Mexique : Le peuple Sayulteco

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Peuple autochtone du Mexique vivant dans la ville de Sayula de Alemán dans le Veracruz. Ce peuple est lié au peuple Popoluca dont on peut trouver un article détaillé sur ce blog.

Auto-désignation et tronc linguistique

Le peuple Sayulteco parle une langue appartenant à la famille linguistique mixe-zoquean.

Langue

Le Sayulteco ou plus connu par ses locuteurs sous le nom de "T+kmaya" ou Yamay, est une langue appartenant à la branche mixe de la famille mixe-zoque, parlée dans l'État de Veracruz, dans la municipalité de Sayula, d'où le nom sous lequel elle est connue en espagnol. C'est une langue qui risque fort de disparaître. Selon le recensement de 2010 effectué par l'INEGI, le Sayulteco est parlé par environ 941 personnes.

Localisation et zone écologique

Sayula de Alemán est située dans l'État de Veracruz, dans la plaine du Sotavento de l'isthme de Veracruz. Elle est bordée au nord par les municipalités de San Juan Evangelista, Acayucan, Oluta et Texistepec ; à l'est par les municipalités de Texistepec et Jesús Carranza ; au sud par les municipalités de Jesús Carranza et San Juan Evangelista ; à l'ouest par la municipalité de San Juan Evangelista. La municipalité de Sayula de Alemán a une extension territoriale de 662 km2 ; elle compte 236 localités. Sayula traverse l'une des huit provinces géologiques qui se trouvent dans l'État de Veracruz, la province de la plaine côtière du sud du golfe qui couvre toute la partie sud de l'État. La plaine côtière est étroite et constituée de dépôts de terre. La municipalité est située dans les plaines de Sotavento de l'isthme de Veracruz. Les affluents San Juan et Chiquito, qui proviennent des rivières Papaloapan et Coatzacoalcos, traversent la ville, ainsi que le Tatagalpaque qui divise la ville avec la municipalité de Texistepec. Il existe des puits comme El Chorro et El Remolino. La localité a un climat chaud - sub-humide avec des pluies abondantes en été ; elle a une température moyenne comprise entre 24º et 26ºC. Avec une fourchette de précipitations comprise entre 1 500 et 2 000 mm17. Les mois les plus chauds de l'année sont mars, avril et mai, avec des températures pouvant atteindre 38ºC. De septembre à décembre, l'atmosphère commence à se refroidir avec les vents du nord qui laissent des nuages et de légères averses.
La végétation favorise l'existence de la haute forêt tropicale sempervirente qui atteint plus de 25 m de haut, où l'on trouve des arbres luxuriants tels que la cocuite, la solería, l'acajou, le ceiba et le saule, caractéristiques de ces sols qui présentent des couches de sable, d'argile ou de gravier. Il y a aussi le palmier royal, jinicuil, palo de agua, amate et juile, amate, jinicuil, pimiento gordo, palma real, palo de cocuite, escoba, l'arbre jicara ou cuatecomate, palo de nacaste, palo mulato, entre autres. Le pic, le moineau, le pigeon ramier, le tecolote, le perroquet, le poposquela (famille des cracidés) ainsi que l'iguane, les écureuils, les lapins, les tlacuaches, le tuza, le tatuana, le nauyaca, et le serpent corail font partie de la faune de cette niche écologique.
Les sayultecos habitent les communautés de Abelardo Castillo (El Tornillo), Adolfo López Mateos, Aguilera, Almagres, Alto Lucero, Azufre, Bernardo Reyes Celdo (Vargas), Celerino Isidoro, Colonia Nueva Esperanza, Cruz del Milagro, El Aguayabo, El Barril, El Jícaro, El Juile, El Mirador, El Porvenir, El Progreso Mixe, El Puente Correa, El Remolino, El Rosario, El Salado, El Zapotal, El Zapotillo, El Zopilote, Emiliano Zapata, Familia Reyes, Fausto Pacheco, Guadalupe, La Guadalupana, La Higuera, Los Árboles, Los Reyes, Medias Aguas, Nuevo Rastro, Pascual Pachecho, Rancho Arroyo Cruz, Rancho el Nopal, Rancho el Recreo, Rancho el Zar, Rancho la Maravilla, Rancho los Mangales, Rancho los Pinos, Rancho Pimiango, Rancho San Luis, Rancho Santa Isabel, Rancho Santa Rosa, Rancho Santa Rosa de Amapan, San Francisco el Moral, San Isidro, Sayula de Alemán, Sebastián Osorio Julián, Severiano Sánchez Cruz, Tomás Patricio, Vista Hermosa, Yerbabuena, Zanja Honda.

