Colombie - Bulletin n°030 de l'ONIC sur la situation des peuples originaires face au COVID-19

Publié le 3 Juin 2020

Extrait du bulletin n°30 de l'ONIC du 1er juin 2020

Municipalités avec cas et population indigène

L'Institut national de la santé a présenté son bulletin officiel numéro 5 (daté du 29-05-2020)⁵ sur la situation du virus chez les peuples indigènes de Colombie, enregistrant 582 cas positifs. Une fois que les informations ont été recoupées avec les rapports qui existent à ce jour dans le Système de Surveillance Territoriale (SMT) - ONIC, un total de 670 cas sont enregistrés dans les populations autochtones, et l'INS enregistre 21 décès dans les populations autochtones ; cependant, on ne sait pas clairement dans quelles municipalités ces décès se produisent.

Parmi les municipalités ayant de nouveaux cas, les registres SMT de Cordoba (Nariño) et de Pueblo Bello (Cesar), les cas sont répartis comme suit : 545 cas sont enregistrés dans le département d'Amazonas, dont 507 dans le département de Leticia, avec 12 décès et 38 dans la municipalité de Puerto Nariño, selon le rapport du secrétaire à la santé du gouvernement du département de Amazonas⁶ ;

23 cas dans la municipalité de Malambo (Atlántico) avec 1 décès ;

3 cas à Cartagena (Bolivar), 7 à Ipiales, 3 à Guachucal, 6 cas dans la municipalité de Cumbal, 1 à Túquerres et 6 à Cuaspud Carlosama (Nariño), 48 à Bogotá, 1 à Buenaventura, 1 à Quibdó, 1 à Medio Baudó, 1 à Unión Panamericana (Chocó), 1 aAlbania et 6 à Maicao (La Guajira) ;

1 à Popayán, 3 à Piendamó (Cauca), 3 cas à Agustín Codazzi (Cesar) ;

1 à Toledo, 1 cas mort à Isnos (Huila), 4 à Mitú (Vaupés), 1 à Lorica (Córdoba), 1 à Pueblo Bello (Cesar), 1 à Córdoba (Nariño).

Le SMT a identifié que le virus s'est propagé à 252 municipalités ayant une population indigène, c'est-à-dire dans 61,7 % des municipios⁷ où les peuples indigènes exercent leurs activités sociales, économiques, culturelles et spirituelles. Le nombre de familles indigènes à risque a augmenté de 9 354, pour atteindre un total de 350 375 familles à ce jour. La recommandation aux peuples et nations autochtones vivant dans ces municipalités de réduire au minimum le nombre d'interactions sociales avec les centres peuplés ou dans un contexte frontalier est donc maintenue, de RENFORCER ET/OU D'ADOPTER toutes les mesures d'autonomie et d'enseigner l'autogestion personnelle et familiale, le contrôle territorial, la coopération entre les peuples, le troc, entre autres formes caractéristiques des peuples autochtones, sans attendre qu'à court terme le gouvernement national soit en mesure de faire face à la crise humanitaire qui a résulté de l'isolement préventif obligatoire⁸.

De même, l'ONIC a identifié les départements qui comptent le plus grand nombre de familles susceptibles d'être touchées par la pandémie :

NARIÑO, CAUCA, CÓRDOBA, LA GUAJIRA, CALDAS et SUCRE, qui représentent 85,8 % des familles à risque enregistrées par le Système de suivi territorial - SMT.

Suivant les voies de propagation du virus entre les capitales municipales par voie terrestre, l'ONIC attire l'attention sur les communautés indigènes de Meta (Mapiripán), Media Guajira, Arauca (Fortul, Tame, Arauquita), Tolima (Chaparral, Ortega), Sucre (San Marcos) et Magdalena (Sabanas de San Ángel), pour qu'elles redoublent d'efforts dans leurs propres plans d'urgence.

L'ONIC RÉITÈRE l'alerte aux autorités indigènes des départements et municipalités de : Vaupés, Arauca et Meta, en particulier les municipalités de San Vicente del Caguán et Puerto López, qui figurent sur la liste des départements comptant des familles indigènes en danger, à prendre des mesures extrêmes pour contrôler le territoire des peuples, en particulier l'entrée de personnel étranger ou de champs pétrolifères dans les territoires et communautés indigènes.

Nous demandons également à toutes les parties de se pencher sur la situation sanitaire dans ces municipalités et départements afin de prévenir des épidémies telles que celles du département de l'Amazonas, et de fournir les équipements de soins intensifs nécessaires aux municipalités et départements comptant des populations indigènes, puisque les unités de soins intensifs les plus proches sont à plus de 10 heures de route.

