Brésil : Le peuple Tremembé
Publié le 27 Juin 2020
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Peuple autochtone du Brésil vivant dans l’état du Ceará. Ils sont mentionnés dans la documentation historique et plusieurs ouvrages de la période coloniale comme ayant vécu dans les missions et postes indigènes dans le Maranhão et le Ceará coexistant et fusionnant parfois avec d’autres ethnies qui y vivaient également.
Almofala était la colonie la plus connue des Tremembé, elle ferme dans la moitié du XIXe siècle et en 1857 ses terres sont données aux indiens de l’ancienne colonie. Hélas ces terres seront vite envahies par les propriétaires fonciers.
La population continue à vivre dans la région et maintient le rituel du Torém.
Ils étaient appelés « caboclos » ou « descendants d’indiens » par les régionaux et c’est alors qu’ils commencent à revendiquer officiellement la reconnaissance de leur identité etnique à partir des années 1980.
Population : 3662 personnes (2014)
Langue : portugais. Leur langue maternelle n’était pas classée.
Localisation et terres indigènes
Ils vivent dans l’état du Ceará dans les municipalités d’Itarema, d’Acaraú et d’Itapipoca.
- T.I Córrego João Pereira – 3162 hectares, 478 personnes, réserve homologuée. Villes : Acaraú et Itarema.
- T.I Tremembé de Barra do Mundaú – 358 hectares, 580 personnes, réserve déclarée. Ville : Itapipoca.
- T.I Tremembé de Accaraú – 1895 personnes. En cours de déclaration. Ville : Acaraú.
- T.I Tremembé de Almofala – 4900 hectares, 2113 personnes, identifiée. Ville : Itarema.
- T.I Tremembé de Queimadas – 767 hectares, 282 personnes, réserve déclarée. Ville : Acaraú.
- T.I Tremembé Mundo Novo/Viraçao. En cours d’identification. Villes : Boa Viagem, Monsenhor Tabosa, Tamboril.
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Brésil - Peuple Tremembé - Histoire - coco Magnanville
image Aux XVIe et XVIIe siècles, les Tremembé ont occupé la vaste région côtière qui va de l'actuel Pará au Ceará (Tomás, 1981 ; Nimuendaju, 1981 ; Metraux, 1945 ; Pompeu Sobrinho, 1951). ...
http://cocomagnanville.over-blog.com/2020/06/bresil-peuple-tremembe-histoire.html
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A l’origine nomades non tupí vivant dans un territoire s’étendant du sud du Maranhão au rio Acaraú dans l’actuel état du Ceará pendant deux siècles. Après les contacts ils font des échanges commerciaux avec de nombreux européens qui accostent sur les côtes brésiliennes afin de garder le contrôle de leur territoire. Au XVIIIe siècle ils sont colonisés par les jésuites dans les missions de Tutoya (Tutóia- Marhão), Aldeia do Cajueiro (Almofalaà et Soure (Caucaia).
Ils sont déclarés éteints par le gouverneur de la province de Ceará José Berto da Cunha Figueiredo Junior après le décret de 1863.
Et ils refont surface sur la scène du Ceará dans les années 1980/1990 lorsqu’ils sont reconnus par la Funai.
Ils ont pu réapprendre un peu de leur art et de leur culture (vin de noix de cajou ou mocororó, torém, peinture murale des maisons, céramiques aux motifs symboliques de noix de cajou, colombe, poisson, crabes, bijoux en coquillages et graines, tissage)
Organisation sociale et politique
Elles ont beaucoup changé à partir du XVIIIe siècle suite à de nombreux facteurs qui ont affecté leur mode de fonctionnement (directeurs et conservateurs d’indiens, juges des orphelins, prêtres et missionnaires, membres de la confrérie de Nossa Senhora de Conceiçao.
Dans le Ceará la figure du « capitaine des indiens » fait fonction de leadership politique.
Au XXe siècle ils disaient avoir 2 capitaines, Basilio de Barros et Chico de Barros. On ne connait pas bien le sens de leur autorité de capitaines.
La danse Torém n’était pas organisée par le capitaine mais par les Tremembés de Lagoa Seca.
Culture traditionnelle et ethnicité
A première vue ils ne se distinguent pas culturellement des non autochtones ou des régionaux de la municipalité d’Itarema.
La danse Torém est leur expérience culturelle unique.
C’est une danse en cercle accompagnée de chansons mélangeant des mots en portugais et des mots d’origine indigène. Au centre du cercle les danseurs (toremzeiros) dansent à pas rythmés accompagnés au son de la maraca. Pendant la danse est consommée une boisson à base de noix de cajou fermentée connue sous le nom de mocororó.
Les informations sur le torém remontent au milieu du XIXe siècle.
Cette danse est devenue une manifestation folklorique originale génératrice d’effets sociaux dont sa valorisation culturelle dans la région. L’intérêt intellectuel est lié à une appropriation croissante du torém par les politiciens régionaux compte-tenu du potentiel attractif de la danse dans les événements publics.
Un autre élément très important de la sémantique de l'ethnicité Tremembé serait la mémoire sociale. On se souvient du passé, des événements qui se sont produits, des personnes décédées, des "histoires" racontées par les parents et les grands-parents. En outre, des récits oraux traditionnels peuvent être émis en combinant les témoignages du passé vécus par les Tremembé. Ce brassage d'événements historiques et imaginaires vient de la façon dont ils conçoivent et saisissent le temps.
Le patrimoine culturel à Barra do Mundaú
La culture et l'identité du peuple indigène Tremembé de Barra do Mundaú, dans la municipalité d'Itapipoca (Ceará), ont un lien étroit avec l'ascendance présente dans leurs forêts, leurs dunes, leur rivière et leur mer natales. En ce sens, le potentiel des connaissances et des saveurs alimentaires des fruits indigènes, de la pêche artisanale et des espèces végétales indigènes de Barra do Mundaú est pertinent, sur la base des connaissances des Indiens et des Amérindiens, qui sont passés d'une génération à l'autre, contribuant ainsi à la culture alimentaire indigène du Ceará.
Dans l'article traduit en français ci-dessous il est question entre autre de deux plantes alimentaires emblématiques du peuple Tremembé :
Murici - byrsonima crassifolia au fruit jaune très parfumé.
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Par Hermann Luyken — Travail personnel, CC BY-SA 3.0, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=10272474
Batiputá - ouratea fieldingiana, un buisson qui se garnit de grappes denses de fruits bleu-noir qui donnent une huile utilisée en massage pour soigner les tumeurs, les douleurs rhumatismals et les brûlures. cette plante est chantée dans le rituel du torém pour louer ses vertus médicinale.
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Quelques plantes utilisées pour des usages différents
Ameixa - ximenia americana L., alimentation, médecine, alimentation animale et artisanat. Famille: olacacées.
Jatobá - hymenaea courbaril, alimentation, médecine, artisanat. Famille : fabacées.
Caju - anacardium occidentale L. utilisée comme aliment, médicament, dans les rituels et dans l'alimentation animale. Famille : anacardiacées.
Un document intéressant mais en portugais :
La fête de la farine de manioc (festa da farinhada) célèbre également la tradition culturelle du peuple Tremembé du village de Barro do Mundaú.
Cet aliment de base indispensable à la subsistance du peuple est préparé de plusieurs façons dont la farine qui est d'une grande importance.
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