Voyage zapatiste - La « extemporanea » et une Iniciative Nationale - Communiqué du Sous-commandant insurgé de l’EZLN, Moisés - Juillet 2021 + VIDEO

Publié le 22 Juillet 2021

Communiqué de l’EZLN

La « extemporanea » et une Iniciative Nationale

Commission Sexta de l’EZLN.
Mexique

Juillet 2021

Aux adhérent·e·s à la Déclaration pour la Vie
À l’Europe d’en bas et à gauche
À la Sexta nationale et internationale
Au Congrès national indigène-Conseil indigène de gouvernement
Aux Réseaux en résistance et rébellion
Au Collectif « Llegó la hora de los Pueblos » [« L’heure des peuples est arrivée »

De : Sous-commandant insurgé Moisés

Compañeras, compañeroas, compañeros,
Frères, froeurs, et sœurs,

Je vous salue au nom des enfants, des femmes, des autrxs, des anciens et des hommes des communautés zapatistes, et je vous communique ce qui suit :

Premièrement. – Une compagnie zapatiste aéroportée forte de 177 zapatistes est déjà prête. Elle est entièrement composée de natifs d’origine maya, de langues cho’ol, tzotzil, tzeltal, tojolabal et castilla. Nous sommes nés dans la géographie qu’on appelle le Mexique. Nos ancêtres sont nés et sont morts sur ces terres. Puisque l’État mexicain ne reconnaît ni notre identité ni notre origine et nous dit que nous sommes « extemporáneos » (c’est ce que dit le ministère des Affaires étrangères, que nous sommes des Mexicains « extemporáneos« ), nous avons décidé de baptiser cette unité d’Écoute et de Parole “La Extemporánea”.

Selon ce que nous avons vu dans les dictionnaires, « extemporáneo » signifie « qui est inopportun, inconvenant », ou « qui est inapproprié au moment où il se produit ». En d’autres termes, nous sommes inopportuns, inconvenants et impropres.

Jamais auparavant nous n’avions été définis de manière aussi adéquate. Nous sommes heureux que l’État mexicain reconnaisse enfin que c’est ainsi qu’il considère les peuples originaires de cette géographie appelée Mexique. Je pense que c’est sa manière de regretter de ne pas nous avoir encore… anéantis ; et que notre existence contredise le discours officiel sur la « conquête ». On comprend maintenant que si le gouvernement mexicain a réclamé au gouvernement espagnol de demander pardon, c’est de ne pas nous avoir exterminés.

Sur les 177 délégué.es, 62 d’entre nous n’ont pas encore de passeport. Le ministère des Affaires étrangères reste bloqué sur « l’inconvenance » que nous représentons. Malgré le fait que nous ayons prouvé notre identité et notre origine, il continue d’exiger de plus en plus de papiers. Il ne manquerait plus qu’il demande aux gouvernements d’Amérique centrale de dire que nous ne sommes pas des citoyens de ces pays.

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