Au Japon, le combat du peuple autochtone Aïnou pour ne pas disparaître
Publié le 31 Décembre 2020
Les panneaux lumineux de l’autoroute d’Hokkaido, dans le nord du Japon, ne sont pas là pour informer les automobilistes de la situation routière. Ces affichages publicitaires géants vantent à cor et à cri Upopoy, le nouveau complexe touristique et musée national aïnou. « Chantons à l’unisson pour l’harmonie ethnique » est le slogan retenu par le gouvernement nippon pour ce projet de 20 milliards de yens (164 millions d’euros, 192 millions de dollars US), qui a vocation à redonner vie à la culture aïnou, une des minorités de l’archipel. Le projet expose le patrimoine d’un peuple autochtone originaire des îles Hokkaido, Kouriles et Sakhaline. De jeunes femmes aïnous exécutent des danses traditionnelles, tandis qu’un mémorial controversé surplombant l’océan Pacifique rend hommage aux ancêtres. Le site accueille une suite sans fin d’autocars chargés d’écoliers japonais ; les réservations affichent complet. Il y a quelques années, un manga les a mis à la mode et aujourd’hui ils sont devenus une attraction.
Ce qui n’est pas pour réjouir les anciens. Ce n’est pas un parc à thème qu’ils veulent, mais plutôt la reconquête de leurs droits en tant que peuple natif. « Il est sans âme », a déclaré l’artiste Shizue Ukaji, 87 ans, à propos du complexe. « Si le gouvernement japonais tient à jouer la carte de l’ “harmonie ethnique”, il doit nous présenter des excuses formelles pour les injustices historiques », se plaint-elle. À leurs yeux, la nouvelle loi sur la promotion de politiques aïnous de 2019 est un instrument du gouvernement japonais qui est vide de droits et qui continue à les exploiter comme une ressource touristique.
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Au Japon, le combat du peuple autochtone Aïnou pour ne pas disparaître
Les panneaux lumineux de l'autoroute d'Hokkaido, dans le nord du Japon, ne sont pas là pour informer les automobilistes de la situation routière. Ces affichages publicitaires géants vantent à c...