Pérou -Une entreprise forestière entre dans le territoire des Mashco Piro isolés avec un permis de santé

Publié le 7 Juillet 2020

La Fenamad décrit les actions de l'État péruvien comme "négligentes et inacceptables, car elles ne remplissent pas leur principale obligation de veiller sur la vie et l'intégrité de ses citoyens.

Servindi, 6 juillet 2020 - L'entreprise de bois Canales Tahuamanu S.A.C. (Consolidado Catahua) a pénétré sur le territoire du peuple isolé Mashco Piro avec du personnel et des machines, ce qui fait courir un risque sérieux à cette population compte tenu de sa vulnérabilité épidémiologique.

Ceci est dénoncé par la Fédération indigène du fleuve Madre de Dios et de ses affluents (Fenamad), qui indique que l'entrée de la compagnie a été autorisée par le ministère de la Santé, et qu'à ce jour, elle a été réduite au silence par le ministère de la Culture.

Le 12 juin 2020, le ministère de la santé, par l'intermédiaire de l'Institut national de la santé (INS), a certifié l'approbation du plan présenté par la société Catahua pour la réactivation de ses activités selon le certificat d'enregistrement n° 049-161-2020.

La Fenamad a alerté les autorités à plusieurs reprises sur l'urgence de l'affaire sans recevoir de réponse de l'État. La société a opéré en toute impunité dans la zone étendue de la réserve territoriale de Madre de Dios pour les peuples isolés.

La Fenamad met en garde contre le risque élevé de conflit, de contact forcé et de transmission de COVID-19, qui peut être mortel pour la population des Mashco-Piro en raison de sa grande vulnérabilité épidémiologique.

Cette situation met le peuple Mashco Piro en danger d'extermination et constitue une violation de la mesure de précaution 262-05 accordée par la Commission interaméricaine des droits de l'homme pour la protection de sa vie et de son intégrité.

La Fenamad souligne que la zone est à haut risque et que le ministère de la culture a reconnu la présence de peuples indigènes isolés, une situation qui a été documentée dans la proposition de catégorisation de la réserve indigène Madre de Dios.

La proposition a été approuvée en novembre 2016, mais elle est toujours en attente de publication par le biais d'un décret suprême.

Cette situation à haut risque s'exprime également par le fait que le Service national des zones naturelles protégées (Sernanp) a retiré le personnel de son point de contrôle en 2019 en raison des incursions récurrentes des populations indigènes isolées.

La situation est dangereuse pour la vie et l'intégrité des Mashco-Piro et des propres travailleurs de l'entreprise en raison du risque de contact et de conflit.

La Fenamad décrit les actions de l'État péruvien comme "négligentes et inacceptables, car elles ne remplissent pas leur principale obligation de protéger la vie et l'intégrité de leurs citoyens.

Accédez à la déclaration complète en cliquant sur le lien suivant :

- Déclaration de la Fenamad (PDF, 3 pages) non traduit

Des propositions concrètes


La Fenamad et EarthRights International (ERI) ont lancé une série d'alertes au pouvoir exécutif, au Congrès de la République, au bureau du médiateur et à la Commission interaméricaine des droits de l'homme, malgré lesquelles l'entreprise continue de fonctionner.

La Fenamad exige que le pouvoir exécutif garantisse l'inviolabilité du territoire intégral des Machco Piro, et mette en place des mesures de protection réelles et efficaces dans le cadre des risques élevés que présente COVID-19.

Elle exige également la cessation immédiate des activités et le retrait du personnel et des machines de l'entreprise du territoire Mashco Piro, en particulier dans la zone étendue de la réserve indigène Madre de Dios.

Une autre demande est que le MINSA et l'INS assument leurs responsabilités en matière de protection de la vie et de la santé, et s'abstiennent d'adopter des mesures ou de donner des autorisations qui mettraient en danger la vie, l'intégrité et la survie des peuples indigènes en situation d'isolement ou de premier contact (PIACI).

La Fenamad demande au Congrès de la République  de programmer et d'approuver sans délai le projet de loi 4044/2018CR, avec un avis favorable approuvé à l'unanimité par la Commission des peuples du Congrès.

Enfin, elle appelle le gouvernement à exercer un contrôle politique efficace sur les secteurs publics en ce qui concerne les peuples indigènes isolés.

traduction carolita d'un article paru sur Servindi.org le 06/07/2020

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