Sur les 408 municipalités touchées en Colombie, au moins 252 (61,7 %) comptent encore des communautés indigènes ; parmi celles-ci, 21 municipalités comptent 58 % des familles indigènes en danger. Parmi celles-ci, 9 municipalités appartiennent au département de Nariño. Il est donc nécessaire de concentrer des actions spécifiques sur ces territoires pour atténuer l'impact négatif sur les populations, ce qui implique un contrôle plus strict de la frontière et de ses passages non légaux. (Voir tableau 1)

Dans les 231 communes restantes, 42 % des familles indigènes sont en danger en raison de leur proximité avec les centres de population, et il est donc nécessaire d'examiner plus en profondeur la situation dans ces 252 communes en établissant ou en renforçant le dialogue avec les autorités indigènes et les autorités locales et départementales.

 Tableau 1. Municipalités comptant le plus grand nombre de familles indigènes à risque en raison de l'infection au 31 mai 2020

 

Source : Communautés indigènes géoréférencées de Colombie, ONIC, 2013-2020, COVID-19 Colombie | Rapport 31-05-2020-Corte-9PM, Institut national de la santé Elaboration : Équipe de population et équipe d'articulation, de suivi et de production d'informations ONIC.

Par conséquent, depuis l'analyse spatiale du MTS - ONIC, une nouvelle phase de contagion a été identifiée. Les alarmes sont en marche en Amazonas, Nariño, La Guajira, Chocó, Cauca, Meta, Arauca et Vaupés. Nous considérons qu'il est essentiel que les mesures suivantes, entre autres, soient mises en œuvre et/ou renforcées : recherche active des cas symptomatiques et asymptomatiques, tests territorialisés, accélération de la délivrance des résultats, garantie effective de l'isolement, fourniture massive d'éléments de biosécurité, renforcement réel des capacités et du système de santé avec une approche territoriale, gestion psychosociale de la peur, renforcement effectif des capacités communautaires pour le traitement de la crise sanitaire, et promotion de la rencontre et du dialogue entre l'approche de la médecine traditionnelle et interculturelle.

Analyse de l'expansion spatiale des peuples indigènes

À la fin du présent Bulletin 030, les 670 cas enregistrés dans 31 peuples et nations autochtones se répartissent comme suit Tikuna (196), Misak (28), Cocama (27), Pastos (24), Mokaná (23), Uitoto (16), Yucuna (10), Yagua (9), Bora (7), Wayuu (7), Cubeo (6), Matapi (6), Embera (4), Nasa (4), Jiw (3), Zenú (3), Yukpa (3), Andoque (2), Curripaco (2), Ingas (2), Yanacona (2), Arhuaco (1), Karapaná (1), Makaguan (1), Miraña (1), Muinane (1), Puinave (1), Sikuani (1), Tanimuca (1), U'wa (1) et Wounaan (1). Sur le nombre total de cas, dans 276 (41,1%), on ne sait pas quel village est concerné, il est donc nécessaire d'accélérer les procédures avec l'INS pour aider à clarifier ces cas.

Il convient de noter que le rapport officiel de l'INS présente des données imprécises sur les peuples indigènes touchés par des cas confirmés en Colombie, puisqu'il mentionne d'abord les "peuples ethniques avec des cas confirmés 31" mais qu'en réalité il ne fait référence qu'à la population indigène ; de même, il fait référence à certains peuples de manière incorrecte : Par exemple, le peuple Yucuna du département d'Amazonas est mentionné comme Yacuna, le peuple Jiw comme Guayabero, le peuple Nasa comme Paez, et le peuple Tanimuca, également d'Amazonas, qui était mentionné dans le premier rapport de l'INS, n'est pas inclus dans ce quatrième rapport.

L'analyse de la propagation spatiale du virus indique qu'au 31 mai 2020, les peuples et nations autochtones qui ont augmenté le risque sont ARHUACO,  EMBERA DOBIDA, KANKUAMO et NASA. Par conséquent, ces peuples doivent renforcer et/ou consolider les mesures de confinement et de contrôle territorial face à la pandémie, car elles présentent des augmentations significatives des niveaux de risque par rapport au bulletin précédent. De même, le peuple AMORUA figure pour la première fois sur cette liste des peuples en danger.

