Colombie : L'urgence humanitaire s'aggrave dans les resguardos des rios Murindó et Chageradó dans la municipalité de Murindó, Moyen Atrato Antioquia
Publié le 5 Mars 2021
par Willander Pushaina dans les communiqués de presse régionaux du 3 mars 2021
Medellín, le 3 mars 2021
BULLETIN 013
En raison de menaces expresses de l'ELN, la communauté indigène de Turriquitadadó Alto, composée de 48 familles, soit 168 personnes du peuple Embera Eyábida, a été contrainte de se déplacer vers la communauté de Turriquitadó Llano, où elle est réfugiée depuis le 2 mars, en quête de sauvegarde de sa vie.
L'urgence humanitaire enregistrée dans les Resguardos Río Murindó et Río Chageradó depuis 2019, s'est aggravée au fil des jours, en raison des multiples violations des droits de l'homme et du droit international humanitaire par des acteurs armés illégaux, qui commettent des crimes dans cette zone du département et qui sont en conflit territorial pour contrôler les territoires qui ont été historiquement occupés par les FARC.
Il faut noter que le déplacement ne se fait pas vers le centre urbain de la municipalité, car un mécanisme de résistance des communautés indigènes n'est pas d'abandonner leurs terres ancestrales, donc il se fait dans la même réserve.
L'Organisation indigène d'Antioquia, par le biais de son système d'alerte précoce, a également établi que pour la même raison, les communautés indigènes de Gorrojo (105 personnes), Bachidubi (193 personnes) et Coredó (172 personnes) risquent également d'être déplacées vers la communauté d'Isla, ce qui met les familles indigènes en grand danger, car elles ont été soumises à des déplacements à travers les champs de mines installés par l'ELN depuis janvier.
Actuellement, les 48 familles déplacées, ainsi que les familles de la communauté d'accueil, manquent de nourriture et d'eau potable. Selon les informations de nos autorités indigènes, on sait que dans ce même endroit, il y a des femmes enceintes, des nouveau-nés, ainsi que des enfants et des jeunes qui restent surpeuplés au milieu d'une guerre étrangère et d'une pandémie, ce qui pourrait également générer une urgence sanitaire dans ces communautés de la jungle.
C'est pourquoi l'Organisation Indigène d'Antioquia, dirigée par sa représentante légale Amelicia Santacruz, demande une aide urgente des institutions compétentes pour accélérer la livraison de nourriture et une mission médicale pour atteindre le lieu où se trouvent les familles déplacées.
D'autre part, il faut souligner que non seulement les communautés mentionnées ci-dessus sont en danger, mais aussi les 11 communautés indigènes des deux resguardos, pour lesquelles l'OIA demande de toute urgence une commission interinstitutionnelle de vérification des droits de l'homme afin de vérifier les risques et les déplacements massifs qui s'y produisent.
Nous demandons également au bureau du gouverneur d'Antioquia une réponse plus importante et plus agile de la part des institutions engagées auprès des communautés de Murindó.
Nous demandons, une fois de plus, le départ immédiat des acteurs armés de nos réserves, ainsi que l'accélération de toutes les procédures et de la phase de préparation pour commencer le plus rapidement possible le Plan national de déminage dans les territoires indigènes d'Antioquia, Atrato Medio, Occidente et Bajo Cauca Antioqueño.
Nous voulons mourir de vieillesse !
traduction carolita d'un communiqué paru sur le site de l'ONIC le 03/03/2021