suriname

 

L’esclavage au Suriname est réputé pour sa sévérité. Les esclaves constituaient une sorte de propriété personnelle des maîtres et ils n’avaient aucun droit civil. Même si les maîtres exerçaient un très grand pouvoir sur leurs esclaves, ils pouvaient peu de choses apparemment contre la fuite de ceux-ci. Les esclaves fugitifs nommés noirs marrons remontaient à l’origine des fleuves dans les forêts tropicales éloignées du littoral et s’établissaient dans des villages autonomes afin de vivre comme leurs ancêtres africains. C’est en raison de leur mode de vie dans les forêts qu’ils ont été appelés bush negroes (nègres des bois ou nègres de brousse) d’où provient le mot Bushi-negé (Bushinengué) qui les identifient. Les Bosnegers vivaient sur les rives du fleuve Maroni (et ses affluents) délimitant la frontière entre le Surinam et la Guyane française. Pour cette raison ils préfèrent être appelés rivermensen ou gens du fleuve.

Après les peuples autochtones et les colons blancs, les marrons sont les premiers habitants originels du pays.

Les 3 étapes du marronnage

  • 1ère étape : l’esclave s’évade à proximité de sa plantation, dans la forêt secondaire qui l’entoure ou kapuweri. D’autres esclaves à leur tour le rejoignent, le retour est toujours possible, on parle alors de « petit marronnage ».
  • 2e étape : les fugitifs se déplacent afin de ne pas être repérés. Ils s’écartent des plantations, commencent à cultiver. Décomposition et recomposition des groupes sont fréquentes.
  • 3e étape : les fugitifs réussissent à se nourrir et s’éloignent réellement des plantations. Ils deviennent de véritables marrons.

Les premières traces de noirs marron sur les fleuves Suriname et Saramacca remontent avant 1667. Vers 1650/1660 est attestée une communauté de plusieurs centaines de personnes.

Par le traité d’Aukan les Nduyka obtiennent la liberté et un territoire de forêt contre l’engagement de ne plus accueillir de nouveaux fugitifs. C’était un moyen pour les colons hollandais de freiner le phénomène de marronnage qu’ils jugeaient inquiétant et menaçant pour leurs intérêts.

A partir de là, les Nduyka se retrouvent confrontés à un autre groupe issu de la même région qu’eux, les Bonis. Ceux-ci s’installent entre le Tapanahony et la côte, coupant le chemin de commerce des Ndyuka. Ces derniers les pourchassent et les poussent à traverser le Maroni et à s’installer sur les rives françaises de ce fleuve. Ils les repoussent jusqu’au Lawa.

Les Ndyuka sont les maitres du fleuve après l’abolition de l’esclavage.

Ils continuent leur commerce alors que certains commencent à participer à l’orpaillage.

Ils jouent un rôle de transporteurs comme c’est le cas pour les autres Bushinengues. Certains vont s’installer à St Laurent du Maroni mais peu d’individus sur le fleuve sont titulaires de documents d’état ce qui n’entrave pas leur vie quotidienne. La frontière existe mais ils passent d’une rive à l’autre pour leurs affaires.

Jusque dans les années 1980 l’état civil demeure approximatif. Plus tard il deviendra une nécessité de posséder un état civil et des papiers, au moment de la guerre civile du Suriname en 1986.

Cette guerre embrase le Maroni et la frontière prend une autre dimension. Des habitants de la zone se retrouvent en F Guyane avec le statut de réfugiés, la nationalité française et les documents afférents deviennent obligatoires. La libre circulation est entravée par le fait que les gens sont séparés en deux catégories, ceux qui ont des papiers français ou des titres de séjour et ceux qui sont surinamais, n’ont pas de papiers. Les Nduyka font partie de ceux-là.

1ère page du traité de paix de 1760 Par Raad van Politie — Nationaal Archief, Domaine public, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=103398316

 

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Le traité de paix de 1760

Les Nnduyka concluent la paix avec les néerlandais en 1760.

