Femmes leaders : Pour un avenir égalitaire dans le monde de la Covid-19
Publié le 8 Mars 2021
Les femmes du monde entier veulent et méritent un avenir égal, sans stigmatisation, stéréotypes et violence ; un avenir qui soit durable, pacifique, avec des droits et des chances égales pour toutes et tous. Pour atteindre cet objectif, le monde a besoin de femmes à chaque table de décision.
Servindi, 7 mars 2021 - En 2021, le thème de la Journée internationale de la femme (8 mars) est "Les femmes leaders : pour un avenir égalitaire dans le monde de la Covid-19".
Cette date vise à souligner les efforts des femmes et des filles pour définir un avenir plus égalitaire et la reprise de la pandémie de Covid-19, et met en évidence les lacunes qui subsistent.
Ce n'est qu'avec la participation pleine et effective et le leadership des femmes dans toutes les sphères de la vie que des progrès pourront être réalisés pour tous, souligne ONU Femmes.
Pourtant, les femmes restent sous-représentées dans la vie publique et la prise de décision, comme l'indique le rapport du Secrétaire général des Nations unies lancé en décembre 2020.
Les femmes sont chefs d'État ou de gouvernement dans 22 pays, et seulement 24,9 % des parlementaires nationaux sont des femmes. Au rythme actuel des progrès, il faudra encore 130 ans pour parvenir à l'égalité entre les femmes et les hommes chefs d'État et de gouvernement.
Cinq recommandations clés du Secrétaire général de l'ONU
- Renforcer les cadres politiques, juridiques et réglementaires.
- Prévenir et éliminer la violence à l'égard des femmes dans la vie publique.
- Renforcer les réformes institutionnelles tenant compte de l'égalité des sexes.
- Accroître la disponibilité d'un financement de qualité pour la participation des femmes à la vie publique.
- Renforcer la voix des femmes et ne laisser personne derrière dans la vie publique.
- Les femmes en première ligne de la bataille contre Covid-19
Les femmes sont au premier plan de la lutte contre Covid-19, à la fois comme travailleuses de la santé et comme scientifiques, médecins et soignantes.
Pourtant, elles gagnent globalement 11 % de moins que leurs homologues masculins.
Comme le souligne une analyse des équipes de travail Covid-19 de 87 pays, seuls 3,5 % d'entre eux ont atteint la parité hommes-femmes.
Lorsque les femmes sont aux commandes, on constate des résultats positifs. Plusieurs des réponses les plus efficaces et exemplaires à la pandémie de Covid-19 ont été menées par des femmes.
Et ce sont les femmes, en particulier les jeunes femmes, qui organisent des mouvements en ligne et de rue diversifiés et inclusifs pour la justice sociale et l'égalité ou la lutte contre le changement climatique dans toutes les régions du monde.
Pourtant, les femmes de moins de 30 ans représentent moins de 1 % des parlementaires dans le monde.
C'est pourquoi la Journée internationale de la femme 2021 appelle la génération de l'égalité à agir pour un avenir égal pour tous.
Le Forum Générationnel de l'Egalité, le plus important rassemblement pour l'investissement et l'action en faveur de l'égalité des sexes, débutera à Mexico du 29 au 31 mars et se terminera à Paris en juin 2021.
Cet événement réunira des leaders, des visionnaires et des militantes du monde entier, en toute sécurité sur une plateforme virtuelle, afin de susciter un changement transformateur et durable pour les générations à venir.
La participation pleine et effective des femmes à la vie publique et à la prise de décision, ainsi que l'élimination de la violence à l'égard des femmes pour parvenir à l'égalité des sexes et à l'autonomisation de toutes les femmes et les filles
Rapport du Secrétariat général
VII. Conclusions et recommandations
64. La transformation de l'équilibre des pouvoirs est essentielle pour promouvoir et protéger les droits humains des femmes et pour relever les défis pressants de l'époque actuelle, de l'aggravation des inégalités et de la polarisation à la crise climatique et à la pandémie de covid-19. Les progrès vers la parité des sexes dans tous les domaines de la vie publique et de la prise de décision ont été trop lents. Les femmes ont joué un rôle influent dans la prise de décision politique et la société civile, mais elles sont de plus en plus menacées par la violence, en ligne et hors ligne. Le changement transformateur pour l'égalité des sexes et l'autonomisation des femmes dépend de la volonté politique, d'une coopération étroite entre les femmes et les hommes, de la mise en réseau des femmes occupant différents postes de décision, d'institutions sensibles à la dimension de genre et d'un financement accru pour la participation des femmes à la vie publique. Afin d'atteindre les objectifs de développement durable pour 2030, l'égalité des sexes dans la prise de décision doit être réalisée plus rapidement. Il est essentiel de mettre en place des quotas efficaces qui ne soient pas à la traîne, de nommer un nombre égal de femmes et d'hommes à tous les postes publics, d'éliminer la violence à l'égard des femmes et de permettre à tous les groupes de femmes, en particulier les jeunes femmes, de participer afin de mieux faire entendre leur voix et de réaliser ainsi l'égalité des sexes pour les femmes et les filles.
