Pérou : Le Baguazo dans la mémoire du coeur
Publié le 7 Juin 2021
Bikut Toribio Sanchium
Il n'y a pas d'autre éternité que celle du cœur. Ce qui y est ressenti et vécu, en un instant, peut devenir le souvenir le plus prédominant de l'humanité. Car l'amour, la tristesse, la douleur et tous ces sentiments qui montent au cœur sont enregistrés pour toujours. Le Baguazo est une tragédie écrite dans le cœur du peuple Awajún-Wampis, et en fin de compte, du peuple péruvien. En mémoire de ceux qui ont donné leur vie pour défendre le territoire amazonien, en gardant leur idéal et en pensant, plus qu'à l'ambition du pouvoir économique, à la vie de leurs proches.
Le jour était brûlant
C'était l'aube la plus délicieuse du jour brûlant de la vie.
Avec la présence de l'espoir, la fierté rimait avec son noble langage : l'amour.
Au passage, par amour de la justice et en hommage à la vie incertaine et digne, le cœur soupirait la dernière aube à Corral Quemado.
Bientôt les combattants regagneraient leur place et dormiraient comme la loi de la vie le commande, auprès de leur amour.
Ils étaient les bagüinos combattants pour leur territoire, la maison de tous.
Et ils criaient avec leur bravoure la richesse de leur terre, une jungle de rêves.
Bagüinos qui enduraient la douleur monstrueuse, la faim insolente, les coups lâches, les épreuves sans éclat, ils laissaient leur vie couler au gré de son sourire.
Ils étaient les bagüinos qui revendiquaient la noble paix, la justice équitable et l'harmonie comme moteur du cœur.
En définitive, ils étaient les bagüinos convaincus qui luttaient pour le respect de la terre mère.
Le froid n'a pas disparu en cette douce aube.
Les chants des oiseaux donnaient la primauté à l'aube.
Cependant, les compagnons de Dieu, vaincus par leur sommeil, dormaient sur le bord du chemin du retour.
Et ce n'est pas pour cela qu'ils étaient inhumains, mais des péruviens comme toute leur nation dans leur dernière aube du 5 juin.
La surprise était tyrannique et titanesque comme la rumeur de la fin du monde.
A partir d'un moment, les balles pleuvaient et aigrissaient la douce aube.
Puis, la clameur de la justice a perdu sa direction, s'est blessée, a saigné de douleur.
La pluie de coups de feu a surpris les bagüinos qui...
Ayyy ! la douleur humaine cette peine éternelle.
La politique léonine, brutale avec sa lâcheté, avec sa voix ironique de la cupidité, irrationnelle dans son cœur a de nouveau menacé mon peuple.
Enfin, les auteurs au sourire le plus éclatant ont ouvert la journée par la scène la plus tragique.
Et ainsi, la dignité du Pérou a été violée.
Les politiciens au pouvoir, avec leur sourire hypocrite, ont montré leur vrai visage.
Ils attaquaient avec le démon de leur esprit leur peuple, leurs principes, leur richesse et mon pays.
Les cris ont envahi la Curva del Diablo au son de la fureur.
Le jour n'avait pas à s'excuser pour faire briller un sourire de vie.
Le sang a coulé comme une rivière, comme une vie, comme un destin.
Mais la justice était toujours là, debout dans le cœur des bagüinos, qui se sont battus les yeux dans les yeux.
Bien que comme des pièces d'échecs, les acteurs sur l'échiquier de la scène ont été manipulés par une politique pourrie par la malice, excrétée jusqu'à la mort.
Ce matin-là, les enfants dessinaient déjà leur avenir à l'horizon avec le coucher de soleil de la vie.
Les mères se préparaient avec la force la plus petite de la nature humaine qui les a vu naître.
Les vieux étaient alertes entre deux murmures.
Parce que des balles lâches épiaient la vie de mon peuple.
L'espoir de peine a été rongé.
Entre deux cris, mes frères sont tombés blessés comme des sauvages.
Les gémissements existent et les gémissements pourrissent !
Mes frères faisaient leurs derniers adieux avec leur geste impensable.
C'était l'appel de la mort et la fin de la vie sur terre.
Ceux qui ont été appelés par la vie ont survécu sans compassion de la part de leurs adversaires.
Le jour où le feu a brûlé, il était confus entre la vie et la mort.
Le sang se tissait dans la terre.
Bagua était déjà un jalon de la disgrâce du pouvoir et la valeur du pouvoir de mon peuple se construisait avec du sang versé.
C'était le Baguazo qui était enregistré dans l'histoire du Pérou.
Les injustices étaient semées et écrites dans la Curva del Diablo.
La mort froide éteignait les lumières dans les yeux de mon peuple.
Bagua devenait un chaudron inondé par l'ancien idéal.
L'idéal du développement couronné jetait la justice dans la douleur.
Et la dignité humaine était vidée dans le seau de l'ambition comme un résidu de plus.
Mais mon peuple, les miens, mon Bagua a continué à se battre et Dieu, avec ses yeux omniscients et éternels, a enregistré cela.
Ensuite, Bagua a brisé les paradigmes...
Bikut Toribio Sanchium
traduction carolita d'un texte paru sur Noticia SER
El Baguazo en la memoria del corazón | Noticias SER
Opinión No hay una eternidad que no sea la del corazón. La que se siente y vive ahí, en un instante, puede convertirse en la memoria más predominante de la humanidad. Pues, el amor, la tristeza...