Le traité de paix conclu par les Nduyka a un caractère fondateur. Il est inspiré des traités conclus par la Grande-Bretagne avec les marrons de la Jamaïque en 1739 et revêt une double dimension de droit privé et de droit public. Le droit privé est l’affranchissement collectif, les Nduyka cessent d’être des esclaves évadés et on leur reconnaît la liberté. La dimension de droit public est la reconnaissance des Nduyka comme entité politique. Ils prennent soin d’assurer leur autonomie durant les négociations faisant en sorte d’échapper à la justice criminelle néerlandaise.

Pour les néerlandais, le prix de la paix est le versement régulier d’un tribut composé de biens manufacturés que les marrons se procuraient avant dans des raids dans les plantations. Dès qu’ils autoriseront les marrons pacifiés à accéder librement à la côte (1856), ils remplaceront le tribut par le versement d’une allocation aux chefs de chaque peuple marron pacifié, les Gran Man en 1857. L’abolition de l’esclavage au Suriname se profile déjà et les autorités coloniales comptent sur les marrons pour constituer une source de main d’œuvre.

Chrono

  • 1651 : premiers esclaves importés des colonies anglaises au Surinam  pour le développement de la canne à sucre, en provenance de la Barbade.
  • 1664/1665 : 200 juifs portugais réfugiés du Brésil s’installent dans les alentours de la rivière Surinam avec leurs esclaves (c’est de là que provient la présence de mots portugais dans les créoles bushinengue, surtout saramaka). Les plantations juives le long de la rivière Surinam représentaient 1/3 de l’aire de plantation.
  • 1667 : la colonie tombe aux mains des hollandais jusqu’en 1975 date de l’indépendance du Suriname.
  • 1710 : fuite massive d’esclaves que leurs maîtres ont cachés dans les bois pour échapper à un impôt. Naissance de la communauté Nduyka. Les esclaves fuyaient les plantations de colons  situés autour d’Albina et de Moego sur la rive surinamienne du Maroni. Ils étaient soumis à un régime extrêmement sévère par leurs maîtres hollandais et juifs portugais venant du Brésil. Ils décident de s’enfuir, descendant le long du Tapanahony un affluent du Maroni et s’installent ensuite sur les 2 rives du Maroni où ils feront plus tard du commerce.
  • 1757 : grande révolte d’esclaves dans les plantations de bois près du ruisseau Tempati. Les esclaves en fuite rejoignent un groupe existant de marrons.
  • 30 juillet 1759 : accord de cessez-le-feu obtenu par le capitaine Zobre (il apprend que la tribu de marrons se compose de 6 villages comptant environ 2000 personnes).
  • 10 octobre 1760 : signature du traité avec les colonisateurs hollandais qui reconnaît l’autonomie des Nduyka. Ce jour sera célébré par des marrons au Suriname par la suite. Ils s’engagent en contrepartie à ne plus accueillir de ouveaux fugitifs. La signature des traités est une étape importante pour la formation des groupes dans leur diversité ethnique.
  • A partir de 1761 : déplacement de certains Nduyka vers le sud du district de Marowijne pour se protéger des colons. Ils construisent des camps sur la rivière Tapanahony et chassent les indigènes Tiriyó.
  • 1790 : Nduyka river est le nom donné par les bakaa (blancs) au Tapanahony sur lequel s’installent le groupe Nduyka en 1790.
  • Décembre 1791 : philip Stoelman fonde un avant-poste militaure sur Stoelmanseiland ce qui établira la frontière militarisée entre le territoire Nduyka et la colonie du Suriname.
  • 1836 : des français s’établissent sur le Maroni et sont « importunés » par les Nduyka qui les empêchent d’accéder au Haut Maroni et à la main d’œuvre Boni. Les néerlandais tentent de mettre fin à la source de tensions diplomatiques et facilitent l’accord entre Nduyka et français. Dans l’accord est comprise la libre circulation sur le Maroni et la fin de la tutelle Ndyuka sur les Bonis. Les néerlandais acceptent officiellement de laisser les français négocier directement avec les peuples marrons du Suriname, de commercer avec eux, de les inciter à émigrer en Guyane, d’avoir une vie transfrontalière.
  • 27 avril 1848 : abolition de l’esclavage en Guyane française
  • 11 septembre 1860 : Convention franco-Nduyka
  • 1863 : abolition de l’esclavage au Surinam, c’est la fin du mode de production fondé sur le système des plantations.
  • 1880/1930 : les Nduyka réussissent à obtenir le quasi monopole sur le commerce de fret entre Albina, le Suriname et St Laurent du Maroni.
  • 1921 : grève des Maroon Freighter qui dure 3 mois, elle a de graves conséquences économiques, perturbe l’industrie de balata et d’or dans les 2 pays. Le gouverneur menace même de mettre fin à l’autonomie des Ndyuka.
  • 1922 : la Guyane Hollandaise devient partie intégrante des territoires des Pays-Bas.
  • 1948 : le nom de Guyane Hollandaise est remplacé par celui de Suriname.
  • 1975 : en vue de la préparation à l’indépendance du Suriname (le 25 novembre 1975), les traités avec les marrons ont fait l’objet de nombreux débats dans les parlements néerlandais et surinamais, pour autant l’autonomie marron n’a pas été mentionnée une seule fois dans la constitution du Suriname et la déclaration d’indépendance. Les traités sont toujours en vigueur.
  • 1986/1992 : guerre civile au Suriname
  • 29 novembre 1986 : massacre perpétré par les forces armées surinamiennes dans le village bushinenge de Moiwana, qui fait de 30 à 50 morts parmi les civils, femmes et enfants principalement. Ce sera le pire massacre de la guerre civile.
  • 2005 : la cour Interaméricaine des Droits de l’Homme a statué sur le massacre de Moiwana en 1986. Le tribunal a confirmé le traité de 1760 et a déterminé que « les membres de la communauté Moiwana peuvent être considérés comme les propriétaires légitimes de leurs territoires traditionnels. »

