Paraguay : Président de la FAPI : "Les peuples autochtones contribuent par des propositions à l'élaboration de politiques publiques visant à atténuer les effets du changement climatique"
Publié le 28 Juin 2021
M. Hipólito Acevei, président de la Fédération pour l'autodétermination des peuples indigènes (FAPI) a participé le vendredi 25 juin à la conférence "Crise climatique et institutionnalisme environnemental au Paraguay" en tant que panéliste, aux côtés de Lucy Aquino, directrice du WWF Paraguay ; Marcial Gómez, fondateur de la Fédération nationale des paysans ; et Oscar Rivas et Fredy Molinas, anciens ministres de l'Environnement. Le panel était organisé par la Commission de l'énergie, des ressources naturelles, de la population, de l'environnement, de la production et du développement durable du Sénat.
À cette occasion, M. Hipólito Acevei a déclaré que les peuples autochtones, en tant qu'habitants et protecteurs des forêts, sont ceux qui subissent directement les effets du changement climatique sur leurs territoires, sur leurs vies et leurs ressources.
Il a souligné que, bien qu'il existe des lois qui protègent les droits fondamentaux des peuples autochtones et une législation environnementale, les territoires continuent d'être déboisés, "les ressources naturelles continuent d'être polluées, nos communautés continuent d'être violées et les décisions concernant les forêts continuent d'être prises sans notre participation active", a-t-il ajouté.
Il a cité en exemple le cas du territoire ancestral des Mbya Guaraní, leur Tekoha Guasu, qui chevauche ce qu'on appelle la réserve du parc San Rafael, créée par les autorités en 1992.
"Chaque fois qu'une action gouvernementale est entreprise ou que des politiques sont proposées pour la région, la participation des habitants de la forêt est ignorée, des plus grands propriétaires existants, qui sont les communautés indigènes qui possèdent plus de 14 hectares sécurisés et subissent de terribles violations. Si nous voulons vraiment conserver, si nous voulons vraiment protéger cet espace territorial, les peuples indigènes ne peuvent être absents et nous devons répondre positivement à leurs demandes pour assurer la sécurité sur leurs terres sécurisées, ainsi que pour légaliser les terres récupérées", a déclaré M. Acevei.
Il a déclaré que les gouvernements locaux, régionaux et nationaux doivent être à l'écoute de tous leurs habitants, et c'est pourquoi il est demandé que la voix des peuples autochtones soit entendue et que les propositions qu'ils avancent soient prises en considération.
"Les organisations et communautés autochtones qui font partie de la FAPI ont choisi non seulement de dénoncer les violations que nous subissons, mais nous avons également fait des propositions, même si elles ne sont pas toujours valorisées, pour construire des politiques publiques visant à conserver la diversité bioculturelle, à consolider les forêts, à atténuer les effets du changement climatique et à promouvoir des actions d'adaptation basées sur la nature. À titre d'exemple, nous avons récemment mis en place le plan indigène pour l'action climatique et la réduction des risques de catastrophe", a-t-il rappelé.
Il a souligné qu'à la fin de 2020, ce Plan a été remis au MADES et qu'il a été construit à partir de la base, des communautés, dont les résultats ont été présentés pour être incorporés non seulement dans les documents mais pour être développés dans les actions à entreprendre pour une véritable lutte contre le changement climatique à partir des projets, des programmes et des politiques environnementales qui lient les territoires des peuples autochtones.
Enfin, il a souligné que le cadre institutionnel ne passe pas seulement par MADES. "Pour une véritable lutte contre le changement climatique, nous avons besoin d'une articulation gouvernementale interinstitutionnelle avec la participation active des forces vives et surtout de nos peuples indigènes sur les territoires desquels sont préservées une grande partie des dernières forêts du pays", a-t-il souligné.
traduction carolita d'un article paru sur le site de la FAPI