Argentine : Les caciques (Deuxième volet)
Publié le 11 Avril 2021
Deuxième volet sur Les Caciques, une révision d'une partie de l'histoire centrée sur la région de la Pampa et de la Patagonie, et plus particulièrement sur la pampa -ou les pampas, comme on l'appelle aussi- car c'est là que s'est joué le destin d'une Argentine sans les peuples indigènes, vers la fin du XIXe siècle.
Les Ranküllche ou Ranqueles étaient les seigneurs des terres situées au centre de l'actuelle province de La Pampa, avec trois établissements distincts à Leuvucó, Poitahué et El Cuero. Il s'agit d'un groupe ethnique consolidé à partir du XVIIe siècle avec l'apport de différents groupes tels que les tehuelches du nord (querandíes), les pehuenches "araucanisés" et les huilliches.
Les principales lignées étaient celle de Yanquetruz (puis Pichuín Gualá, Manuel Baigorria -Baigorrita et Lucho Baigorrita) à Poitagüe ; celle des Zorros (Gnerrë, Güor) de Painé Gnerrë (suivi de Calvaiñ Huaiquigñër ou Galván Rosas ; Mariano Rosas ou Panguitruz Gnerrë, et Epumer (Epugñër) Rosas, à Leuvucó ; et enfin celle de Carripilon, dont on suppose que le cacique Ramón "Platero" Cabral dans la zone de la lagune de El Cuero est un descendant.
Ils ont maintenu une autonomie ethno-culturelle et politique par rapport aux peuples Mapuche et Tehuelche, bien qu'ils reconnaissent leurs origines dans ces derniers.
Calfucurá (Kallfükura, Kalfukurá, Callvucurá, de Kallfu : bleu ; Curá : pierre) était le cacique indigène le plus puissant de la pampa argentine, à la tête de milliers de guerriers qu'il a rassemblés sous la Confédération des Salinas Grandes entre 1832 et 1873. Il appartenait probablement à la lignée Huilliche qui, avec les Picunches, les Mapuche stricto sensu et les "Pehuenches araucanisés", formait la grande souche Mapuche qui constituait la base de la population indigène des "salineros" du centre de la pampa.
" Guerrier, politicien et sorcier " comme le définit Yunque (1956 : 227), la grande majorité des sources mentionnent les pouvoirs de Calfucurá au-delà de ses dons de caudillo et de leader des peuples indigènes de la pampa. Les traditions disent qu'enfant, il avait trouvé la fameuse pierre bleue qui l'a protégé et a donné son nom (Bengoa 1987 : 101).
C'est aussi un stratège né, doté d'un grand sens de la diplomatie, qu'il met en pratique sous le gouvernement Rosas, période de calme relatif à la frontière. Pendant cette période, Salinas Grandes et Buenos Aires sont devenues deux centres de pouvoir avec un échange intense et des liens variés.
Il mourut libre, dans ses auvents, en 1873, entouré de ses caciques, capitanejos et lanciers, et peu après sa dernière grande bataille, laissant un dernier ordre : "Ne donnez pas Carhué au huinca(blanc)". Ce furent ses derniers mots.
Un grand parlement se réunit à la mort de Piedra Azul. Des trois fils proposés, c'est Namuncurá (Pie de Piedra Azul) qui offre le plus de garanties : fidèle à la mémoire de son père ; son second inconditionnel dans les grandes batailles ; avec une tradition guerrière emblématique, Manuel Namuncurá est le successeur naturel.
Négociateur consommé (notamment avec les autorités ecclésiastiques à travers les négociations menées avec l'archevêque Aneiros), le nouveau lonko des Araucaniens ne manque pas d'emprunter la voie de la confrontation lorsque les circonstances l'exigent, étant l'un des derniers caciques à avoir été vaincu. Avant cela, il a dirigé ce qu'on a appelé la "grande invasion", une gigantesque opération indigène aux portes de Buenos Aires.
Par El Orejiverde
(Ce texte est extrait d'extraits des livres "Nos compatriotes les Indiens" et "L'Argentine des Caciques" de Carlos Martinez Sarasola).
traduction carolita d'un article paru sur Elorejiverde le 08/04/2021
LOS CACIQUES (Segunda entrega)
Segunda entrega sobre Los Caciques una reseña de una parte de la historia focalizada en la región de Pampa y Patagonia, y especialmente la pampa -o las pampas, como también se la conoce- porque fue
http://www.elorejiverde.com/toda-la-tierra-es-una-sola-alma/5360-los-caciques-segunda-entrega