Brésil - Bolsonaro oppose son veto à un accès plus facile aux secours d'urgence et à l'eau pour les indigènes et quilombolas dans le cadre de la pandémie

Publié le 8 Juillet 2020

Brasil de Fato | São Paulo (SP) | 08 Juillet 2020 à 08:49


Le président Jair Bolsonaro a sanctionné par 16 vetos la loi créant le Plan d'urgence pour faire face à la Covid-19 dans les territoires indigènes, qui établit des mesures pour prévenir la propagation de la maladie parmi les peuples traditionnels et les quilombolas. Le texte de la loi n° 14.021 a été publié aux premières heures du mercredi (8) dans le Journal officiel (DOU).

Parmi les points sur lesquels le président a opposé son veto figurent l'obligation pour le gouvernement d'assurer l'accès à l'eau potable et de garantir la distribution de produits d'hygiène et de nettoyage. Le président a également opposé son veto à des actions spécifiques visant à augmenter le nombre de lits d'hôpitaux, au déblocage de fonds d'urgence pour la santé des indigènes, à des projets d'installation d'Internet dans les villages, à la distribution de paniers de nourriture de base et à un accès facilité à l'aide d'urgence.

Selon l'analyse du gouvernement fédéral, les parties de la législation ayant fait l'objet d'un veto créaient une dépense obligatoire sans preuve de "l'impact budgétaire et financier respectif, ce qui serait inconstitutionnel".

Le plan détermine que le service de réseau public ne peut être refusé aux populations autochtones par manque de documentation. Ceux qui ne vivent pas dans des communautés ou des villages seront desservis par le système de santé unifié (SUS), qui doit respecter "les spécificités culturelles et sociales de la population".

La législation, qui a été approuvée par la Chambre des représentants le 21 mai et par le Sénat le 16 juin, détermine que les peuples indigènes, les communautés quilombolas et les autres peuples traditionnels sont considérés comme des "groupes en situation d'extrême vulnérabilité" et doivent donc recevoir une attention expresse du système de santé publique. 

Les Quilombolas et autres peuples traditionnels auront droit aux effets du plan d'urgence pour faire face à la Covid-19 sur les territoires indigènes tant que durera l'état de calamité publique causé par la pandémie. 

Le texte prévoit également des règles spécifiques pour les peuples isolés. "Seulement en cas de risque imminent et exceptionnel", les professionnels de la santé peuvent approcher ces groupes pour prévenir et combattre le Covid-19. Ce contact doit se faire sur la base d'un plan articulé avec l'Union.

Selon l'Articulation des peuples indigènes du Brésil (Apib), au 2 juin, 10 300 cas confirmés et 408 décès par covid-19 ont été enregistrés parmi les indigènes. 

Daniel Giovanaz

traduction carolita d'un article paru sur Brasil de fato le 8 juillet 2020

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