Chili : Le peuple Chango
Publié le 13 Novembre 2020
Peuple autochtone du Chili qui était considéré comme éteint mais qui est à nouveau reconnu depuis 2020 comme peuple autochtone originaire comprenant à ce jour 4700 personnes se déclarant appartenir à ce groupe ethnique.
Population : 4700 personnes (2020)
Le nom
Le terme chango semble être documenté pour la première fois au milieu du XVIIe siècle pour désigner l’ensemble de la population qui occupait le littoral côtier entre Copiapo et Coquimbo.
Le nom était donné également aux peuples de pêcheurs qui vivaient plus au nord dans le sud du Pérou, connus jusqu’alors comme Camanchacos, pro-anchos ou uros, noms qui paraissaient faire référence à un groupe ethnique particulier de villages de pêcheurs.
La bande côtière où ils vivaient au Chili se divise en 3 secteurs :
- La côte nord, d’Arica à la rivière Loa,
- La côte centrale de la rivière Loa à Antofagasta,
- La côte sud d’Antofagasta à la rivière Copiapo.
Cette bande côtière incluait les secteurs de Boca del Río, La Yarada, Ite, Iquique, Tocopilla, Paposo et Taltal.
Langue
Il n’y a pas de certitude concernant leur langue. Il leur a été attribué à la fois une langue particulière telle que l’aymara ou le mapudungun. Une liste de mots de la seconde moitié du XIXe siècle a été présentée.
Relation avec la culture Chinchorro
Une étude visant à comparer l’ADN mitochtondrial des corps de Chinchorros exhumés et les habitants contemporains de Caleta Paposo suggère que la population génétiquement la plus proche des Chinchorros sont les Changos actuels.
Etude en espagnol non traduite à ce sujet https://scielo.conicyt.cl/scielo.php?script=sci_arttext&pid=S0034-98872010000200016
Histoire
La région septentrionale du Chili apparaissait aux yeux des conquérants et des chroniqueurs comme une terre difficile et peu attrayante mais pourtant, non pas pour les peuples premiers.
Au XVIe siècle un groupe d’aventuriers espagnols entreprend de visiter la région de l’actuelle Tarapacá. C’était une zone sèche, dépourvue de zones de culture et presque dépeuplée. Les descriptions faites par les chroniqueurs (Antonio Vasquez de Espinoza et Ciez de León) sur les habitants de la côté sont générales et révèlent que nous savons peu de choses sur les anciennes communautés côtières.
Les données archéologiques anciennes indiquent que les pêcheurs et conchyliculteurs de la côte nord du Chili étaient présents il y a environ 10.000 ans (Berenguer, 2008). Les populations actuelles sont donc le résultat d’un processus culturel de longue date, les Changos étant les derniers représentants des collecteurs, pêcheurs et chasseurs qui occupaient la côte Pacifique depuis 10.000 ans entre le sud du Pérou et Coquimbo.
L’expansion de l’empire de Tiwanaku au 9e siècle l’emmène dans tout le Colesuyo (ancien nom pour désigner la région de Tacna, Arica et Tarapaca) et trouve sur les côtes des colonies, sans doute millénaires, comme les Camanchacos, Puquinas, Atacameños et Urus. La zone désertique entre Tacna et Tarapaca était habitée par la tribu de pêcheurs nommée Chango utilisant du sel pour faire sécher leurs poissons, et des peaux de lions de mer pour leurs embarcations mais ne connaissant pas l’agriculture.
Au moment de la conquête espagnole le nom de chango est donné à différentes groupes ethniques côtiers partageant les mêmes éléments culturels et même génétiques, ce, vers 1659.
Au cours des siècles qui suivent, la population changa se métisse avec des créoles et même des descendants de mélano-africains et des chinois et ils perdent leurs traits culturels distinctifs. Les communautés changas auraient disparues vers 1890, les dernières colonies étant les calanques de Paposo et Chañaral de Aceituni au Chili et La Quiaca à Tacna au Pérou.
