Colombie : Minga : Nous dénonçons publiquement le fait que nous sommes menacés et que nous avons été déclarés cible militaire
Publié le 25 Août 2021
24 août, 2021
Dénonciation publique
LA MINGA NATIONALE, SOCIALE, POPULAIRE ET COMMUNAUTAIRE, LES ORGANISATIONS INDIGÈNES MOBILISÉES DANS LA MINGA SUD-OUEST, LES DIRIGEANTS ET PORTE-PAROLE, LES DÉFENSEURS DES DROITS DE L'HOMME, NOUS DÉNONÇONS PUBLIQUEMENT LE FAIT QUE NOUS SOMMES MENACÉS ET QUE NOUS AVONS ÉTÉ DÉCLARÉS CIBLE MILITAIRE.
À l'intention des organisations nationales et internationales de défense des droits de l'homme, de l'ONU, de la Commission interaméricaine des droits de l'homme, de l'Organisation des États américains, du Bureau du médiateur, de l'Organisation nationale indigène de Colombie (ONIC), nous DÉNONÇONS ce qui suit :
LES FAITS :
Le dimanche 22 août 2021, à 12h50, par courriel envoyé depuis l'organisation indigène de la vallée du Cauca, ORIVAC, arrive un pamphlet de ceux qui s'identifient comme "Águilas Negras Bloque Capital DC" où il titre :
"POUR CEUX QUI INCITENT À LA MOBILISATION ET VEULENT UN PAYS CASTRO-CHAVISTE, COMMUNISTE. LA COLOMBIE NE VOUS APPARTIENT PAS.
De même, avec une mauvaise orthographe, il écrit des déclarations menaçantes contre d'importants leaders sociaux et indigènes du sud-ouest du pays :
"Sous notre feu, nous déclarons les personnes suivantes qui incitent aux protestations dans le sud-ouest et qui sont derrière la minga et ce pacte historique castochaviste, des personnes qui ne cherchent qu'à déstabiliser le pays et à nuire aux personnes qui produisent. Nous savons qu'il y en a quelques-uns qui se déplacent et se rassemblent le long des routes du Cauca, Huila et Valle et nous les avons dans notre ligne de mire, les chiens qui nuisent à la région, nous les voulons hors d'ici et ils sont un objectif militaire. Nous voulons qu'ils sortent d'ici et ils sont une cible militaire. Allez dans votre trou et laissez-les mettre des fleurs dans vos bouches".
Enfin, il déclare : "Ce sont des cibles de mort, ceux du cric, du criu, du cridec, de l'orivac, de l'acon", en indiquant les noms suivants : Aida Quilcué, Alberto Tejada, Ermes Pete, Jorge Sánchez, Reynel Torres, alias Yiner Q, ferley, Cristian Rivera, Anderson Ipia, Norman Bañol, Rozana del acon, Giovany Yule, Feliciano Valencia, à tous ces défenseurs des droits de l'homme et journalistes".
Le pamphlet se termine par la phrase suivante : "N'organisez plus d'assemblées car vous ne pourrez plus le faire.Aujourd'hui nous la rendons virtuelle à cause de leurs combines, mais ça ne marchera pas, nous les tuerons le 20/08/20". Le pamphlet se termine en identifiant ses auteurs comme "BLOQUE CAPITAL CELULAS URBANAS".
NOUS EXIGEONS ET APPELONS :
Alors que nous cherchons une réelle inclusion et une reconnaissance de nos droits dans l'État colombien, et face au silence du gouvernement, nous sommes déclarés cible militaire. Notre lutte est organisationnelle et politique pour le bien-être collectif. La mobilisation fait partie des droits de l'homme reconnus par la Constitution politique de 1991 et le droit conventionnel.
Nous exigeons que le Ministère de la Défense, le Ministère de l'Intérieur, le Bureau du Procureur Général, le Bureau de l'Ombudsman, le Bureau du Procureur Général, le Conseil Présidentiel pour les Droits de l'Homme, l'Unité de Protection Nationale UNP et autres entités compétentes dans le cadre de l'Auto 004 de 2009 et autres normes nationales et internationales qui sauvegardent les droits des Peuples Indigènes et dirigent le respect des Droits de l'Homme pour trouver les responsables des menaces contre la MINGA NATIONALE.
Aux agences internationales et aux organisations de défense des droits de l'homme à inclure les faits relatés dans cette plainte publique dans leurs rapports sur la situation des droits de l'homme et de la DIH en Colombie, ainsi qu'à demander aux institutions de l'État d'enquêter sur les menaces à l'encontre de la MINGA NACIONAL, et d'en trouver les responsables.
A toutes les organisations, de joindre la voix du rejet des intimidations, des menaces et des déclarations d'objectifs militaires contre le peuple colombien ; au Directeur de l'Unité Nationale de Protection UNP, conformément à sa mission institutionnelle et aux règlements qui la régissent, à travers la procédure d'urgence, de renforcer, en accord avec les autorités territoriales, les mesures de protection en faveur de la MINGA et de ses porte-parole et dirigeants politiques, individuellement et collectivement.
Enfin, nous rejetons le meurtre ignoble d'Esteban Mosquera, un leader étudiant abattu dans le centre historique de Popayán, un marcheur de la MINGA. Ce fait démontre la violence systématique de ce gouvernement, la criminalisation de la protestation sociale et le manque de garanties pour les leaders sociaux dans ce pays.
Pour la vie et la paix, la démocratie, les droits de l'homme et le territoire.
MINGA NATIONALE, SOCIALE, POPULAIRE ET COMMUNAUTAIRE
Traduction carolita d'un communiqué paru sur le site du CRIC le 24/08/2021
https://www.cric-colombia.org/portal/minga-denunciamos-publicamente-que-estamos-siendo-amenazados-y-nos-han-declarado-objetivo-militar/