Colombie : Un garde indigène tombe sur un champ de mines de l'ELN à Dabeiba, dans l'ouest de l'Antioquia

Publié le 26 Juin 2021

 par comunicaONIC dans Communiqués régionaux 23 juin 2021

L'Organisation Indigène d'Antioquia et son Conseil de Gouvernement Majeur, dénoncent devant l'opinion publique nationale et internationale, les multiples violations des droits de l'homme et du Droit International Humanitaire, par la présence d'acteurs armés hors la loi, qui occupent et transitent sans discernement par les réserves et territoires indigènes d'Antioquia, laissant sur leur passage, mort, désolation et faim.

Pour l'OIA et ses équipes de travail, il est regrettable de devoir enregistrer aujourd'hui une nouvelle victime des mines terrestres installées depuis 2019 par des membres présumés de l'ELN, dans les réserves indigènes d'Antioquia, qui comme misérable stratégie de guerre, utilisent ce type d'engins explosifs qui mettent en danger la vie et l'intégrité des hommes, femmes et enfants indigènes.

Horacio Carupia Pernía, 22 ans, membre du groupe de gardes indigènes de la communauté Amparradó Medio du Resguardo Amparradó, dans la municipalité de Dabeiba, a subi les conséquences de cette guerre étrangère dans l'après-midi du 22 juin, perdant complètement sa jambe droite, Après la détonation de ce type d'explosifs, il faut noter que dans les dernières heures, le programme de santé aérienne du gouvernement d'Antioquia, a transféré de la communauté à Medellin le garde indigène qui reçoit des soins médicaux dans un centre de soins de la ville.

Il faut savoir que depuis 2020, à ce jour, ce type d'explosifs a fait 9 morts dans l'Antioquia indigène, dont 4 mineurs, 6 personnes blessées, 2 autres mutilées, des chiffres qui nous remplissent d'horreur et qui sont une raison suffisante pour que les institutions étatiques et les organisations internationales activent leurs protocoles d'accompagnement et de réparation aux familles et aux communautés victimes.

Des faits qui aggravent sans aucun doute la situation que nous dénonçons depuis 2019 et qui est enregistrée surtout dans les communautés indigènes de l'ouest, Urabá et Bajo Cauca, en tant qu'organisation nous rejetons une fois de plus, la présence d'acteurs armés, donc nous exigeons du gouvernement national qu'il y ait des garanties réelles pour la construction de la paix, en insistant sur l'appel qu'il est temps pour le gouvernement national de reprendre de toute urgence les négociations de paix avec l'ELN, avant qu'il y ait beaucoup plus de victimes.

Mais aussi en tant que cabildos et autorités traditionnelles, nous exigeons le départ immédiat des groupes armés légaux et illégaux qui mettent en danger la vie des hommes et des femmes de paix.

Enfin, nous lançons un appel aux ambassades de Norvège, du Canada et de Cuba, afin que, dans le cadre de cet exercice diplomatique, elles puissent encourager les parties à s'asseoir et à négocier par le dialogue une solution négociée au conflit armé colombien.


Nous voulons mourir de vieillesse !
Face au fusil la parole !

ORGANISATION INDIGENE D'ANTIOQUIA

Traduction carolita d'un communiqué paru sur le site de l'ONIC le 23 juin 2021

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