Bolivie - De Ayata au monde... Des masques avec des histoires de femmes indigènes
Publié le 3 Juillet 2020
"Nous n'avons pas besoin d'improviser, nous sommes préparées car c'est notre quotidien", s'enthousiasme Ana Alicia Layme. Ana Alicia est l'une des femmes tisserandes de Wayatex, qui sont toujours prêtes à montrer ce qu'elles savent : comment tisser. C'est une tradition qui leur a été transmise par leurs mères, leurs grands-mères, leurs arrière-grands-mères... leurs ancêtres.
Au début de cette année, alors que les tisserandes s'apprêtaient à faire à nouveau la promotion de leurs produits, la pandémie est arrivée, ce qui les a maintenus isolées dans leurs maisons, mais seulement assez longtemps pour qu'elles réalisent que le coronavirus pouvait être une opportunité pour elles, comme une vitrine pour montrer à nouveau leur travail. Elles devaient faire ce que les gens avaient le plus besoin de faire : des masques de protection. Mais les leurs auraient une touche de tradition, de vie et d'histoire, de leurs histoires. C'est différent, dit Ana Alicia.
"Quand la pandémie est arrivée, nous avons pensé qu'avec cela, le pire arrivait, mais nous avons ensuite réalisé que la maladie pouvait aussi être un espoir pour nous. Les masques de la province de Muñecas nous redonnent l'espoir de continuer à grandir", dit-elle.
La mère d'Alicia, Elizabeth Khuno, a fabriqué le premier masque, à sa manière, et le résultat a été un vêtement unique et coloré, qu'Ana Alicia a porté et photographié. "J'ai pris quelques photos et les ai publiées sur ma page Facebook Wayatex, sur les réseaux sociaux, et de là, ils ont commencé à m'appeler, surtout les journalistes", dit-elle.

"Les femmes d'Ayata racontent leurs histoires dans leurs tissus, leur vie et celle de leurs familles, de la communauté", dit Ana Alicia. Elle a 33 ans, mais elle a une grande expérience du travail avec son peuple et de la politique. Elle a été conseillère municipale dans sa région et députée dans le département de La Paz. Elle a occupé le deuxième poste jusqu'à il y a quelques mois, lorsqu'elle a démissionné pour retourner auprès des femmes de sa communauté et continuer à les soutenir. "L'assemblée me coupait les ailes", dit-elle.
De là, l'histoire est déjà connue. "Tout a commencé avec une masque", ajoute la jeune femme visiblement excitée.
Quel est votre secret pour que les femmes de votre village suivent vos idées, pour vous soutenir, lui demande-t-on.
D'abord un rire doux lui échappe, puis elle dit avec aplomb : "Confiance. "Mes sœurs me font confiance et savent qu'ensemble, nous pouvons tout réaliser", ajoute-t-elle.
"Elles sont gentilles, aimantes, entreprenantes et toujours prêtes... et elles sont mon inspiration", poursuit-elle.
DES MASQUES AVEC UNE HISTOIRE
La plupart des masques d'Ayata sont faits et brodés avec de la bayeta de la tierra et de la bayetilla (tissus traditionnels), que les femmes locales produisent, mais qu'elles trouvent aujourd'hui insuffisantes par rapport à la quantité de production qu'elles ont obtenue, alors elles se tournent vers les producteurs de La Paz.
"Nous sommes alliées avec d'autres secteurs qui travaillent dans ce domaine, avec des ateliers ; nous nous soutenons mutuellement dans la campagne et dans la ville", dit leur chef, qui est diplômé en agriculture et a commencé à étudier le droit.
Comme le veut sa tradition, chaque tissu porte l'histoire de la vie de l'auteur, qui est sa marque de fabrique. Et dans la pandémie, la marque que les tisserandes d'Ayata ont mise sur leurs masques était la famille, leur unité, qui, disent-elles, avait plus de valeur pendant la quarantaine.
"Ce que nous pensons, ce qui commence dans la tête, nous le saisissons dans le tissage de la masque et aujourd'hui nous avons voulu démontrer l'unité de la famille, liée à notre culture et au travail des femmes", dit Ana Alicia.
"Dans beaucoup de masques, vous verrez une femme qui porte son guagüita et qui tourne le rouet, ce qui est son quotidien. A côté d'elle, il y a son fils, son mari, et quelque chose qui ne pouvait pas manquer, ce que nous produisons en Ayata, des pommes de terre, du maïs ; ou un animal, le lama ou le mouton, qui nous accompagne toujours", explique-t-elle.
Layme espère qu'une école sera créée pour enseigner la broderie à toutes les personnes intéressées et qu'elles aideront à fabriquer ces masques dans un premier temps et ainsi à remplir toutes les commandes, mais en même temps à préserver ce savoir ancestral qui se perd peu à peu.
LES MICRO-ARTISANES INDIGÈNES :
Par la communication de la FILAC
Crédit d'image : EFE
Source : https://www.filac.org/wp/author/wendy/
Date : 1/07/202
traduction carolita d'un article paru sur Elorejiverde le 01/07/2020
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De Ayata Al Mundo... Los Barbijos Con Historias De Mujeres Indígenas
"No Necesitamos Improvisar, Estamos Preparadas Porque Es Nuestro Diario Vivir", Afirma Entusiasmada Ana Alicia Layme. Ana Alicia Es Una De Las Mujeres Tejedoras De Wayatex, Que Siempre Están Listas