Histoire

Le complexe Mixe-Zoque-Popoluca était composé de seigneuries indépendantes, gouvernées par des chefs appartenant à une caste sacerdotale, à qui on rendait hommage par des plumes d'oiseaux, des vêtements en coton, du cacao, du maïs, des oiseaux, des haches en cuivre et des bijoux en or. Les Mixes-Popolucas de Sayula de Alemán sont considérés comme des descendants des Olmèques qui habitaient le sud de Veracruz vers 1200 avant J.-C. Le toponyme Sayula, d'origine nahuatl, vient de Zayo-lanque signifiant lieu des mouches, à Popoluca c'est Tücmque signifiant lieu des maisons. "Au XVIe siècle, l'endroit où se trouve actuellement la municipalité de Sayula était connu sous le nom de Zayultepec, qui était sous la juridiction de Coatzacoalcos.
La région méridionale de Veracruz était une importante voie de commerce et de contact culturel par laquelle les Popolucas, les Nahuas et les Zapotèques voyageaient ; La région comptait plusieurs seigneuries à l'arrivée des espagnols, parmi lesquelles Coatzacoalcos comptait 76 villes avec 50 000 affluents qui organisaient leur économie par l'agriculture, la pêche, la chasse et le commerce. Après la Conquête, Sayula et Oluta appartenaient à la Villa del Espíritu Santo (Coatzacoalcos), qui, sous le commandement des encomenderos espagnols, rendait hommage à la Couronne espagnole. En 1590, Xotcapa (Soteapan), Otutla (Olutla) Oluta, Zoyoltepeque (Sayula) et Texistepeque (Texistepec) sont reconnues comme les principales villes de popolucas.
À la fin de la colonie, en 1821, la population a considérablement diminué en raison des épidémies. En 1831, Sayula devient une municipalité et le 3 octobre 1950, elle reçoit la dénomination de Sayula de Alemán en l'honneur du président de la République Miguel Alemán Valdés, qui est né à Sayula le 29 septembre 1900.
Le 9 mai 1979, elle a reçu la catégorie de Villa. Des années plus tard, la construction de la route nationale transisthmique et l'exploitation du pétrole par les complexes pétrochimiques de Pajaritos et Cangrejera à Minatitlán, ont contribué à l'urbanisation et à l'industrialisation de la région. En tant que sources d'emploi attrayantes pour les locaux et les étrangers, elles ont eu un impact sur la démographie, la dynamique des interactions et de l'organisation socio-politiques et économiques, le flux migratoire, l'environnement et l'organisation des villes environnantes, modifiant leur mode de vie traditionnel.

Organisation sociale

L'organisation sociale est basée sur la famille nucléaire qui représente 68,23% des foyers, formée dans la majorité des cas par un homme, une femme et des enfants. De même, 30,36 % sont des familles élargies où vivent les grands-parents, les enfants, les beaux-frères, les oncles, les tantes et les cousins. L'héritage des enfants est donné par le père de son vivant, auquel cas une extension de terrain ou une parcelle de terrain est donnée. Si le père meurt, la mère hérite. Dans le cas des filles, parce qu'elles sont des femmes, elles reçoivent des bénédictions, des conseils sur le mariage et des ustensiles de cuisine. À Sayula de Alemán, il est courant que les fils travaillent pour subvenir aux dépenses de la famille. Lorsque le père est absent, qu'il est un pourvoyeur négligent, avec un salaire insuffisant, ou qu'il ne contribue pas aux dépenses familiales, les enfants entrent sur le marché du travail vers l'âge de 11 ans.
En tant que parenté politique, le Compadrazgo contribue à renforcer et à étendre les réseaux sociaux de soutien mutuel et est associé aux cérémonies religieuses telles que les baptêmes, les premières communions, les confirmations, les mariages et les prières. Dans la tradition Sayulteca, le compadrazgo le plus important est celui du baptême en raison des engagements et obligations qui sont acquis entre les deux familles.

