Mexique : Position de l'assemblée des défenseurs du territoire Maya Múuch Xíinbal face à l'avancée violente et illégale du mal nommé Train Maya
Publié le 27 Juin 2021
24 JUIN 2021
AUX ORGANISATIONS DE LA SOCIÉTÉ CIVILE.
AUX MÉDIAS.
Nous, les communautés qui composent l'Assemblée Maya de Múuch' Xíinbal, exprimons notre inquiétude face à l'invasion et à la destruction de notre territoire, provoquées par la construction du mal nommé train Maya dans la péninsule du Yucatán, à Tabasco et au Chiapas ; nous élevons nos voix pour exiger que nos vies soient respectées.
L'Assemblée Maya Múuch' Xíinbal DÉCLARE PUBLIQUEMENT que plus de 10 000 vestiges archéologiques ont été trouvés sur le tracé où sont construites les voies du train, nous dénonçons l'opacité de l'Institut National d'Anthropologie et d'Histoire (INAH) concernant la gestion des pièces trouvées dans les 5 sections où est construit le mal nommé train Maya, Cette gestion opaque du sort des pièces que nos ancêtres nous ont laissées nous rappelle l'incendie et la destruction de plus de 5 000 pièces appartenant à notre culture qui ont eu lieu au couvent de Maní en 1562, pour punir les rebelles mayas qui n'avaient pas accepté le nouveau Dieu ; le pillage et la destruction continuent maintenant avec un train que nous, les Mayas, n'avons pas demandé, donc, nous ne l'acceptons pas ; l'histoire se répète et le pillage qui a eu lieu pendant plus de 500 ans continue, maintenant il est seulement modernisé.
Nous déclarons également et tenons pour responsable le gouvernement fédéral présidé par Lic. Andrés Manuel López Obrador, le Fonds national pour la promotion du tourisme (FONATUR) et son responsable, l'architecte Rogelio Jiménez Pons, pour les menaces proférées récemment à l'encontre du Collectif des trois quartiers de Campeche, pour que les habitants affectés par la construction des voies ferrées acceptent de manière forcée la "relocalisation consensuelle" et retirent les actions en protection juridique qu'ils ont intentées pour leur légitime défense contre la décision de ne pas accepter la relocalisation de leurs maisons proposée par UN-HABITAT, qui a été contracté par FONATUR pour faire le sale boulot en faveur du mal nommé train Maya, pour un montant de 5 millions de dollars ; condamnable les actions honteuses de ce bureau international au service du capitalisme et du business, qui bouge au rythme des dollars qu'ils sont payés pour faire leur "travail humanitaire de dépossession".
NOUS DÉNONÇONS la cooptation que la FONATUR mène contre les groupes et les organisations qui promeuvent le tourisme communautaire dans le but d'inculquer l'idée de développement, afin que les communautés acceptent le projet mal nommé de train maya. Le 17 juin à Temozón, dans le Yucatán, 24 coopératives, dont certaines travaillent dans le tourisme communautaire depuis de nombreuses années, ont signé l'Alianza Peninsular de Turismo Comunitario (APTC) avec le gouvernement mexicain. Selon le témoignage d'un des signataires de l'Alliance qui a mentionné que "NOUS AVONS SIGNÉ DE BONNE FOI" parce que nous n'avons pas compris ce que l'accord dit ni les clauses de l'accord, ils nous ont seulement dit que nous pourrons vendre nos produits artisanaux dans les gares du mal nommé train Maya.
Comme on peut le voir sur le site web de l'Alliance, les institutions impliquées dans cette tromperie monumentale des communautés mayas sont le PROGRAMME DE DÉVELOPPEMENT DES NATIONS UNIES (PNUD), le FEM (Fonds pour l'environnement mondial) et l'Université autonome du Yucatan (UADY), une institution académique renommée, reconnue au niveau national et international comme l'une des meilleures universités, mais qui fait désormais partie de la servitude du FONATUR.
L'Assemblée des Défenseurs du Territoire Maya Múuch' Xíinbal, rappelle à Andrés Manuel López Obrador, président de ce douloureux et injuste pays appelé Mexique, qui a répété à de multiples occasions dans son exercice d'endoctrinement de masse qu'il appelle "mañanera", que personne ne peut être au-dessus de la loi ou de l'état de droit dans ce pays ; nous lui rappelons que lui non plus. Le mal nommé train Maya est réalisé au-dessus de la loi, car nous devons nous rappeler que, malgré l'existence d'au moins 4 suspensions dictées par des juges fédéraux contre l'approbation de l'étude d'impact environnemental approuvée par le ministère de l'Environnement et des Ressources naturelles (SEMARNAT) pour le tronçon 3, les travaux ont continué, ce qui montre un défi frontal du FONATUR et du gouvernement fédéral aux déterminations du pouvoir judiciaire fédéral.
Du point de vue des droits des peuples, une fois de plus, le point de départ est un régime tutélaire dans lequel le gouvernement fédéral, sans consultation ni dialogue avec les peuples, impose des schémas et des modalités de commerce avec l'aval d'institutions internationales qui légitiment cette action.
Nous réitérons que la racine de tout ce problème réside dans le fait que le projet du mal nommé train Maya, avec toutes ses lignes d'action, n'a jamais été consulté ou discuté avec les communautés affectées, qui manquent d'informations complètes et opportunes pour prendre des décisions sur ce projet qui est imposé sous le couvert d'une démocratie inexistante, clairement illégale.