Les peuples Sikuani, Awá, Cofán et Zenú montrent une diminution du pourcentage d'augmentation des familles à risque par rapport au Bulletin 029. Comme il a été dit dans d'autres sections, l'évolution des niveaux de risque dépend de l'évolution de la prévalence et de la létalité des municipalités où des cas sont confirmés, indicateurs qui sont dynamiques mais comme leur niveau de risque diminue, cela ne signifie en aucun cas que les mesures d'autoprotection doivent être limitées. (Voir tableau 2)

Tableau 2 : Familles indigènes des zones rurales et urbaines par villes à risque d'infection au 31 mai 2020

 

Source : Communautés indigènes géoréférencées de Colombie, ONIC, 2013-2020, COVID-19 Colombie | Rapport 31-05-2020-Corte- 9PM, Institut national de la santé Elaboration : Équipe d'articulation, de suivi et de production d'informations ONIC.

Analyse par resguardos

Avançant dans la tâche de comprendre la dimension du risque en termes de territorialité indigène et en tenant compte de la proximité des centres de population avec des cas confirmés, le SMT - ONIC a identifié 193 resguardos avec des communautés à risque, totalisant 95 639 familles au sein des resguardos (27,3%), 254 736 familles vivant sur leurs territoires ancestraux (72,7%), dont 2 139 communautés dans le cadre de la ville⁹. En ce qui concerne les resguardos ayant des communautés à risque, le tableau 3 présente les resguardos ayant le plus grand nombre de familles touchées, dont 11 sont situés dans le département du Cauca et parmi les 6 ayant le plus grand nombre de familles, on trouve un à La Guajira, un à Córdoba et un à Cundinamarca. Il est à noter que le nombre total de familles à haut risque d'infection dans ces foyers dépasse 50 %, principalement parce qu'ils sont situés à moins de 20 kilomètres de centres de population où des cas ont déjà été confirmés et du niveau de prévalence-létalité présenté par ces centres urbains.

Les autorités traditionnelles de ces resguardos sont invitées à poursuivre l'exercice de leur contrôle territorial discipliné et le renforcement de la gouvernance, en renforçant les actions qui limitent l'apparition de foyers. À cet égard, l'ONIC est prêt à contribuer à la mise à jour des plans d'urgence qui ont été élaborés, à assurer la coordination avec les organismes de santé et à établir des relations avec d'autres peuples et organisations afin de procéder à des échanges solidaires de connaissances et d'aliments dans le cadre de l'autonomie de tous les peuples.

Tableau 3 : Resguardos comptant un plus grand nombre de familles exposées au risque d'infection en raison de la proximité, de la prévalence et de la létalité du virus dans leur zone d'influence

 

Source : Communautés indigènes géoréférencées de Colombie, ONIC, 2013-2020, COVID-19 Colombie | Rapport 31-05-2020-Corte- 9PM, Institut national de la santé Elaboration : Équipe d'articulation, de suivi et de production d'informations ONIC.

Portée des frontières

De même, dans le cadre du processus de surveillance, l'ONIC a identifié un total de 29053¹⁰ cas dans 50 villes voisines, où le pourcentage le plus élevé se trouve au Brésil (79,9%), au Pérou (16,6%) et 3,5% entre les frontières de l'Equateur, du Panama et du Venezuela (voir tableau 4) ; Il est donc clair que les zones transfrontalières présentent des niveaux de risque importants pour les 52 peuples et nations autochtones qui les habitent. En ce qui concerne la variation entre les bulletins, on constate une augmentation de 2667 nouveaux cas, la principale augmentation se situant à la frontière avec le Brésil avec 2087 nouveaux cas (78,3%).

 Tableau 4 : Nombre total de centres de population dans les pays frontaliers où des cas de virus ont été confirmés au 28 mai 2020

Source : Ministères de la santé de : Pérou, Équateur, Brésil, Venezuela et Panama, préparé par : Wilson Herrera, conseiller principal de l'ONIC, 28-05-2020.

Au moment où nous écrivons ces lignes, la ville de Leticia compte 1 790 cas et Puerto Nariño un total de 42, selon l'INS. Selon les informations du gouvernement d'Amazonas, 532 cas correspondent à des indigènes dans ce département ; c'est pourquoi il continue d'avoir la prévalence la plus élevée au niveau national, passant de 26,4 à 30,8, avec une létalité de 3,3. Il convient de noter que le risque dans les communautés situées à Leticia (Amazonas) est encore assez élevé en raison de sa proximité avec les villes brésiliennes, puisqu'à Tabatinga, par exemple, 713 cas sont enregistrés, à São Paulo de Olivença 389 cas, et à Manaus 14. 800 cas ; du côté péruvien de la frontière, 57 cas ont été enregistrés à Santa Rosa et 804 cas à Iquitos, des endroits avec lesquels il y a eu historiquement une relation et une interaction étroites sur le fleuve Amazone, où pour les trois États il est très difficile de contrôler la mobilité fluviale sur le trapèze amazonien.

