Canada : « Si on perd nos aînés à cause de la COVID-19, on perd notre histoire, notre culture »

Publié le 20 Janvier 2021

La pandémie de COVID-19 menace aussi l’héritage autochtone. Il est donc impératif de protéger les gardiens de ce savoir : les aînés.

Les Aînés sont parfois les derniers dépositaires des savoirs ancestraux des communautés autochtones.

Delphine Jung (accéder à la page de l'auteur)Delphine Jung

Publié à 17 h 52

Ils ne se diront jamais eux-mêmes « Aînés ». Ils ne se diront jamais « gardiens de la culture autochtone ». Mais c’est comme ça que les membres de leur communauté les considèrent.

Véritables gardiens des savoirs ancestraux, parfois derniers locuteurs de ces langues autochtones qui disparaissent à petit feu, les Aînés sont très vulnérables face à la COVID-19.

Alors lorsque l’un d’eux décède, c’est tout un pan de l’histoire autochtone qui s’envole.

Thaddée André n’avait pas décidé d’être un aîné. C’est pourtant comme ça que le voyait sa communauté innue. Et à 74 ans, l’homme qui travaillait encore à aider les personnes dépendantes de Schefferville est décédé de la COVID-10 en septembre dernier, à l’hôpital d’Ottawa.

Il était « un porteur de la vision innue », comme le décrit son ami qui se présente même comme un  frère , Pierrot Ross-Tremblay, un Innu d'Essipit (Les Escoumins) sur la Côte-Nord. .

Le professeur de l’Université d’Ottawa évoque le parcours de son ami. « Il était allé dans les écoles résidentielles (les pensionnats autochtones). Il avait cette vision sur la protection de la terre. Les gens l’aimaient profondément car il avait gardé une bonté malgré toutes ses blessures. Ça, c’est de l’héroïsme », lance-t-il.

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