Revenu universel de base : "Oui, c'est possible ! Et ils nous diront souvent que ça ne l'est pas !
Publié le 19 Juin 2020
18.06.2020 - Redacción Pérou
L'époque de la COVID-19 a montré un fait irréfutable : le système économico-social dans lequel nous vivions s'effondre ; et, malgré la résistance qu'il rencontre, de nouveaux paradigmes apparaissent qui placent l'être humain comme valeur centrale. L'un d'eux est le revenu de base universel (RBU), un nouveau droit de l'homme qui, s'il est approuvé, rendrait sa dignité à chaque être humain.
Gilka Lazarte, membre du Centre d'études humanistes Chakana en Bolivie, inaugure la relance du programme Entre Amigos(1) à Lima, au Pérou, avec une interview révélatrice sur le revenu de base universel dans laquelle elle souligne les avancées, les résistances et les difficultés auxquelles cette proposition est confrontée et qui tombe en désuétude.
Le revenu de base universel est une allocation monétaire que les États donneraient individuellement (à chaque habitant d'un pays), universellement (pour tous), inconditionnellement (sans distinction de condition socio-économique) et suffisamment (car elle doit couvrir les besoins fondamentaux de la personne). Elle est promue par divers groupes dans des pays comme l'Espagne, la Bolivie, le Chili et la Colombie, entre autres.
Tout au long de l'interview, l'humaniste Gilka Lazarte rejette une à une les différentes "résistances" que rencontre sa mise en œuvre et dénonce les conditions internes et externes qui empêchent le revenu universel de base de voir le jour.
"Nous devons sortir de cette façon esclave de nous voir ! On nous a enseigné que "le travail est digne" et que "nous devons gagner notre pain à la sueur de notre front", mais personne ne remet en cause le fait que nous avons de la dignité juste parce que nous sommes nés et que personne n'a choisi les conditions de vie qu'il a, que tout dépend des conditions de travail qui existent dans votre pays", nous dit la psychologue.
Aujourd'hui, "l'argent est devenu plus précieux que ma vie, plus précieux que mes enfants, que le temps que je consacre à mes projets futurs. Nous devons donc repenser notre condition de personnes, d'êtres humains, et nous revaloriser, nous sentir dignes simplement parce que nous sommes nés. Le revenu de base universel est possible, et on nous dira souvent qu'il ne l'est pas.
"Nous avons une richesse accumulée à travers le temps et l'histoire, générée par les gens eux-mêmes avec leur travail. Et si les États sauvent les banques et les entreprises, pourquoi ne peuvent-ils pas sauver des êtres humains ? Il faudrait examiner quels gouvernements ont été, naïvement ou non, complices de cette situation. Mais nous ne le disons pas à nos populations, il vaut mieux que nous ne le sachions pas. Aujourd'hui, avec la pandémie, les gens vont devoir courir vers les banques pour se sauver de ce problème, et ils vont devoir payer avec des intérêts... qui prend les bénéfices de ces intérêts ? Cela devrait être bien étudié", dit Gilka Lazarte dans une partie de l'interview de EA.
Les conséquences psychologiques et physiques d'avoir ce revenu de base universel entre les mains des gens, génère un saut de qualification et de qualité humaine qui permet de plus grands progrès : "En Europe, où il est né il y a plus de cinq ans, des programmes pilotes ont été mis en œuvre qui ont montré que le revenu de base universel a entraîné une amélioration de la qualité de vie des gens, un changement du psychisme, du bien-être des gens. Les résultats ont montré quelque chose d'intéressant : les gens n'arrêtent pas de travailler (une des résistances au RBU), ils n'arrêtent pas de travailler parce que l'être humain se sent utile en faisant des choses ; ces gens, en percevant l'e RBU ont cessé de faire leurs occupations habituelles et ont commencé à faire d'autres choses qui les ont fait se sentir mieux. Ils se sont sentis plus utiles, beaucoup plus productifs, beaucoup plus heureux ; la dépression a diminué, l'alcoolisme a diminué, la violence a diminué.
Actuellement, le réseau pour le revenu de base universel a commencé une campagne pour envoyer une lettre à l'ONU proposant une Rencontre des peuples : "Nous croyons qu'une rencontre des peuples est nécessaire où nous redéfinissons la possibilité future de l'être humain. Et chacun peut participer activement à cette transformation. Il faut que chacun considère sa propre vie comme importante ; de même, il faut reconnaître le travail accompli non seulement par soi-même, mais aussi par tous nos ancêtres pour générer la richesse qui existe aujourd'hui, et que cette richesse soit partagée. Ce système économique nous a appris à nous méfier des gens, de ce que l'autre va faire. Et ce sont les résistances dans nos propres têtes. L'enjeu est de briser cette méfiance envers les êtres humains" insiste Lazarte.
L'état actuel de la pandémie a mis sur la table le revenu universel de base, le configurant comme un grand défi pour tous les États et les êtres humains, car il représente la possibilité de le réclamer. Serons-nous capables de nous montrer à la hauteur de ce nouveau paradigme ? Pourrons-nous enfin dire "rien au-dessus de l'être humain et aucun être humain en dessous d'un autre" ?
Vous trouverez de nouvelles expressions sur le RBU dans l'interview complète de Gilka Lazarte, membre du Centre d'études humanistes de Chakana, en Bolivie, au lien suivant : https://www.youtube.com/watch?v=76Y9d3w0wMg
1] Programme radio promu par le Centre d'études humanistes de la Nouvelle civilisation.
traduction carolita d'un article paru sur pressenza.org le 18/06/2020
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