Autorités

Actuellement, la structure politique de la localité est constituée d'un président municipal, d'un syndic unique de majorité relative, d'un conseiller municipal de majorité relative et de trois conseillers municipaux de représentation proportionnelle, chacun ayant ses fonctions respectives. L'organisation et la structure de l'administration publique municipale sont assurées par le président, le secrétaire et le trésorier de la municipalité. Le Regidor est responsable des services publics : sécurité, éclairage, nettoyage, parcs et jardins ; tandis que le Síndico est chargé du régime foncier et du registre d'état civil. Les autorités de soutien du conseil municipal sont les chefs de quartier et le Commissariat Ejidal, qui est soutenu par le Conseil de surveillance, le secrétaire et ses suppléants, élus tous les trois ans par un vote de tous les ejidatarios.

Religion et cosmovision

Les Sayultecos croient aux énergies qui entourent la terre, la nature et l'espace, qui guident le chemin de l'être humain. La profondeur d'être popolucas ou sayultecos est perçue lorsque l'on regarde avec émotion la nature dans sa splendeur à travers les arbres et les rivières qui existent sur terre et qui abritent l'être humain. Ainsi, pour eux, l'âme est immortelle, que la terre a la vie et que les propriétaires de la forêt protègent les arbres qui trouvent leur abri dans l'épaisseur de la jungle. Ils respectent la lune, les étoiles, le soleil, le vent, l'eau, la terre et le feu, qui en leur temps étaient et sont des divinités qui protègent l'homme. En d'autres termes, "comme dans les autres cultures du monde, deux ordres intimement liés sont conçus : le naturel et le surnaturel, c'est-à-dire le sacré et le profane".
Dans la localité, la liberté des croyances religieuses se reflète dans les différentes croyances qui coexistent sans conflit, parmi lesquelles : les pentecôtistes, les mormons, les évangéliques, Lumière du monde, les témoins de Jéhovah, les adventistes du septième jour et les catholiques. Le catholicisme est la religion prédominante parmi les villageois, à tel point qu'il a complètement supplanté toute organisation traditionnelle d'origine Popoluca. Ainsi, le Conseil des anciens et la structure religieuse communautaire ne sont qu'un souvenir de plus dans la mémoire des personnes âgées.

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Activités productives

Ils pratiquent une agriculture de subsistance et plantent des milpas d'un demi, d'un ou de deux hectares qui contiennent du maïs dans ses différentes variétés, hybride, noir, amélioré et tapatol. Dans les milpas, parmi les cannes de maïs, ils plantent aussi du piment, de la tomate, de la courge, du yucca, des haricots, du mulato, de la chato, du frijolillo, et d'autres produits de la région comme le café, et beaucoup sont employés dans la capitale municipale ainsi que dans le commerce établi et itinérant. De nombreuses personnes, en quête de subsistance, se consacrent aussi temporairement à la maçonnerie, à la menuiserie, aux tâches ménagères, ou travaillent comme ouvriers, journaliers, chauffeurs de taxi, guichetiers, chauffeurs, boulangers, tailleurs, couturières et trafiquants de drogue, métiers qui soutiennent, souvent collectivement, le revenu familial. Certains décident de quitter Sayula de Alemán pour travailler à Acayucan, Minatitlán et Coatzacoalcos, des villes où se concentrent des revenus économiques élevés en raison du commerce, de la compagnie pétrolière d'État PEMEX et des échanges commerciaux profonds qui en découlent.

