"L'autodétermination des peuples indigènes est un droit" Coordinatrice indigène Abya Yala
Publié le 11 Octobre 2020
10 octobre 2020
L'autodétermination est un droit de nos peuples indigènes, c'est plus qu'un article de loi, cela va au-delà d'un discours, d'un postulat ou d'un slogan. L'autodétermination est la voie qui nous permet l'autonomie, l'autogestion, l'auto-développement "Le Buen Vivir (bien vivre)", selon le contexte, l'époque, le territoire de chaque peuple de notre Abya Yala.
En tant que peuples indigènes, nous avons créé nos propres systèmes normatifs pour tous les domaines de notre vie. Nous avons également favorisé notre propre sécurité avec la police communautaire ou la garde communautaire. Nous avons nos propres systèmes de production pour l'alimentation. Nous protégeons et gérons également nos ressources naturelles de manière durable.
Les États nationaux incluent dans leurs constitutions des articles de loi pour le peuple, mais toujours avec ce regard colonisateur, limitant, coupant et évitant d'être des sujets collectifs avec des droits complets. En échange, ils promeuvent leurs politiques d'assistance, avec le paternalisme, le fondamentalisme ou la prétendue inclusion.
Les Etats-Nations, encouragent de différentes manières le Pillage, avec des lois, même avec les forces armées, permettent le Néocolonialisme à travers un supposé "Développement Economique ou Productif" avec les Mégaprojets extractifs comme l'exploitation minière dans toutes ses expressions ouvertes ou fermées, de même avec le pétrole ou les combustibles fossiles. Avec l'infrastructure des voies de communication, comme les transports - Train Maya -, avec les prétendus parcs éoliens, comme les parcelles de terre, avec la construction de barrages qui, une fois construits, nous privent d'eau, de même avec les produits transgéniques - soja, riz, etc. -, le palmier africain, avec l'utilisation de produits agrochimiques qui empoisonnent non seulement nos territoires, mais aussi nos corps grâce à l'utilisation du glyphosate. Au final, ce sont eux qui permettent aux grands consortiums d'entreprises d'accumuler plus de richesses, de s'approprier nos territoires, nos ressources naturelles.
Pour mener à bien cette dépossession, les gouvernements décrètent des Instituts, des Commissions pour les peuples indigènes qui, en fin de compte, ne font que simuler des Consultations et des Consentements en utilisant les mêmes mécanismes de corruption, de simulation de vote, de processus imparfaits ou générer des confrontations entre nos peuples comme ils le faisaient il y a 528 ans.
Pour la même raison, nous promouvons et faisons avancer la démocratie participative ou directe, ou la démocratie de base, non à la démocratie représentative qui, par le biais des partis politiques, ne fait qu'engendrer la division, la confrontation dans les communautés, le renforcement des chefferies et la corruption. Promouvons nos gouvernements autonomes (assemblées, conseils. Coordination, alliances et toutes les formes qui permettent de générer une démocratie directe ou de base).
Les organisations, les peuples, les départements, les municipalités, les nations indigènes doivent créer un grand mouvement latino-américain avec des principes, des bases, des connaissances et des expériences d'organisation. Ce n'est pas par décret mais comme un processus de Dialogues qui permettent d'identifier des formes de défense et d'éclater en de nouveaux scénarios de manière coordonnée et articulée.
Participons à tous les espaces qui nous permettent d'élever nos voix et de faire sentir notre force, notre unité, notre puissance au sein de l'OEA, de l'ONU et dans tous les endroits où nous pouvons avoir un impact.
Ce 12 octobre, il ne s'agit PAS de célébrer, mais de mobiliser.
"L'autodétermination des peuples indigènes est un droit"
"Appliquer nos systèmes de régulation"
"Non à la dépossession, non au néocolonialisme"
traduction carolita d'un article paru sur le site du CRIC le 10/10/20