Tz'akbu Ajaw

Publié le 26 Mars 2021

Tz'akbu Ajaw

Maya

c. 610 - 672

Aussi connue sous le nom de Ahpo-Hel. On pense qu'elle est née à Ux Te' K'uh (parfois orthographié Ox Te' Kuh) dans les plaines de Tabasco, où vivait une sous-lignée de la seigneurie B'aakal (lieu de l'os) avec des relations à Tok Tahn, le siège original de Palenque. Son père était Yax Itzam Aat, un souverain de second ordre, dont le titre était tuun ajaw ou souverain de la pierre précieuse.
Le 19 ou 22 mars 626, elle épouse Pacal "le Grand", une union politique pour consolider le royaume de Palenque. Sa fonction première dans les premières années du mariage était de procréer, dans un premier temps, celui qui serait le successeur à la mort de son mari, puis de s'impliquer dans les situations politiques, sociales, cérémonielles, économiques et religieuses. Pendant le gouvernement de Pacal, Palenque a commencé une période de prospérité, on dit que Tzakbu Ajaw était très influente pour ses connaissances dans les arts de la sorcellerie.

 

Sculpture dans un complexe touristique de la Riviera Maya.

De leur mariage sont nés plusieurs fils, dont deux ont été souverains, K'inich Kan Balam II, et K'an Joy Chitam II. Un troisième fils, Tiwol Chan Mat, ne parvint pas au pouvoir mais fut le père de K'inich Ahkal Mo' Naab III, qui régna de 721 à 736.

Elle est morte le 16 novembre 672, Pacal lui a survécu 11 ans.

La Reine Rouge

Dans le Temple XIII de Palenque, adjacent au Temple des Inscriptions où se trouvait la tombe de Pacal, on a trouvé après celle-ci la sépulture la plus élaborée : celle de la Reine rouge, dont on suppose, sans preuve concluante pour l'instant, qu'elle correspond à Tz'akbu Ajaw.

La chambre funéraire voûtée mesure 3,8 sur 2,5 mètres, le sarcophage 2,4 sur 1,8 mètres. Sur la pierre tombale, il y avait un encensoir et un ornement circulaire en os (malacate) qui indiquait son statut social. Sur les côtés, les restes squelettiques d'un enfant et d'une femme, ses compagnons de voyage aux enfers.

La découverte

Le 11 avril 1994, l'archéologue Fanny Lopez Jimenez a découvert dans le bâtiment XIII de Palenque une substructure, une porte et un couloir qui l'ont amenée à trouver trois pièces, dans l'une d'elles se trouverait le sarcophage de la Reine rouge. La découverte a été signalée à Arnoldo Gonzalez Cruz, directeur du projet archéologique sur le site. L'équipe d'archéologues a réussi à pénétrer dans la chambre funéraire le 31 mai et, le lendemain, à retirer la pierre tombale qui avait scellé le sarcophage.

Le 1er juin 1994, le sarcophage a été ouvert par un groupe d'archéologues dirigé par Arnoldo González Cruz, qui a écrit :

"...nous avons procédé au retrait de la dalle monolithique qui lui servait de couvercle, une tâche qui nous prendra 14 heures pour la soulever d'environ 20 cm. En le retirant, nous avons trouvé au fond, la tête tournée vers le nord, les restes squelettiques d'un individu adulte de corpulence moyenne, de sexe féminin, et d'une taille estimée à 1,54 m, avec un âge approximatif au moment du décès entre 40-45 ans.

Une collection de jades, de perles, d'aiguilles en os et de coquillages recouvrait et entourait le squelette. Quelque 1140 pièces faisaient partie d'un masque, de colliers, de boucles d'oreilles et de bracelets avec lesquels le personnage était habillé pour être enterré. Parmi ces matériaux il y avait un diadème de perles circulaires plates de jadéite sur le crâne, des pièces rectangulaires de couleur vert pomme qui entouraient une partie du crâne et de la poitrine et qu'une analyse de laboratoire a identifié comme étant de la malachite et que par sa distribution nous pensons qu'il s'agit d'un masque.

Au niveau de la poitrine, nous avons également trouvé une forte concentration de perles de jadéite plates et quatre lames d'obsidienne. Autour des deux poignets, il y avait de petites perles de jadéite appartenant probablement aux bracelets et au niveau du bassin, nous avons trouvé trois haches en calcaire, qui faisaient probablement partie de la ceinture. Entre les phalanges de la main gauche et la paroi est du sarcophage, nous avons trouvé une concentration de plaquettes de jade sous forme de mosaïque, qui, en raison de ses caractéristiques, est probablement un petit masque. L'une des pièces les plus pertinentes de cet ensemble est une minuscule figurine sculptée dans le calcaire qui apparaissait à l'intérieur d'un coquillage et se trouvait dans le coin nord-est du sarcophage. Les parois du sarcophage, le corps et tous les éléments étaient recouverts d'une poudre rouge qui a été identifiée comme étant du cinabre.

Les quelques vestiges de céramique trouvés à l'intérieur de la tombe nous permettent d'avancer une date provisoire, à moins que de nouvelles données ne soient disponibles à l'avenir. La forme et les caractéristiques du brasero, des vases et de l'assiette indiquent que ces matériaux correspondent au complexe céramique d'Otolum daté de 600-700 A.D.".

Le squelette était recouvert de cinabre, un minéral composé de mercure et de soufre rouge, qui était utilisé pour préserver les restes humains. Le sarcophage ne présente pas d'inscriptions permettant d'établir l'identité du corps logé, grâce à l'ADN il a été prouvé qu'il n'y avait aucune relation entre Pacal et la Reine Rouge. Il a été possible d'établir qu'à sa mort elle avait environ 60 ans, qu'elle venait d'une ville proche de Palenque et qu'elle avait un régime alimentaire très riche en viande, indice d'un niveau social élevé. Tout porte à croire qu'il s'agirait de Tz'akbu Ajaw, la preuve définitive serait la comparaison de l'ADN de la Reine rouge avec celui de ses enfants, mais les tombes de ces souverains n'ont pas encore été découvertes.

Masque en jade By ProtoplasmaKid - Own work, CC BY-SA 4.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=71598499

Scène du mural du palais de Palenque.

Il illustre l'intronisation de K'inich Kan Joy Chitam II le 30 mai 702. Au centre, le nouveau souverain, flanqué à gauche de son père Pacal le Grand, et à droite de sa mère Tz'akbu Ajaw, tous deux déjà décédés. Pacal présente une coiffe avec un diadème et l'image de la divinité "dieu bouffon", tandis que la mère offre au nouveau souverain un emballage déroulé avec des objets liés au pouvoir guerrier des souverains, le silex dit "excentrique" et un bouclier.

traduction carolita du site Pueblos originarios.com

sources 

La Reina Roja. Arnoldo González Cruz

https://historia.nationalgeographic.com.es

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