Pour toutes ces raisons, les communautés qui composent l'Assemblée Múuch' Xíinbal et les autres organisations signataires :
NOUS EXIGEONS que le gouvernement fédéral respecte notre territoire et les ressources naturelles qui en font partie, qu'il ne poursuive pas la destruction des selvas, le déplacement des animaux de leur habitat sous prétexte de développer le sud du pays, un faux développement qu'on veut nous vendre comme du bien-être et de la justice sociale, mais qui n'apportera que destruction et plus de pauvreté aux communautés mayas, puisque ce mégaprojet phare de l'actuel sexennat prévoit la construction de 19 pôles de développement, qui utiliseront de grandes quantités de terres ejido et qui génèrent déjà des problèmes parmi les habitants des communautés, puisqu'ils utilisent la stratégie de la division et de la confrontation des ejidatarios entre eux, pour faciliter la dépossession légale.
NOUS EXIGEONS du gouvernement fédéral et de l'INAH, dont le responsable est l'anthropologue Diego Prieto Hernández, que le processus de découverte, de documentation et de récupération du patrimoine archéologique soit transparent, avec des rapports qualitatifs et quantitatifs sur les monuments et les pièces trouvés, que tout ce processus ne soit pas subordonné à des intérêts commerciaux, que les pièces préhispaniques récupérées soient conservées dans les communautés et soient rendues aux propriétaires et aux héritiers légitimes, que l'INAH ne devienne pas une agence d'achat et de vente de pièces archéologiques de l'État ; que ces conclusions soient suffisantes pour l'annulation du projet appelé à tort le train Maya, pour donner la priorité à la vie et à la culture et non aux intérêts économiques d'un groupe d'hommes d'affaires.
L'INAH a l'occasion historique de revendiquer ce pour quoi il a été créé à l'origine, comme on peut le lire dans la déclaration de mission qui figure sur sa page web : "L'Institut national d'anthropologie et d'histoire étudie, préserve et diffuse le patrimoine archéologique, anthropologique, historique et paléontologique de la nation afin de renforcer l'identité et la mémoire de la société qui le détient".
NOUS EXIGEONS que le gouvernement d'Andrés Manuel López Obrador respecte le mandat de la Magna Carta et les lois qui en émanent, puisqu'à ce jour il existe des suspensions définitives du projet mal nommé train Maya en faveur des communautés, dictées par des tribunaux fédéraux et qui ne sont pas respectées par le pouvoir exécutif.
NOUS EXIGEONS que le gouvernement fédéral et le FONATUR cessent les agressions et les menaces contre les collectifs et les personnes qui ne sont pas d'accord avec le projet, mal nommé train Maya, ou qui résistent à la "relocalisation consensuelle". Nous tenons le gouvernement fédéral, UN-HABITAT, le FONATUR et les entreprises chargées de négocier le paiement des terres, comme Barrientos y asociados S.A. de C.V., responsables des agressions et des menaces subies par les communautés qui résistent à la construction du mal nommé train Maya.
NOUS DEMANDONS que le gouvernement fédéral et le FONATUR rendent l'information transparente et cessent de tromper les communautés afin de manipuler l'acceptation du projet de train Maya, qu'ils cessent de tromper le peuple avec une fausse idée de justice sociale et de bien-être, puisque les 19 pôles de développement qui ont été programmés n'incluent pas la participation des communautés Maya sauf pour les déposséder de leurs terres.
NOUS DEMANDONS l'annulation du projet mal nommé de train maya, car la spéculation immobilière et la désinformation ont des effets directs qui se traduisent par des conflits entre ejidos, comme dans le cas du commissariat de San Antonio Chun, dans la municipalité d'Umán, au Yucatán, où ceux qui s'opposent à la vente de tout leur ejido ont reçu des insultes et des menaces.
NOUS DEMANDONS l'annulation du projet mal nommé de train Maya et que le budget approuvé, qui s'élève à environ 170 milliards de pesos, soit utilisé pour la construction d'hôpitaux et l'achat de médicaments pour faire face à la pandémie de COVID-19, en donnant la priorité à la vie et non aux intérêts d'un groupe de sociétés étrangères. Le budget pour le tourisme et le mal nommé train Maya a eu une augmentation de 700% par rapport à 2020, tandis que le secteur de la santé a eu une augmentation de 9,1% par rapport à l'année dernière ; si malheureuse est l'austérité républicaine qui limite l'accès à la santé comme un droit inscrit dans l'article constitutionnel, mais donne libre cours avec le budget au profit des entreprises et des consortiums qui construisent leur train qu'ils ont mal nommé Maya.
LA TERRE MAYA N'EST PAS À VENDRE OU À LOUER.
YUCATAN, MEXIQUE, 23 JUIN 2021.
Adhésion des organisations et des individus
Articulation Yucatan
Conseil civil mexicain pour la foresterie durable
L'aventure Telá
CNI Yucatan
Magdalena Gómez
Violeta Nuñez
Ana Esther Ceceña
Jaime Quintana Guerrero, journaliste de Radio Educación.
traduction carolita d'un communiqué paru sur le site du CNI le 24 juin 2021