Brésil : Le peuple Kanindé

Publié le 18 Juillet 2020

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Peuple autochtone du Brésil vivant dans l'état du Ceará.

Population : 1076 personnes (2014)

Langue : portugais

Ci-dessous 2 articles traduits, relativement anciens avec des données intéressantes sur ce peuple : 

LES INDIENS KANINDÉS : UNE RICHESSE CULTURELLE À ARATUBA

Les Canindés (ou Kanindé) sont un peuple indigène qui vit dans les municipalités d'Aratuba (Sítio Fernandes) et de Canindé (Fazenda Gameleira) dans l'État du Ceará. Ils sont environ 710 personnes. La dernière visite du photographe Antônio Carlos Alves à la tribu indigène a eu lieu le 17 avril 2002. Après 14 ans, nous sommes revenus pour écouter José Maria Pereira dos Santos, le chef du groupe, Sotero.

Selon lui, les Kanindés sont associés aux Janduis et aux Paiacus, composant des groupes qui descendraient des Tarairus. Le nom des Kanindés est lié à leur chef historique Canindé, le plus important de la tribu des Janduís, qui a commandé la résistance de ce peuple au XVIIe siècle, ce qui a obligé le roi du Portugal à signer un traité de paix en 1962, traité qui a ensuite été rompu par les portugais. Ses descendants sont depuis connus sous le nom de Kanindés en référence au leader historique et à ses ancêtres.

Les Kanindés ont pour tradition orale de provenir de la zone qui comprend l'actuelle municipalité de Mombaça, ayant voyagé avec leurs parents Jenipapos-Kanindés le long des rives du rio Curu, en passant par Quixadá entre les rios Quixeramobim et Banabuiú, jusqu'à atteindre leurs terres actuelles à Canindé et Aratuba. L'histoire des Kanindés a été marquée depuis l'Antiquité par une série de déplacements forcés. Cependant, les Kanindés ont réussi à maintenir des liens de parenté entre les deux communautés qui composent le groupe entre l'arrière-pays central et la Serra do Maciço de Baturité.

Les Kanindés ont une forte culture de la chasse héritée de leurs ancêtres. Ils sont conscients de l'utilisation de divers pièges tels que le quixó de geringonça, qu'ils utilisent pour capturer les mocós, les tejos, les pebas, les cerfs, les nambus, les siriemas, les juritis, en veillant toujours à ne pas violer la période de gestation des animaux. Le respect de la durabilité se transmet de génération en génération et vise à maintenir la chasse à travers le temps.

En 1996, le musée Kanindé a été ouvert à la visite, on peut y voir des instruments de chasse méritant une mention spéciale. Parmi la collection, outre de nombreux documents il y a des objets de types les plus variés : animaux (cuir, sabots, plumes, etc.), objets (principalement en liane, paille, céramique et bois), matériel archéologique, vêtements, légumes, minéraux, photographies, ornements, équipement musical et pour le travail sur le terrain, pièces de monnaie et médailles, etc. Le musée Kanindé, comme on l'appelle, est né avant même l'organisation de l'Association indigène Kanindé d'Aratuba (AIKA) en 1998, de sa participation au mouvement indigène du Ceará. L'organisation du musée a eu lieu en même temps que le processus de mobilisation pour la reconnaissance de l'identité indigène. La plupart des autochtones Kanindé sont des parents de groupes familiaux étendus vivant à Aldeia Fernandes, située à cinq kilomètres de l'agglomération de la municipalité d'Aratuba, à environ 140 kilomètres de Fortaleza, dans la région du massif de la Baturité. Ses principales activités sont la chasse et l'agriculture de subsistance. Ils plantent principalement des haricots, des fèves, du maïs et du ricin. Au cours du processus initial de mobilisation ethnique, une grande partie du groupe a adopté l'ethnonyme "Kanindé", avec lequel ils ont commencé à s'identifier collectivement et publiquement devant les communautés voisines, la société du Ceará et le mouvement indigène local. Au départ, ils ont bénéficié d'un grand soutien de l'entité indigène Mission Tremembé, ce qui leur a permis de participer à des projets et des échanges avec d'autres peuples du Ceará et du Nord-Est. Ils s'appellent eux-mêmes un "peuple de chasseurs". Parmi les activités de subsistance, la chasse est toujours privilégiée, de même que l'agriculture, pratiquée comme un complément nécessaire à l'alimentation.

