Terrorisme d'État. Editorial par Lucha Indígena
Publié le 10 Mai 2021
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Servindi, 9 mai 2021 - "Le terrorisme est la création d'un climat de terreur pour intimider la population", affirme l'éditorial du magazine d'information et de débat Lucha Indígena, numéro 176.
La publication virtuelle de 44 pages, dirigée par Hugo Blanco Galdós, consacre une partie de son contenu à la campagne médiatique et politique menée contre l'enseignant rural Pedro Castillo.
Le fait qu'il apparaisse comme un candidat pressenti pour remporter la présidence de la République lors du scrutin du 6 juin a fait de lui la cible de violentes attaques l'accusant d'être un "terroriste" et un "communiste".
Il convient de noter que Lucha Indígena ne prend pas de position spécifique dans les élections péruviennes. Son option - comme le souligne l'éditorial - "va au-delà, vers l'autonomie alimentaire, sanitaire, éducative et de justice pour nos peuples".
"Nos rêves ne tiennent pas dans les urnes de l'État. Par conséquent, les articles parus dans cette édition appelant à voter pour un candidat au second tour au Pérou relèvent de la responsabilité exclusive de leurs auteurs".
Cette édition contient des informations importantes sur ce qui se passe en Colombie, où la population développe une intense protestation contre les mesures fiscales qui visent à ajuster les secteurs populaires.
C'est la conséquence d'avoir favorisé les secteurs financiers en application d'un modèle néolibéral qui est en train de se déchirer dans divers pays de la région, et que la pandémie n'a fait qu'enrichir et favoriser.
Voici l'éditorial de Lucha Indígena 176 :
Terrorisme d'État
En ces jours où, au Pérou, les candidats de gauche sont qualifiés de terroristes, et où appeler à ne pas voter pour Keiko Fujimori, fille de l'ex-dictateur, selon les médias de droite, est un acte qui fait l'apologie du terrorisme, il est bon de rappeler la véritable signification de ce mot : le terrorisme est la création d'un climat de terreur pour intimider la population.
Le fait que l'État, sous le commandement d'Alberto Fujimori, ait stérilisé 270 000 femmes quechuas pour "mettre fin à la pauvreté" relève du terrorisme et du génocide. Elle intimidait la population et constituait une politique colonisatrice d'extermination.
La loi paramilitaire des "comités d'autodéfense" dans les communautés indigènes et paysannes, qui recevront des armes et obéiront directement aux forces armées et à la police, approuvée il y a quelques semaines par le congrès, est du terrorisme. Elle intimide tellement la population, qui n'a pas été consultée au préalable, que désormais la Centrale Nationale des Patrouilles Paysannes (CUNARC), la Confédération Paysanne du Pérou (CCP), la Confédération Nationale Agraire (CNA), l'Association Interethnique de Développement de la Selva Péruvienne (AIDESEP), l'Organisation des Femmes Indigènes et Amazoniennes du Pérou (ONAMIAP), le Gouvernement Territorial Autonome de la nation Wampis (GTANW), les organisations indigènes d'Amazonie, les patrouilles paysannes de Cajamarca, Piura, Puno, Ancash, Loreto, Amazonas, Cusco, Ayacucho, Arequipa et Lima, entre autres fédérations départementales de paysans et fronts de défense, ont fait une déclaration commune demandant que le Président de la République ne promulgue pas cette loi et que le Congrès n'insiste pas sur son approbation.
Menacer d'un coup d'État, c'est intimider la population. L'hebdomadaire Caretas publie une interview où Mario Vargas Llosa n'exclut pas la possibilité d'un coup d'Etat en cas de victoire de Pedro Castillo. Exitosa Noticias, publie une interview de Pedro Cateriano, ancien président du Conseil des ministres, qui menace également d'un coup d'État.
Le fait que le groupe El Comercio ait licencié le directeur de Canal N et d'América televisión pour ne pas vouloir porter une ligne éditoriale de soutien à Keiko Fujimori, est du terrorisme et un signe clair de la répression des médias existants et qu'elle s'aggravera si Keiko gagne le second tour.
En Colombie, notre pays voisin, l'État et le président Iván Duque sont des terroristes lorsqu'ils répriment de toutes leurs forces la Grève nationale. Le bilan de ces derniers jours de marches en Colombie est de 1089 cas de violences policières, 124 blessés, 21 assassinats, 672 détentions arbitraires et abus sexuels par la police. Mais le peuple a remporté une victoire malgré la politique de la peur menée par l'État.
Duque a dû faire marche arrière et demander au Congrès de retirer le projet de réforme fiscale, qui visait à faire peser toute la charge fiscale de cette pandémie sur les plus pauvres.
Enfin, nous précisons que Lucha Indígena est un magazine d'information et de débat sur ce qui se passe chez nos peuples indigènes et n'intervient pas directement en prenant une position spécifique sur les élections péruviennes. Notre option va au-delà, vers l'autonomie alimentaire, sanitaire, éducative et de justice pour nos peuples. Nos rêves ne tiennent pas dans les urnes de l'État. Par conséquent, les articles parus dans cette édition appelant à voter pour un candidat au second tour, au Pérou, relèvent de la seule responsabilité de leurs auteurs.
Téléchargez l'édition en cliquant sur le lien suivant : https://ia601400.us.archive.org/32/items/lucha-indigena-mayo-2021-176/LuchaIndigenaMAYO2021_176.pdf
traduction carolita d'un article paru sur Servindi.org le 9 mai 2021
Le pays souffre de VIRUS, le COVID-19 et le mauvais gouvernement et les 2 peuvent nous tuer ! DEHORS DUQUE et URIBE ! Source de l'image : Lutte des indigènes 176
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Terrorismo de estado. Editorial de Lucha Indígena
Servindi, 9 de mayo, 2021.- "Terrorismo es la creación de un clima de terror para intimidar a la población" lo precisa el editorial de la revista de información y debate Lucha Indígena, número...
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