65. Afin de parvenir à l'égalité des sexes et à la participation pleine et effective des femmes à la prise de décision et à la vie publique, la Commission de la condition de la femme exhorte les gouvernements et les autres parties prenantes à prendre les mesures suivantes.
Renforcer les cadres politiques, juridiques et réglementaires
(a) Mettre pleinement en œuvre les engagements et obligations existants en ce qui concerne la réalisation de l'égalité des sexes et l'autonomisation de toutes les femmes et de toutes les filles, ainsi que la pleine et égale jouissance de leurs droits humains et de leurs libertés fondamentales ;
(b) Entreprendre des réformes globales pour éliminer les lois, politiques et règlements discriminatoires à l'égard des femmes ;
(c) Fixer des objectifs, des plans d'action et des calendriers pour atteindre la parité entre les sexes dans tous les postes exécutifs, législatifs et administratifs, ainsi que dans les commissions publiques, les groupes de travail ad hoc et les équipes de négociation ;
d) Nommer des femmes à des postes de direction afin d'assurer la parité des sexes dans les administrations locales et nationales ;
e) Adopter des lois électorales et des quotas avec des objectifs de 50 % et veiller à leur application en établissant l'ordre dans lequel les femmes et les hommes doivent figurer sur les listes de candidats et en imposant des sanctions en cas de non-respect ;
f) Adopter et appliquer effectivement un ensemble de règlements temporaires et de mesures spéciales dans les secteurs public et privé pour accélérer la participation des femmes, sur un pied d'égalité avec les hommes, aux postes de décision et de direction, en particulier au profit des femmes qui sont confrontées à des formes multiples et croisées de discrimination ;
g) Abroger ou modifier les dispositions légales qui rendent difficile pour les organisations de femmes de s'enregistrer, de mener des activités de sensibilisation, de recevoir des financements extérieurs et de faire rapport sur les questions liées aux droits ;
(h) Améliorer la collecte et l'utilisation de données comparables au niveau mondial, ventilées par sexe, âge et autres facteurs, sur la participation des femmes et la prise de décision dans l'administration publique, le système judiciaire, les partis politiques et d'autres domaines de la vie politique et publique ;
Prévenir et éliminer la violence à l'égard des femmes dans la vie publique
(i) Réformer les cadres juridiques pour criminaliser la violence contre les femmes dans la vie politique et publique, en ligne et hors ligne, et mettre fin à l'impunité ;
j) Renforcer les capacités du personnel chargé de l'application des lois, des bureaux des procureurs et de l'appareil judiciaire à faire appliquer les lois pour lutter contre la violence à l'égard des femmes, réagir aux incidents et tenir les auteurs responsables ;
k) Établir et garantir l'accès aux mécanismes de signalement et de notification pour les survivantes de la violence ;
(l) allouer des ressources à la formation, à la prévention et aux services essentiels visant à éliminer la violence à l'égard des femmes dans la vie politique et publique
m) Veiller à ce que les femmes défenseurs des droits de l'homme et les membres des organisations de femmes et des mouvements féministes soient protégés contre la violence pour avoir participé à la vie publique ;
n) Continuer à financer les mécanismes internationaux et régionaux des droits de l'homme et les procédures spéciales pour leur permettre de surveiller, de signaler et de faire des recommandations sur la violence contre les femmes dans la vie publique et politique ;
(o) Définir des normes sur ce qui constitue la violence en ligne contre les femmes dans la vie publique afin que les médias et les entreprises exploitant des plateformes de médias sociaux puissent être tenus responsables de ce contenu ;
p) Renforcer la capacité des systèmes statistiques nationaux à collecter régulièrement et systématiquement (en ligne et hors ligne) des données sur la violence à l'égard des femmes dans la vie publique ;
Renforcer les réformes institutionnelles tenant compte de la dimension de genre
q) Veiller à ce que la réponse à la pandémie de COVID-19 et la reprise ultérieure tiennent compte de la dimension de genre en nommant des femmes et des défenseurs de l'égalité des sexes à des postes de direction, par le biais d'objectifs de parité des sexes, dans des groupes de travail ad hoc, des comités permanents et d'autres organes décisionnels pertinents ;