Photos et texte par Antônio Carlos Alves

traduction carolita d'un article paru sur aratubaonline.com en 2018

L'HISTOIRE D'ARATUBA COMPORTE DEUX MOMENTS, LE PREMIER AVANT LA DÉCOUVERTE DES KANINDÉS ET LE SECOND APRÈS LA DÉCOUVERTE DES KANINDÉS


La Journée internationale des peuples indigènes est une date célébrée dans le monde entier le 9 août. Elle a été instituée par les Nations unies (ONU) en 1995 pour exprimer la reconnaissance internationale de ces populations, qui ne bénéficient toujours pas du maintien de certains de leurs droits les plus fondamentaux.

Selon les données de l'ONU, la population indigène dans le monde est estimée à environ 370 millions de personnes, ce qui représente environ 5 % de la population mondiale. Toutefois, selon l'entité, ces personnes représentent environ un tiers de la population la plus pauvre du monde et sont exposées à une série de problèmes, notamment la maladie, la discrimination, la persécution, la faible espérance de vie, les menaces territoriales et le peu de garanties que leurs droits fondamentaux seront respectés.

Le 7 septembre 2007, l'ONU a également approuvé la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones, qui vise à garantir et à réaffirmer les droits fondamentaux de cette population dans le monde entier, servant d'instrument pour l'imposition de sanctions aux pays et aux gouvernements qui ne visent pas à maintenir ces droits.

Parmi les points défendus par cette déclaration, nous pouvons souligner certaines affirmations, telles que:

 

  • Les peuples autochtones sont pleinement inclus dans la Déclaration internationale des droits de l'homme ;
  • Les peuples autochtones sont égaux devant les autres peuples et ne doivent souffrir d'aucune forme de discrimination ;
  • Le droit à l'autodétermination, considéré comme légitime pour toutes les entités internationales ;
  • Le droit à leur propre nationalité ;
  •  Les peuples autochtones doivent pouvoir préservé leur intégrité physique et culturelle, qui doit être garantie, y compris par les États ;
  • La population en question ne peut être déplacée de force de son territoire ;
  • Les peuples indigènes ont le droit d'utiliser, d'éduquer et de diffuser leur propre langue ;
  • Les peuples indigènes ont le droit d'exercer leurs croyances spirituelles ;
  • L'État doit garantir une aide financière, si nécessaire, pour maintenir les droits fondamentaux des peuples indigènes.

En outre, il y a plusieurs autres points dans la charte élaborée par l'ONU, qui comprend un total de 46 articles et se positionne comme une liste des droits les plus fondamentaux de ces peuples, mais ne peut être considérée comme un instrument qui impose une limite ou un plafond à ces droits.

Il est toutefois important de souligner que nombre de ces droits et d'autres droits des peuples indigènes ne sont pas correctement respectés dans le monde entier. Pour se faire une idée, 50 % des indigènes adultes dans le monde souffrent du diabète de type 2. Aux États-Unis, un autochtone est 600 fois plus sensible à la tuberculose qu'un autre citoyen du pays. En Australie, l'espérance de vie des Aborigènes est 20 fois inférieure à celle du reste de la population du pays. Au Brésil, les attaques de squatters et de grileiros sur les territoires indigènes sont fréquentes, ce qui entraîne l'éradication de nombreux groupes ethniques et troncs linguistiques.

C'est pourquoi, en cette Journée internationale des peuples indigènes, plus que la simple commémoration d'une date et un hommage symbolique, la population doit entreprendre un programme de luttes et de revendications pour que les Indiens du Brésil et du monde, en particulier nos frères KANINDÉS DE ARATUBA, ne voient pas leurs droits fondamentaux davantage restreints.

traduction carolita d'un article paru sur aratubaonline.com le 9 août 2017

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Brésil, #Kanindé

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