La convention franco-Nduyka de 1860

La convention franco-Nduyka de 1860 qui reconnait l’indépendance des Nduyka est celle qui se rapproche le plus d’un véritable traité même si elle devient sans objet par la suite, elle n’en devient pas moins fondamentale pour comprendre les rapports entre la France et les peuples marrons.

A  propos de La guerre civile

La guerre interne du Suriname a opposé l’armée nationale du Suriname a un groupe rebelle connu sous le nom de Jungle Commando dirigé par Ronnie Brunswjik, un Nduyka. Cette guerre a entrainé une crise des réfugiés en Guyane française, surtout dans le district de Marowijne. Gaanman Gazon le chef suprême des Ndyuka a refusé de prendre part dans le conflit et il a maintenu la neutralité dans la station balnéaire de Tapanahony.

Le 26 mai 1986 Gazon publie un appel à la communauté internationale en vue d’une médiation.

Le 13 juin 2020, Ronnie Brunswijk a été élu vice-président du Suriname par acclamation lors d’une élection sans contestation. Le 16 juillet 2020 il a été inauguré comme premier marron au Suriname a exercer les fonctions de vice-président.

Organisation sociale

Ils sont subdivisés en opu, vivant en amont de la rivière Tapanahony et en Bilo qui vivent en aval de la rivière Tapanahony dans le district de Marowijne, sur les berges du Maroni.

Les villes les plus importantes sont Moengo, Diitabiki (ex Drietabbatje) où réside le Granman (le chef suprême) depuis 1950.

moengo https://en.m.wikipedia.org/wiki/File:Moengo_(2720003562).jpg

Il existe 12 groupes de parenté matrilinéaire (lo), un 13e groupe est celui des granman.

Les Ndyuka et les Saramaka distinguent non seulement le lo d'une personne, mais aussi l' abeille . Chaque lo se compose de plusieurs abeilles qui sont arrivées de la même plantation ou de la même mère ancestrale. L' abeille forme un segment de 50 à 100 personnes qui sont réunies avec des pratiques et des règles communes, mais qui sont souvent réparties sur plusieurs villages. 

