Isabel Pallamay

Publié le 11 Mars 2021

Isabel Pallamay

Kilme

c.1678 - 1718

Image : Fragment d'une peinture murale en son honneur située dans une école de San Francisco Solano (province de Buenos Aires).

Les Quilmes des vallées de Calchaquí ont opposé une résistance opiniâtre aux Espagnols qui, pour sécuriser le territoire, ont ordonné le transfert de 200 familles (environ 2 000 indigènes) sur les rives du Río de la Plata. En août 1666, ils ont fondé la "Reducción de la Exaltación de la Santa Cruz de los Indios Quilmes", où Isabel Pallamay est née vers 1678.

  Francisco Pallamay, le père d'Isabel, a été cacique dans la réduction entre 1672 et 1687, la succession correspondait à Juan, son autre fils, mais comme il était mineur, Pedro Banquisai, le frère de sa mère, est devenu l'administrateur de la position.

Juan Pallamay meurt en 1690, Agustín Filca (ou de España) obtient le cacicazgo en prétendant être un descendant mâle des caciques. À sa mort en 1703, son fils aîné, Ignacio de España, devait lui succéder. Isabel s'y est opposée et a présenté la demande devant le Protecteur des Naturels. Après une procédure longue et fastidieuse, le 27 mai 1708, la sentence est rendue en faveur d'Isabel. Son mari, Martin Salchica, était l'administrateur du cacicazgo. Ainsi, Isabel Pallamay est devenue la Cacica et la Dame des Quilmes de la Reducción.

L'écrivain Carlos Patiño (Argentine, 1934), dans son livre 1 "La Pallamay, la indescifrable estrella de los indios quilmes", la décrit comme "une belle femme, capricieuse, volcanique, candide mais ferme comme un roc dans ce qu'elle considère comme ses droits ; au fond, impuissante et fière" et raconte : "Rien de plus graphique ou de plus pathétique que sa lutte pour accéder à une chefferie qui lui revenait de droit selon les lois immémoriales de sa nation, sachant que la destruction de son peuple était déjà presque consommée. C'est précisément cette condition qui rend sa lutte d'autant plus précieuse ; une lutte éthique, une lutte pour des droits qui ne devraient pas être contestés, dénuée de tout autre intérêt. Elle avait quatorze ans en ces temps agités, emprisonnée dans un camp de concentration virtuel, osant réclamer au conquérant ce qu'elle estimait lui appartenir de droit, dans un contexte où le conquérant faisait des affaires avec ceux qui avaient usurpé la chefferie. La Pallamay a osé le faire et c'est son plus grand mérite".

La chefferie d'Isabel a duré 10 ans, jusqu'en 1718, lorsqu'une épidémie de variole l'a emportée, elle, son mari et ses enfants.

En 2004, l'association civile "Maizales" a instauré le 14 septembre pour offrir des fleurs en son honneur à la huaca, un site sacré, qui a été érigée par Teofilo Yapura sur la Plaza San Martin à Quilmes.

Huaca sacrée sur la place San Martin, Quilmes, Buenos Aires. Travail de l'artisan Teófilo Yapura.

Sources :

Transformaciones en una comunidad desnaturalizada: Los Quilmes, del Valle Calchaqui a Buenos Aires.
Miguel Angel Palermo y Roxana Edith Boixadós.
Miguel Angel Palermo et Roxana Edith Boixadós.

1 La Pallamay: la indescifrable estrella de los indios quilmes. La Pallamay : l'étoile indéchiffrable des Indiens Quilmes.
Carlos Patiño. Mondragón, 2004.

 

 

 

 

traduction carolita du site Pueblos originarios.com

Repost0
Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article