Pérou : Les territoires indigènes préparent leurs dossiers en tant que TICCA

Publié le 2 Janvier 2021

Le registre devrait permettre de progresser vers l'intangibilité des territoires autochtones depuis la reconnaissance de l'État, notamment dans le contexte des agressions contre leurs territoires.

Servindi, 31 décembre 2020 - Pour connaître les processus que suivent les différents territoires sous gouvernance indigène pour leur reconnaissance comme territoires de vie, la réunion de travail "Le Registre international TICCA" a été organisée.

L'espace convoqué par Servindi a été fréquenté par des représentants des territoires indigènes péruviens et des organisations alliées, telles que la communauté indigène Matsés, ainsi que la conservation de l'Amazonie Acaté et la communauté indigène Yurilamas du peuple Kichwa.

De même, le gouvernement territorial autonome de la nation Wampis (GTANW), avec Forest Trends ; et les communautés indigènes de Palotoa Teparo et Santa Rosa de Huacaria, de Madre de Dios, accompagnées de Coharyima et Fenamad.

Ces cinq territoires font actuellement partie du processus d'"Auto-renforcement des territoires et des zones conservés par les peuples indigènes  et les communautés locales (TICCA) emblématiques de l'Amazonie péruvienne".

Celles-ci sont promues par l'Initiative mondiale de soutien à la TICCA (GSI), par le biais du Programme des petites donations (PPD) du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD), avec l'accompagnement de Servindi.

Dans le cadre de ce processus, ces cinq expériences mettent actuellement en œuvre divers projets de renforcement sur leurs territoires.

Ces derniers encouragent des aspects tels que la surveillance territoriale indigène, l'économie, la conservation de la biodiversité, entre autres, dans le but de renforcer la gouvernance territoriale exercée par les peuples indigènes.

En retour, toutes ces initiatives visent un objectif plus important : la promotion de la reconnaissance des territoires de vie aux niveaux local, national et international.

À cette fin, l'expérience des processus TICCA qui ont déjà été réalisés dans d'autres pays a été présentée, en l'occurrence l'Équateur, dont les acteurs ont expliqué leurs démarches vers l'enregistrement international en tant que TICCA.

Y a participé depuis le pays voisin Mencha Barrera, partageant leur accompagnement à la TICCA de l'Equateur pendant la période 2016 à 2020.

Paola Maldonado, de la Fondation ALDEA, organisation catalyseur du processus TICCA en Équateur, et membre honoraire du Consortium TICCA, a également participé.

De même, Marcelo Unkuch, du peuple Shuar Arutam (PSHA), dont le territoire a été enregistré comme TICCA et qui a expliqué l'importance que l'enregistrement représente pour ce peuple.

"Le registre sert à identifier et à rendre visible la contribution des peuples indigènes à la conservation de la vie et il doit être renforcé afin qu'il bénéficie d'un plus grand soutien.

Carmen Miranda, de la Coordination régionale pour les pays amazoniens du Consortium TICCA et membre de l'organisation bolivienne SAVIA, a fait remarquer.

Dans le cas des TICCA péruviennes, qui font leurs premiers pas vers l'enregistrement international, la principale préoccupation est de savoir comment l'enregistrement leur sera bénéfique.

C'est à dire comment l'enregistrement contribuera à protéger leurs territoires des différentes menaces auxquelles ils sont confrontés, qu'elles proviennent d'acteurs légaux ou illégaux.

Bien qu'il existe des tensions entre les territoires indigènes, l'État et les mécanismes de conservation, les intervenants ont souligné que le registre est une reconnaissance qui vise à devenir une figure qui renforce la protection des territoires indigènes contre diverses menaces.

Ainsi que d'être reconnus par les États comme autres mécanismes efficaces de conservation (OMEC), une catégorie que l'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) reconnaît comme autres formes de conservation des acteurs non étatiques, tels que les territoires indigènes.

Ainsi, le registre international de la TICCA n'est pas une reconnaissance obligatoire en tant que mécanisme de conservation, étant donné que le Pérou est dans une phase initiale des processus de la TICCA.

Cependant, il s'agit d'un pas vers la consolidation d'un réseau national pour établir une figure stratégique-juridique pour obtenir cette reconnaissance, ancrée aux actions nationales et étroitement liée aux processus des territoires. 

Pour réaliser ces dossiers, dans le cas de l'Équateur, divers processus participatifs ont été menés à bien sous la forme d'accords partiels qui analysaient au préalable les aspects de faisabilité, les processus en cours, entre autres.

De même, la conception de guides communautaires, de formulaires, d'actes de décision communautaires, de fiches de reconnaissance par les pairs, entre autres actions, pour avoir une feuille de route vers le registre. De même, un groupe de travail TICCA a été mis en place dans ce pays.

Bien que les intervenants aient souligné l'importance de renforcer les processus au niveau national, le registre doit ajouter des progrès vers l'intangibilité des territoires indigènes à partir de la reconnaissance de l'État, surtout dans un contexte d'agressions aux territoires.

En d'autres termes, la reconnaissance et l'enregistrement des TICCA est une stratégie politique pour la défense des territoires qui ouvre la possibilité d'un plus grand impact, tant au niveau national qu'international.

Après avoir pris connaissance de ces expériences parmi les TICCA nationales, Manuel Mavila, coordinateur national du PDP Pérou, a apprécié les avancées communes en faveur de l'avancement des TICCA de l'Amazonie péruvienne.

Les processus d'enregistrement de la TICCA sont en cours de développement dans plusieurs pays et une partie de ce processus est la reconnaissance par les pairs.

C'est pourquoi, le 17 décembre, le Centre mondial de surveillance de la conservation de la nature (UNEP-WCMC) a organisé la réunion virtuelle "Soutien et examen par les pairs pour le registre des TICCA : expériences, échanges et apprentissage en Équateur et en Espagne".

Cet espace a été organisé en collaboration avec le groupe de travail "Documenter et communiquer les TICCA" du Consortium TICCA.

Traduction carolita d'un article paru sur Servindi.org le 30/12/2020

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Pérou, #Peuples originaires, #TICCA, #Matsés, #Kichwa, #Wampis

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