Festivités

Le cycle des fêtes des saints à Sayula de Alemán est ample ; les célébrations en l'honneur des images qui sont vénérées sont similaires au reste des célébrations dans d'autres villes du Mexique selon la religion catholique. Le mois de mai compte plusieurs célébrations, dont le 3 mai, jour de la Sainte-Croix ; les 14 et 15 mai, journées consacrées au patron de la ville, San Isidro Labrador, à qui ils dédient une messe en son honneur le 15 de chaque mois avant la célébration principale. La célébration du 15 mai est étroitement liée aux cycles agricoles des semailles et des récoltes, mais le mois d'août avec la célébration de la Vierge de l'Assomption de Marie le 15 août. Cette fête est la deuxième plus importante à Sayula de Alemán après le 15 mai.
De plus, le 2 novembre, on célèbre la Toussaint ou le jour des morts ; on peut voir dans les maisons des autels décorés de fleurs de souci, de coqs et de nuages. Ils placent également l'image du défunt, des bougies, fument du copal, et décorent l'autel avec la nourriture préférée du défunt. Plus tard, ils visitent le cimetière, arrangent les tombes, apportent des fleurs, veillent sur le défunt, et le curé célèbre la messe à l'entrée du cimetière.

Activité artistique

Parmi la population Sayulteco, il y a encore de l'artisanat fait de palme, d'argile et de bois, qui font partie des éléments culturels matériels générés dans la communauté. Il s'agit de produits fabriqués et transformés par les mains des hommes et des femmes de langue popoluca Sayulteco.
L'artisanat qu'ils travaillent à Sayula est la poterie (pots en argile, comales, casseroles, tacualones ou assiettes en argile). Ils tissent également des éventails en palme, qu'ils utilisent pour souffler sur le poêle, se rafraîchir de la chaleur intense, et/ou comme souvenirs pour les cérémonies religieuses, comme les baptêmes, les premières communions, les confirmations et les mariages. Des balais de mil sont également fabriqués à la main. Le millet est une culture qui prend trois mois pour pousser.

Musique ou danse

Danse de la Malinche à Sayula

La danse la plus significative est la danse de la Malinche, La danse de la Malinche remonte à l'invocation de la divinité de la pluie pour obtenir de meilleures récoltes dans les plantations. Avec l'arrivée des Espagnols, elle a été mise en place comme une pièce de théâtre pour représenter la chute de l'empire de Tenochtitlan et pour légitimer les dogmes chrétiens. Les noms des protagonistes qui composent la danse ressortent dans différents passages de l'histoire de la conquête. Parmi les personnages principaux figurent Moctezuma, le roi Chichimeca, le roi Cuajimil, Cuauhtémoc, la Malinche, la femme de Moctezuma, l'ambassadeur Tiotil, le premier capitaine, le second capitaine (tous deux guerriers) et douze soldats aztèques. Du côté espagnol, Hernán Cortés, Pedro de Alvarado, Cristóbal de Olid (tous deux officiers), Marina et 12 soldats espagnols.
L'instrument utilisé pour jouer la danse de la Malinche est la jarana qui marque les tours des personnages au moment de la prononciation de leurs discours.
On pense que le fandango, une danse traditionnelle avec le jarana, est apparu à Sayula avec l'apparition du diable personnifié en homme, qui a apporté la joie à la ville après être revenu de la coupe de la canne à Tlacotalpan. L'homme, voyant que sa ville était triste, convoqua ses compatriotes, qui apprirent à sculpter le bois pour fabriquer la jarana qui apportait la joie à la ville.

Médecine traditionnelle

L'ensalmador soigne la peur et l'effroi avec un bouquet de basilic, d'œuf et de copal. "La peur est soignée par les gens qui savent saler avec du basilic, du copal et des oeufs. Chopimbe, en Popoluca signifie malade. Parmi les habitants Mixe-Popoluca, dans le sud de Veracruz, il y a des spécialistes du traitement des morsures de serpent, et ceux qui exercent cette profession sont appelés Tsánay "culebrero". Le culebrero apprend de ses parents, de ses grands-parents ou des anciens de la communauté l'art de soigner les morsures. Pour être un bon culebrero, l'apprenti doit franchir plusieurs étapes au cours desquelles son maître le soumet à des épreuves nombreuses et difficiles, parmi lesquelles : apprendre à connaître les serpents, interagir avec eux, leur apprendre à répondre à l'appel du culebrero, auquel cas, le serpent s'enroule autour du corps de l'apprenti, s'il survit à cette expérience, c'est le signe qu'il sera un bon culebrero.

PHOTOGRAPHIES

traduction carolita de l'article de l'INPI