Pour la paix, pour la vie : la Garde indigène avec le peuple colombien
Publié le 7 Mai 2021
4 mai 2021
La Garde Indigène est une organisation connue dans toute la Colombie pour sa défense du territoire et des cultures ancestrales du Cauca. Mais au-delà de cela, la Garde a une mission beaucoup plus importante, beaucoup plus transcendante, elle développe une action humanitaire pour la protection des droits de l'homme, pour la protection de la population, non seulement dans des situations de conflit armé, mais aussi dans des situations comme celle que nous vivons aujourd'hui à Cali, avec l'action agressive des forces publiques contre la population pour essayer de contenir la protestation.
Aujourd'hui nous sommes à Cali avec le Major Emir Palechor (Peuple Yanakona), qui est venu ici en accompagnant la Garde et en apportant à cette ville un message de paix et d'harmonie à tout le peuple colombien. Un message des peuples indigènes pour renforcer le projet de vie de tous, face à la violence promue par le gouvernement national, qui a été condamnée même par les organisations internationales des droits de l'homme.
Emir Palechor (peuple Yanakona)
Emir Palechor : En tant que peuples indigènes, nous pensons et agissons en termes de vie depuis des millénaires. Pour nous, la mort a une signification différente, nous la voyons d'une manière différente. Et les plans de vie, plus qu'une stratégie, sont une façon d'être, une façon de voir, de sentir et d'agir en fonction de ce que nous voulons en tant que peuples indigènes et de ce que nous recherchons pour le peuple colombien. Dans ce sens, nous proposons au pays que si le gouvernement, à travers les forces publiques, à travers les différentes instances qu'il a, n'a pas eu la capacité, ou n'a pas voulu, ou n'a pas cherché la manière de défendre le peuple, nous, en tant que peuples indigènes, à travers la Garde, à travers différentes stratégies, nous pourrions commencer à défendre la société colombienne.
Comment la Garde agirait-elle dans ces cas, dans des situations comme celle que nous vivons actuellement ? Quelle serait l'orientation face aux situations difficiles que vit le peuple colombien ?
Eh bien, la première chose est que le peuple colombien doit être conscient que ce pays veut la mort, veut la guerre, veut la destruction ; et nous sommes un peuple de construction, nous sommes un peuple de vie. Dans ce sens, nous demandons à la société colombienne de commencer à regarder cela : la vie. Quelque chose d'aussi élémentaire que de regarder la vie, de regarder ce qui est humain.
Les Gardes dans nos contextes territoriaux autochtones, et en dehors, sont des gardes humanitaires pour défendre la vie, et nous voulons que la société le voit ainsi : plus de mort, plus d'assassinats. Nous voulons qu'ils le voient de cette façon, car il semble que personne ne veuille défendre le peuple colombien. En fait, ce que font les forces publiques, c'est tirer, tuer, massacrer ; et nous considérons que la vie est au-dessus de tout.
Il y a une devise au sein de la Guardia lorsque ces situations difficiles se produisent, et c'est que dans les territoires indigènes, nous sommes tous des gardiens. Quel est le message que vous apportez aux Colombiens dans ce sens ?
EP : Nous sommes tous des gardiens, nous pensons tous à la défense de la vie. Nous pensons tous à la culture de la vie, qui est le centre de notre cosmovision. Alors, quand nous serons tous des Gardiens, toi ou n'importe quel citoyen colombien qui se trouve en ce moment dans les rues, dans les différents territoires, vous devez considérer que penser à la vie, penser à se protéger, penser à comment affronter la mort des gouvernements et la guerre serait fondamental. Penser à la vie, voilà ce qui est fondamental. Si nous pensons à la vie, ce n'est pas seulement nous, les peuples indigènes, qui serons les gardiens, mais nous serons tous les gardiens de la vie.
Par : Programme de communication du CRIC
traduction carolita d'un article paru sur le site du CRIC le 4 mai 2021