(r) Financer des commissions ou des comités spécialisés dans l'égalité des sexes et des groupes de femmes, ainsi que des forums d'échange, et renforcer les capacités institutionnelles en matière d'égalité des sexes dans les parlements, les ministères et l'administration publique ;
s) Veiller à ce que toutes les institutions publiques adoptent et respectent des codes de conduite qui appliquent une tolérance zéro à l'égard de la violence, de la discrimination et des abus, ainsi que des mécanismes internes de signalement et de plainte ;
(t) Ratifier et mettre en vigueur la convention (n° 190) de l'OIT sur la violence et le harcèlement, 2019 ;
(u) Accroître la transparence des institutions et permettre aux membres des organisations de femmes et des mouvements féministes d'avoir accès aux discussions et aux processus décisionnels pour exprimer leurs points de vue et partager leur expertise ;
Accroître la disponibilité d'un financement de qualité pour la participation des femmes à la vie publique
(v) Créer des conditions et des incitations pour que les campagnes des candidates reçoivent un soutien financier de fonds publics et privés, notamment par un financement politique sensible à la dimension de genre, des subventions pour la garde d'enfants, des réseaux de collecte de fonds et des dons non partisans et un financement par la foule ;
(w) Inciter les partis politiques à financer les campagnes des femmes et à promouvoir le leadership des femmes ;
(x) Augmenter le pourcentage des fonds d'aide publique au développement qui vont aux objectifs autonomes d'égalité des sexes et aux organisations de femmes ;
(y) Accroître la qualité et la quantité des fonds disponibles pour soutenir les femmes dans la vie publique en créant et en finançant des fonds dédiés qui donnent la priorité à l'allocation de ressources directement aux organisations de femmes et aux mouvements féministes ;
Renforcer la voix des femmes et ne laisser personne derrière dans la vie publique
z) Aider les femmes à se préparer à une carrière politique par le renforcement des capacités, la formation et la sensibilisation, et fournir un soutien ciblé aux femmes confrontées à des formes multiples et croisées de discrimination pour leur permettre de participer à la vie publique et politique ;
(aa) Mettre en œuvre des mesures de sensibilisation et sensibiliser les chefs communautaires et religieux, les médias, les hommes et les garçons et les différentes générations de femmes pour contrecarrer et ajuster délibérément les normes sociales qui restreignent les droits des femmes et leur participation à la vie publique et à la prise de décision ;
(bb) Renforcer un environnement favorable à la participation des femmes à la vie publique et à la prise de décision en s'attaquant aux problèmes de la pauvreté des femmes, de la charge que représentent les soins non rémunérés et de l'accès inégal à la santé et aux droits sexuels et génésiques, à l'éducation et à la technologie, et en favorisant le développement des compétences ;
(cc) Accroître la représentation et la participation des jeunes femmes à la vie publique par le biais de programmes de sensibilisation, de mentorat, de développement des capacités et d'une exposition précoce aux espaces législatifs et politiques ;
(dd) Inciter les médias, la publicité et les industries cinématographiques à inverser les tendances discriminatoires dans la manière dont ils présentent les femmes leaders dans la vie publique et la prise de décision ;
ee) Financer et soutenir les campagnes d'information du public en fournissant des idées et des images positives du rôle des femmes dans la vie publique afin de contribuer à changer les stéréotypes.
66. La Commission doit exhorter le système des Nations Unies et d'autres organisations internationales à collaborer pour aider les États membres à mettre en œuvre, mesurer et contrôler les recommandations ci-dessus à tous les niveaux.
traduction carolita d'un article paru sur Servindi.org le 07/03/2021
Mujeres líderes: Por un futuro igualitario en el mundo de la Covid-19
Informe del Secretario General VII. Conclusiones y recomendaciones 64. Es esencial transformar el equilibrio de poder para promover y proteger los derechos humanos de las mujeres y resolver las ...
https://www.servindi.org/actualidad-noticias/07/03/2021/dia-internacional-de-la-mujer-2021