La société est divisée en clans structurés selon leur matrilignage. Elle est organisée sous l’autorité d’un Granman (gaanman en langue ndyuka), chef de clan et prêtre suprême qui est aidé par plusieurs kapitens (un par clan) qui le représentent dans les grands villages. Les kabitens sont assistés eux-mêmes par les basia dans lesquels on peut compter à présent des femmes, les uman basia tout comme on peut compter des femmes kabitens, uman kabiten.

Le granman Amakti avec les kabitens et le portrait de la reine Wilhelmina By Augusta Curiel - Tropenmuseum, Public Domain, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=74161933

Un village a un lo lanti (conseil) composé des kabitens et des basiyas du village conseillés par le conseil des anciens. Lee rôle du conseil est le gouvernement local, il prend les décisions importantes par consensus avec tout le village. Les stations balnéaires du district de Marowijne sont régies par le conseil de villégiature élu démocratiquement lors d’élections générales. Cela provoque un chevauchement avec lo lanti.

Au Suriname dans les villages de la forêt, la polygamie est encore présente. Cette tradition s’inscrit dans un système matrilinéaire où les femmes sont puissantes et néanmoins dépendantes. Le droit français interdit la polygamie mais il est toléré chez certaines femmes nduyka en situation d’immigration.

Société matrilinéaire

 

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Le mariage coutumier est dit libi anga (vivre avec) ou poti osu (mettre dans la maison). Les biens ne sont pas communs (maison, pirogue appartiennent à l’un ou l’autre des époux), le père n’a pas de droits sur l’enfant.

Dans cette société le mariage commence par de longues tractations entre les matrilignages respectifs des deux fiancés. La jeune Nduyka doit tout d’abord avoir reçu le don du pagne (pangi) au cours d’un rituel dans lequel elle est reconnue comme femme et où elle acquiert des droits (son propre abattis différent de celui de sa mère, si elle n’est pas mariée elle a le droit d’avoir des relations sexuelles de son choix à condition de rester discrète pour maintenir sa réputation). Le rituel est effectué avant le 18e anniversaire de la jeune fille ou quand survient une grossesse.

Le mariage à lieu avec l’accord des deux intéressés, il n’y a pas de mariage forcé. Le nouveau couple doit s’installer dans le village de la femme ou opter pour une résidence alternative dans les deux familles. 30% des Nduyka choisissent la résidence uxorilocale, l’ambilocalité est préférée par 28%.

A la mort d’un individu, le deuil durait autrefois 2 ans, aujourd’hui il peut se réduire à 6 mois. Le fait d’avoir des relations extraconjugales pendant une période de deuil est supposée porter malheur via le kandu (principe magique) et apporter éventuellement des maladies (comme le sida par exemple).

Régime foncier

Chaque clan matrilinéaire détient une partie de forêt et chaque membre du clan a le droit de chasser et de récolter dans les parties de forêt appartenant à son clan. Même si de nombreux Ndyuka pensent détenir des droits de propriété sur leur territoire tribal, ce qui leur serait garanti par les traités de paix du XVIIIe siècle, le gouvernement national reconnaît et agit sur la base d’une présomption de droits de propriétés individuels.

En savoir plus sur la matrilinéarité Ndyuka

https://matricien.wordpress.com/geo-hist-matriarcat/amerique-sud/negmarron/

 

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Mode de vie

Subsistance

Elle est toujours basée sur l’agriculture itinérante en plus de la chasse et de la pêche puis de la participation à l’économie coloniale et postcoloniale. La principale culture maraîchère est le riz sec (cultivé à flanc de colline) mais d’autres cultures sont produites : manioc, taro, gombo, maïs, plantains, bananes, canne à sucre, arachide.

Des arbres domestiques sont cultivés également : cocotiers, orangers, arbres à pain, papayers, calebassiers.

