L'UICN appelle à un rétablissement post-pandémique fondé sur la nature

Publié le 14 Septembre 2021

 

 

Servindi, 12 septembre, 2021 - Le Congrès mondial de la nature s'est clôturé par un appel aux gouvernements pour une reprise en main de la pandémie par la nature.

Le congrès organisé par l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a exhorté les gouvernements à investir au moins 10 % des fonds de relance mondiaux dans la nature.

Le Congrès fait office de parlement mondial de l'environnement au sein duquel les gouvernements, les ONG et les autochtones déterminent le programme de conservation pour la prochaine décennie et au-delà.

Les plus de 1 500 Membres de l'UICN ont adopté 148 résolutions et recommandations, 39 par vote pendant le Congrès de Marseille, et 109 par vote en ligne avant l'événement.

Les décisions prises à Marseille permettront d'agir en réponse aux crises de la biodiversité et du climat au cours de la décennie cruciale à venir.

" Collectivement, les Membres de l'UICN envoient un message puissant à Glasgow et à Kunming : le temps du changement fondamental est venu ", a déclaré Bruno Oberle, Directeur général de l'UICN.

Les résolutions adoptées démocratiquement comprennent un appel à protéger 80 % de l'Amazonie d'ici 2025, à interdire l'exploitation minière en eaux profondes dans les océans et à demander à la communauté mondiale d'adopter une approche ambitieuse "One Health".

La participation active des organisations de peuples autochtones (OPA) au processus démocratique de l'UICN a permis de mettre en avant les droits des peuples autochtones et leur rôle dans la conservation dans de nombreuses résolutions.

Parmi les décisions prises lors du Congrès, une résolution pour que l'UICN crée une Commission sur la crise climatique, en complément des six Commissions existantes de l'Union. 

Lors de la session de clôture du Congrès, les membres de l'Union, les organisations étatiques, non gouvernementales et les organisations de peuples autochtones ont adopté le Manifeste de Marseille, qui comprend notamment un engagement à mettre en œuvre le premier Agenda mondial autochtone de l'UICN, déterminé par les organisations de peuples autochtones.  

Parmi les engagements annoncés par les membres étatiques et non étatiques au cours du Congrès, on peut citer :

  • L'engagement de la France à atteindre 30 % d'espaces protégés au niveau national d'ici 2022 et 5 % de sa zone maritime méditerranéenne sous protection forte d'ici 2027 ;
  • Le Salvador, le Belize, le Pakistan, le Chili et la région Sud de la France se sont engagés à restaurer un total combiné de 5,5 millions d'hectares, portant le total des engagements du Défi de Bonn à plus de 215 millions d'hectares ;
  • Sous la direction des États de l'océan Indien occidental, l'UICN et ses partenaires se sont engagés à soutenir l'initiative BIG BLUE WALL, le premier réseau connecté au niveau régional, qui vise à construire une économie bleue régénératrice au profit de 70 millions de personnes, tout en préservant et en restaurant la biodiversité marine et côtière.
  • Les membres ont également approuvé un nouveau Programme de l'UICN pour les quatre prochaines années et ont élu une nouvelle équipe de direction de l'UICN, dont le nouveau Président Razan Al Mubarak.

Avec près de 6000 participants inscrits à Marseille et plus de 3500 participants en ligne, cet événement hybride a rassemblé des dirigeants de gouvernements, de peuples autochtones, de la société civile, de communautés religieuses et spirituelles, du secteur privé et du monde universitaire.

Annonces scientifiques

Plusieurs annonces scientifiques majeures ont été faites pendant le congrès, notamment la dernière mise à jour de la liste rouge des espèces menacées de l'UICN, qui fait état de la reconstitution d'espèces de thon pêchées commercialement, ainsi que de l'aggravation des menaces pesant sur le dragon de Komodo en raison du changement climatique.

L'UICN a également présenté les résultats d'une étude sur les menaces qui pèsent sur les espèces sauvages apparentées aux plantes cultivées, des espèces végétales qui sont étroitement liées à des cultures alimentaires importantes et qui sont cruciales pour la sécurité alimentaire future.

Plus de 25 000 personnes ont également visité l'exposition et les Espaces Nature Générations.

Faits essentiels :

Focus : Le Congrès de l'UICN s'est concentré sur trois thèmes principaux : le cadre de conservation de la biodiversité post-2020 que doivent adopter les parties à la Convention des Nations Unies sur la diversité biologique ; le rôle de la nature dans la reprise mondiale après la pandémie de COVID-19 ; et la nécessité de transformer le système financier mondial et d'orienter les investissements vers des projets positifs pour la nature.

L'Assemblée des membres est le plus haut organe de décision de l'UICN. Elle rassemble les Membres de l'UICN pour débattre et définir la politique environnementale, approuver le Programme de l'UICN et élire le Conseil et le Président de l'UICN.

Les membres de l'UICN, qui comptent aujourd'hui plus de 1500 membres, comprennent 91 États, 212 organismes d'État et gouvernementaux, 1213 ONG, 23 organisations d'autochtones, 52 membres de réseaux et plus de 18 000 experts du monde entier, provenant de plus de 160 pays. 

Des résolutions et des recommandations sur les principales questions de conservation sont adoptées par ce parlement environnemental mondial unique, composé de gouvernements et d'ONG, qui oriente les politiques et le programme de travail de l'UICN et influence le travail de nombreuses autres organisations dans le monde.

traduction carolita d'un article paru sur Servindi.org le 12/09/2021

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