Brésil - Plus de 200 organisations renforcent la plainte contre Bolsonaro devant la Cour de La Haye

Publié le 22 Août 2020

La pétition contre le président est maintenue avec le procureur Bensouda ; son approbation pourrait favoriser la continuité

Bureau de la rédaction
Traduction : Sarah Truesdale

Brasil de Fato | Brasília (DF) | 14 août 2020 à 20:26
 

Bolsonaro fait l'objet d'une représentation devant un tribunal international - FPA - FPA : Mourao Alceu Moreira

L'Association brésilienne des juristes pour la démocratie (ABJD) a obtenu le renforcement de 223 organisations civiles, partis politiques et mouvements brésiliens dans sa représentation contre le président Jair Bolsonaro (sans parti) à la Cour pénale internationale (CPI).

Pourquoi Bolsonaro est-il accusé de crimes contre l'humanité ?

Mardi (11), le soutien des organisations a été officiellement enregistré devant le tribunal, comme un appui à la demande de condamnation du président pour crimes contre l'humanité, pour l'exposition des citoyens brésiliens au covid-19, sur la base de stimuli à la contagion et à la prolifération du virus.

Jusqu'à présent, la CPI n'a donné aucune réponse à la représentation de l'ABDJ, qui a été rendue officielle le 3 avril. La demande est en cours d'examen par le procureur de la justice pénale internationale, Fatou Bensouda, qui est chargé d'analyser les représentations.

L'avocat Ricardo Franco Pinto, qui a signé le document de l'ABDJ, a déclaré que le soutien des organisations pourrait mettre la pression sur le procureur pour qu'il fasse passer l'affaire en jugement.

"C'est dans le sens de porter un cri social collectif, afin que le parquet du tribunal, qui est celui qui décide d'ouvrir ou non des enquêtes, vérifie que ce n'est pas seulement une association qui se présente", dit-il.

Selon Franco, il y a une certaine résistance de la part de certains juristes à concevoir que les crimes commis par Bolsonaro soient punissables à la CPI, un tribunal utilisé pour juger, principalement, les crimes de guerre. Toutefois, il souligne qu'avec un soutien renforcé, il est possible que cet aspect soit surmonté par le parquet du tribunal.

"C'est un cri d'alerte, d'aide, et c'est un besoin d'enquête qui est demandé par toute la société brésilienne, à travers ces organisations, qui sont représentatives de plusieurs Brésiliens, j'imagine des millions. C'est la différence : avant nous avions un soutien individualisé, maintenant nous avons un soutien collectif", dit l'avocat.

La représentation

La représentation présentée à la CPI énumère une série d'actions défendues et menées par le Président de la République. Parmi celles-ci, citons : des déclarations encourageant la fin de l'isolement social et la réouverture des services non essentiels, ainsi que la diffusion de la campagne "Le Brésil ne peut pas s'arrêter" ; des visites de magasins et des manifestations stimulant la population à participer à la foule ; et la publication d'un décret permettant l'ouverture d'églises et de maisons de loterie pendant la pandémie.

Le tribunal, créé en 2002, avec le soutien du Brésil, poursuit et juge exclusivement les personnes accusées d'avoir encouragé le génocide, les crimes contre l'humanité, les crimes de guerre et, depuis 2018, les crimes d'agression. La CPI est compétente pour juger sur le territoire brésilien, puisque le Congrès national a approuvé son inclusion dans le système juridique du pays. 

Edition : Rodrigo Durão Coelho

traduction carolita d'un article paru sur Brasil de fato le 14/08/2020

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Brésil, #Crime contre l'humanité, #Santé, #Coronavirus

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