Malgré cette éventuelle extinction, des mouvements sont apparus au Chili au cours des dernières décennies tentant de revitaliser l’existence du peuple Chango. Lors du recensement chilien de 2017, 4725 personnes se sont identifiées comme changa même si ce peuple n’était pas officiellement reconnu et n’apparaissait pas parmi les options du recensement.
Cette année 2020, une motion parlementaire pour la reconnaissance du peuple chango a été présentée et approuvée en septembre. Ils deviennent ainsi le 10e peuple autochtone reconnu au Chili. Au terme de la loi, les communautés côtières situées principalement dans la région d’Antofagasta à la région de Valparaíso sont reconnues comme faisant partie du peuple chango.
Peuple de pêcheurs nomades
L’activité principale était la pêche pratiquée avec des bateaux caractéristiques qui n’étaient utilisés que pour la pêche côtière.
Pour construire l’embarcation, il fallait tuer 4 lions de mer. Leurs peaux étaient mises dans de l’eau douce pour les ramollir, ensuite elles étaient coupées en forme de grosse poche qui était gonflée avec une tige de roseau introduite dans l’une des pointes. Une fois la poche remplie d’air, ils retiraient la tige, cousaient le trou et enduisaient la couture avec de l’huile et de la graisse de lion de mer pour la sceller et l’imperméabiliser.
Ils étaient des pêcheurs qualifiés connaissant également l’utilisation du sel pour le séchage et s’en servant comme monnaie d’échange pour obtenir des fruits et des légumes auprès d’autres ethnies habitant les vallées comme les Lupacas, les Uros , les Aatacameños et les Puquinas.
Pour la pêche à longue distance ils utilisaient des bateaux en cuir de lion de mer et pour pêcher, des harpons en os attachés à un cordon de cuir.
Ils pêchaient et récoltaient les produits de la mer, des poissons, aux crustacés, aux œufs d’oiseaux.
Les autres modes de subsistance étaient la chasse et la cueillette ainsi que des relations commerciales avec les colonies pré et post incas de l’intérieur.
Leur nomadisme les emmenait principalement le long du littoral à la recherche de nourriture, vivant temporairement dans des tentes en peaux de lion de mer et se servant de leurs radeaux particuliers. La maison ou abri était montée et démontée selon les saisons et changements de lieux de vie.
Croyances
Ils croyaient en une vie après la mort, les morts étaient donc enterrés avec des outils de pêche et de chasse.
La mer était vénérée en tant que Mama Cocha.
Sur la culture chinchorro
Culture Chinchorro 7 000 av JC. - 1 500 av JC.
A partir de 9000 av. J.-C., les groupes de la région côtière se consacraient principalement à la pêche et à la chasse en mer. 7000 av. J.-C. environ, la culture Chinchorro a été identifiée comme une culture, fabricant de simples crochets de coquillages, des harpons amovibles, des pointes lithiques tranchantes, des poinçons, des grattoirs, des paniers, des tissus, des tablettes pour les hallucinogènes et des techniques d'embaumement compliquées.
Ils avaient un culte complexe de la mort et des ancêtres, ils pratiquaient la momification en enlevant les muscles et les viscères, en les remplaçant par des végétaux, des plumes, etc. Ils ont d'abord momifié les enfants, puis - environ 3 000 ans avant Jésus-Christ - toute la communauté. Leur développement artistique se limitait au délicat trousseau qui les accompagnait : turbans de fils de fibres végétales ou animales torsadés, ornés de perles de coquillage et de malachite, qui couvraient la tête intentionnellement déformée pendant la vie, parfois des feuilles de cuivre allaient à l'intérieur de l'ensemble funéraire qui comprenait des instruments, des outils et des harpons.
Momie. Culture Chinchorro Le peuple de la Tradition Culturelle Chinchorro habitait la côte Pacifique entre Illo -Pérou- et Antofagasta -Chili-, leur plus grande concentration était dans la Quebrada de Camarones, au sud d'Arica. La région est extrêmement aride mais riche en ressources marines en raison des effets du courant froid de Humboldt, les quebradas qui viennent de la cordillère fournissent de l'eau douce.
Page FB Conseil National du peuple Chango
sources : wikipedia, article ci-dessous