Répartition des taches

Hommes : défrichage des parcelles de culture et brûlage, travail salarié en dehors du territoire tribal, chasse au fusil, pêche.

Femmes : plantations, désherbage et récoltes des champs, activités ménagères, soin des enfants. De plus en plus de femmes font du commerce de biens urbains, voyageant par bateau vers l’intérieur.

L’activité d’orpaillage (homme et femmes) est en expansion.

Art

Tout le monde travaille à des activités artistiques que ce soit dans les activités quotidiennes que pour des formes d’art, toutes les compétences sont admirées. Les femmes s’occupent des activités liées aux textiles, de la sculpture, gravure sur calebasses. Ces dernières années les femmes suivent la mode et utilisent des broderies, des applications de patchwork élaboré dans leurs modèles.

Les hommes s’occupent de la sculpture sur bois, construction de maisons, de canoës, tabourets, pagaies, plateaux de vannage, ustensiles de cuisine, peignes.

Les objets créés en tant que cadeaux font que les hommes se retrouvent souvent avec une grande collection de vêtements de leurs épouses ou maîtresses, les femmes ont des collections d’objets en bois, souvent utilitaires.

Par Tropenmuseum, part of the National Museum of World Cultures, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7771960

Par Tropenmuseum, part of the National Museum of World Cultures, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7771527

Par Tropenmuseum, part of the National Museum of World Cultures, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7771538

Par Tropenmuseum, part of the National Museum of World Cultures, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=7771626

 

Religion

Le winti est une synthèse des traditions religieuses africaines. Les Ndyuka insistent sur le fait que la connaissance humaine est très limitée et que d’autres chemins vers l’inconnu sont appréciés. Cet inconnu est le domaine des dieux. Ils reconnaissent plusieurs dieux (gadu) qui sont des êtres puissants, immortels et dont peu sont omniscients ou omniprésents.

Le panthéon Ndyuka est une structure a 3 niveaux.

Le sommet de la hiérarchie surnaturelle se trouve Masaa Gadu le seigneur dieu, source de la création.

Ensuite viennent les grandes déités, Gaan Gadu (grande déité), Gaan Tata (grand-père), Ogii (danger), Gedeonsu. Ils interviennent directement dans les affaires humains, prennent part dans les conflits et autres morales comme la notion d’intervention de péchés. Ce sont des dieux tribaux et nationaux.

Gaan Tata est considéré comme un défenseur acharné du peuple Ndyuka contre ses ennemis dont les plus remarquables sont les sorcières wisiman. Il défend aussi la culture traditionnelle (respect des tabous menstruels et persécution des voleurs, adultères etc…)

Ogii est le roi des esprits de la forêt. Gedeonsu est une divinité protectrice et réconfortante.

Les dieux du 3e niveau sont des divinités mineures, des esprits envahisseurs.

Jusqu’en 1970, les Ndyuka reconnaissaient 4 panthéons principaux, les yooka (ancêtres), Papa Gadu ou Vodu (esprits reptiliens), Ampuku (esprit de la brousse), et Kumanti (esprits résultants des phénomènes célestes comme le tonnerre, la foudre, les oiseaux charognards, les animaux de proie). Ils étaient présentés comme des êtres humains dotés de pouvoirs surnaturels spécifiques. (Source encyclopédie.com, traduction caro)

SOURCES

Gisti ; stringfixer.com, axl.cefan.ulaval.ca, grammaire du nengee, introduction aux langues aluku, nduyka et pamaka de Laurence Goury et Bettina Migge, droits, polygamie et rapports de genre en guyane, encyclopédie.com, Wikipédia,

Liens vers les articles concernant les autres peuples marron et article sur les Bushinengue

Suriname / Guyane : Les peuples Bushinenge 

Guyane / Surinam : Le peuple Boni ou Aluku

Suriname / Guyane : Le peuple Saramaka

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Suriname, #Peuples originaires, #Afrodescendants, #Ndyuka, #Aukan

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