Ainsi, ce sont les communautés et les organisations sociales locales qui ont fait face à la situation, avec la garantie de leurs propres aliments traditionnels, en ayant recours à des guides spirituels par le biais de la médecine traditionnelle et l'échange de certains produits, ainsi qu'un travail articulé avec les communautés, les organisations et les conseils urbains dans le suivi de la situation afin d'avancer dans la localisation d'actions possibles qui permettent de SAUVER DES VIE.

Politiques en faveur des populations autochtones en relation avec la pandémie 

Les chiffres publiés dans les différents bulletins montrent le risque imminent de contagion auquel les peuples indigènes sont exposés quotidiennement sans que le gouvernement n'y prête attention en temps utile ; chaque bulletin a ainsi alerté le gouvernement national et l'opinion publique sur les niveaux de risque que les peuples et nations indigènes courent face au virus. Depuis le décret du 24 mars sur la quarantaine préventive obligatoire ou l'isolement au niveau national, les peuples et nations indigènes se conforment à cette mesure sans réponses opportunes et garanties différentielles du gouvernement national, afin d'accéder à l'aide humanitaire sous forme de nourriture, d'eau, d'instruments de biosécurité, de programmes d'information adéquats et de services de santé.

Au vu de ce panorama, des mesures différentielles et intégrales ont été exigées afin d'unir les efforts et d'obtenir des réponses OPPORTUNES ET CULTURELLEMENT PERTINENTES / ADÉQUATES, en tenant compte du fait que les peuples indigènes sont des sujets collectifs bénéficiant d'une protection constitutionnelle spéciale. Toutefois, à ce jour, il manque une politique globale de soins différenciés dans les zones rurales du pays et spécifiquement pour les peuples et nations autochtones ; les dialogues ont à peine été développés pour permettre le travail spécifique de la sous-commission de la santé du Bureau permanent de consultation des peuples et organisations autochtones, une proposition qui avait été soumise depuis mars dernier et selon une réunion présidée par le contrôleur général de la République la semaine précédente, devrait être achevée début juin.

Outre ce qui précède, plusieurs politiques du gouvernement national sont très préoccupantes, notamment celles visant à poursuivre l'éradication des cultures illicites, comme le souligne le journal El Espectador : "Depuis que l'urgence sanitaire a été décrétée en Colombie, les forces publiques ont mené des opérations d'éradication forcée de la coca dans au moins huit départements. Dans toutes les régions, l'appel des communautés a été le même : suspendre ces actions au moins pendant la quarantaine, car elles n'ont pas d'autres moyens de soutien pour leurs familles. Sans tenir compte de l'appel des communautés, l'éradication manuelle a provoqué des affrontements dans les régions, avec la mort d'au moins trois personnes, dont un membre indigène du peuple Awá à Nariño ; en outre, il est à craindre que les risques pour les populations rurales de ces territoires augmentent avec l'arrivée en Colombie de la Brigade d'assistance des forces de sécurité américaines (SFAB), dont le but est précisément l'éradication de ces cultures.

À cet égard, il est également important de noter que le gouvernement n'a pas laissé de côté la politique de pulvérisation aérienne par l'utilisation du glyphosate, en essayant de faire avancer une audition virtuelle et en essayant de rendre les mécanismes de participation des citoyens plus flexibles, en ignorant le fait qu'une bonne partie des communautés n'ont pas accès à l'Internet, de sorte que la participation manque de garanties réelles.

Compte tenu de l'absence de réponse du gouvernement, il est fondamental de continuer à développer la communication permanente avec et entre les communautés rurales et urbaines, leur participation directe à l'exercice de rapport et de suivi, afin de faire progresser les actions d'endiguement et de gestion communautaire de la situation, de mettre en évidence l'inefficacité de l'État, et de continuer à mettre en œuvre des actions légales qui permettent de freiner les actions qui affectent le bien-être des communautés.

