Brésil-ONU-Chacinas (Tueries). Le masque de Mourão est tombé

Publié le 9 Mai 2021


Par 247-Rodrigo Vianna-André Constantine Publié le 7 mai 2021

Le vice-président le général Hamilton Mourão a défendu le plus grand massacre de l'histoire de la ville de Rio de Janeiro, qui a eu lieu à Jacarezinho, avec 25 morts. L'ONU condamne.

"Tous des bandits !", a-t-il dit. "Lamentablement, ces bandes de narcotrafiquants sont de véritables narco-guérillas" - Hamilton Mourão.

 

 

Le vice-président de la République, Hamilton Mourão, (PRTB) a déclaré vendredi matin (7) que les 25 personnes tuées lors d'une opération de police dans la favela de Jacarezinho, dans la zone Nord de Rio, sont "tous des bandits". Cette tuerie est considérée comme le plus grand massacre de l'histoire de la capitale fluminense.

"Tous des bandits ! Un officier de police arrive sur une opération normale et se fait tirer dans la tête depuis le haut d'une dalle. Malheureusement, ces bandes de narcotrafiquants sont de véritables narco-guérillas, elles ont le contrôle de certaines zones et c'est un problème de la ville de Rio de Janeiro", a-t-il déclaré. "C'est un problème grave de la ville de Rio de Janeiro que nous devrons résoudre un jour ou l'autre", a-t-il ajouté. Son récit a été publié par le site Metrópoles.

Selon le directeur exécutif d'Amnesty International au Brésil, Jurema Werneck, les actions menées à Jacarezinho ne doivent pas être qualifiées de "résultat d'une opération de police" ou de "fusillade", mais de fruit d'un "massacre" ou d'une "tuerie".

L'opération ne respectait pas une décision du Tribunal suprême fédéral (STF) qui interdisait les opérations de police dans les favelas pendant la pandémie de coronavirus.

Cette action a suscité des protestations à Jacarezinho.

Le député fédéral Marcelo Freixo (PSOL-RJ) a annoncé une action de son parti avec le PT, de la députée fédérale Benedita da Silva (RJ), et du président de la Commission des droits de l'homme d'Alerj, le député d'état Dani Monteiro (PSOL), contre le gouvernement de Rio de Janeiro pour le massacre.

L'Institut de la sécurité publique (ISP) a publié une enquête montrant qu'entre janvier 1998 et mars de cette année, 20 900 personnes sont mortes dans des confrontations avec la police dans l'État de Rio de Janeiro. Ce chiffre représente un décès toutes les dix heures, en moyenne, au cours de ces 23 années.

L'ONU condamne le massacre de Jacarezinho

 Le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme a condamné le massacre qui a fait 25 morts lors d'une action de la police civile dans la favela de Jacarezinho, à Rio de Janeiro, jeudi (6). Le porte-parole de l'ONU, Ruppert Colville, a demandé que "le bureau du procureur général mène une enquête impartiale, approfondie et indépendante sur cette affaire, conformément aux normes internationales".

Selon un rapport de la chronique du journaliste Jamil Chade sur UOL, l'ONU a déclaré qu'elle considérait ce cas comme "particulièrement inquiétant", étant donné qu'il existe une décision de la Cour suprême (STF) interdisant de mener de telles opérations dans les bidonvilles pendant la pandémie de Covid-19.

Colville a également déclaré que le massacre confirme l'usage excessif de la force par les forces de sécurité et que le modèle de maintien de l'ordre dans les communautés devrait être repensé. "Nous rappelons aux autorités brésiliennes que le recours à la violence ne doit être utilisé qu'en cas de stricte nécessité et doit toujours respecter le principe de légalité, de précaution et de proportionnalité", a-t-il déclaré.

"Nous appelons également à une discussion large et inclusive au Brésil sur le modèle actuel de maintien de l'ordre dans les favelas, qui sont piégées dans un cercle vicieux de violence meurtrière ayant un impact dramatique sur une situation déjà difficile pour la population."

En 2019, le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet, avait déjà critiqué les violences policières et les violations des droits humains au Brésil. L'année dernière, le Comité des disparitions forcées a demandé au gouvernement de Jair Bolsonaro de fournir des explications sur les violences policières et le démantèlement des mécanismes de surveillance et de prévention de la torture. En 2020, des parlementaires brésiliens ont dénoncé à l'ONU 69 cas d'exécutions sommaires présumées dans le pays et ont demandé que les décès fassent l'objet d'une enquête.

*Rodrigo Vianna est un journaliste. Il a travaillé pour Folha, TV Cultura, Globo et Record, et anime aujourd'hui "Boa Noite 247". Lauréat des prix Vladimir Herzog et Embratel du journalisme, il est également maître en histoire sociale à l'USP.

André Luiz Abreu de Souza, alias André Constantine, est un militant populaire de "Favela Não Se Cala" et du "Movimento Nacional das Favelas e Periferias".

traduction carolita d'un article paru sur KaosEnLaRed le 7 mai 2021

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Brésil, #Favelas, #Rio de Janeiro, #Massacre, #Fascisme, #Jacarezinho

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