Suite à la recommandation de nos autorités spirituelles de ne pas craindre ce virus, de le connaître et de le comprendre, c'est la meilleure défense pour nous organiser dans les territoires et pour répondre avec sagesse à ce nouveau défi de survie et face à l'absence d'une politique intégrale du gouvernement pour prévenir et gérer la pandémie avec une attention différenciée, il est impératif que les autorités et les organisations indigènes accélèrent l'adoption de décisions qui nous permettent d'avancer avec force dans deux sens, celui de la culture : renforcer les actions de RETOUR À L'ORIGINE, notamment par des rituels d'harmonisation et de récupération de l'autonomie alimentaire dans tous les territoires indigènes et interculturels : initier une surveillance et une recherche active des cas possibles d'infections respiratoires aiguës (IRA) en prenant les précautions nécessaires et sans contact physique, à une distance inférieure à 2 mètres des familles interrogées, en privilégiant les territoires indigènes les plus proches des centres de population où des cas de virus ont été confirmés.

Suivi des affaires et alertes


Le suivi des cas confirmés et des alertes émises dans les différents bulletins se fera en tenant compte des critères suivants :

Cas : le suivi des cas est limité aux données directement liées aux rapports du SMT, sur la contagion dans les villages ou de la part de membres des peuples indigènes.

- Les cas (confirmés ou à confirmer) signalés au SCM qui affectent les territoires, communautés, peuples ou nations autochtones seront publiés dans le bulletin.
- Les cas liés aux populations autochtones (confirmés ou à confirmer) signalés au SMT qui, parce qu'ils se situent dans le contexte d'une ville ou d'une autre condition, n'impliquent pas de risque de contagion au niveau d'une communauté ou d'un territoire, seront dirigés vers les autorités ou les organisations pour leur soutien respectif. Ces rapports continueront à être reçus par le SCM, mais ils ne seront pas publiés dans le Bulletin, sauf dans les cas où la piste épidémiologique doit être établie.

Alertes : comme expliqué dans le bulletin, deux types d'alertes sont établis : celles qui concernent la proximité de territoires indigènes avec des centres de population où des cas ont été confirmés ou qui se trouvent à proximité de frontières où des cas ont été confirmés, et les autres sont des alertes émises en rapport avec l'aggravation de facteurs de vulnérabilité, qu'ils soient de nature humanitaire, sanitaire ou écologique, des besoins fondamentaux non satisfaits, des conflits armés, de la pauvreté multidimensionnelle, des effets sur la santé, etc.

La surveillance des deux types d'alerte sera publiée dans cette section du bulletin.

Peuple Arhuaco (Cesar et Guajira)

L'Association des Cabildos Indigènes du Cesar et de La Guajira DUSAKAWI EPSI¹³, dans une communication publiée à Valledupar le 30 mai 2020 adressée au gouverneur du Pueblo Arhuaco, rapporte que le premier cas de contagion chez un mineur de la colonie de GUNARINCHUCUA a été présenté et qu'il a été renvoyé par la municipalité de Pueblo Bello, En raison d'une gastro-entérite, d'un trouble hydro-électrolytique et de fièvre, il a été transféré plus tard, à sa sortie, à la maison WINTUKWA IPSI, où après plusieurs jours, il a de nouveau présenté des symptômes de fièvre et de difficultés respiratoires ; il a donc été transféré à la Clinique Laura Daniela, où le cas a été confirmé.

Une fois le diagnostic confirmé et le cas soigneusement examiné avec l'IPSL WINTUKWA et l'IPSL DUSAWAKI, une série de conclusions ont été tirées concernant la situation actuelle possible de contagion dans la municipalité de Pueblo Bello ; il a été constaté que la circulation du virus était active dans cette municipalité, ce qui a conduit aux mesures de confinement suivantes

1. suspendre jusqu'à nouvel ordre toutes les réunions au sein des communautés
2. Limiter autant que possible l'entrée du personnel dans les communautés
3. Délégation officielle de la Confédération indigène Tayrona pour définir la gestion d'éventuelles nouvelles infections
4. Effectuer une recherche active des cas étroits en relation avec le patient qui a été confirmé
5. Isolement de tout le personnel et des patients dans la maison de passage.

ORGANISATION NATIONALE INDIGENE DE COLOMBIE (ONIC) – AUTORITE NATIONALE DE GOUVERNEMENT INDIGENE

#QuedateEnElTerritorio #ONICSalvandoVidas #MingaDeMonitoreo

Traduction carolita d'un extrait du bulletin de l'ONIC du 1er juin 2020

 

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Colombie, #ONIC, #Santé, #Coronavirus

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