Brésil - Le Covid-19 avance sur le Xingu

Vendredi 26 juin 2020

On compte déjà au moins neuf décès et 317 cas confirmés parmi les populations indigènes du bassin du Xingu. Matariwa Yawalapiti est décédé ce mercredi (24), à Cuiabá (MT)

Il y a déjà au moins 9 décès confirmés par Covid-19 parmi les indigènes du bassin du Xingu. Matariwa Yawalapiti est décédé dans la nuit de mercredi  (24), à Cuiabá (Mato Grosso), après avoir reçu une assistance à Canarana, où il vivait, et à Água Boa, une ville de référence pour l'assistance aux cas de complexité moyenne dans la région. Frère du chef Aritana et de feu Pirakumã Yawalapiti, Matariwa est le deuxième mort indigène du territoire indigène  du Xingu (TIX). Le 13 juin, un bébé du peuple Kalapalo est mort d'un "syndrome respiratoire aigu et de Covid-19".

Le TIX compte 24 cas de Covid-19 confirmés par le District sanitaire spécial indigène (Dsei) Xingu dans six villages. Il y a encore deux cas à Canarana.

Les sept autres décès sont concentrés dans les terres indigènes Kayapó et Las Casas (TI) dans le Pará. Selon le dernier bulletin du Dsei, publié le 19/06, il y a 206 cas de Covid-19, soit presque deux fois plus que dix jours plus tôt, lorsque l'agence avait fait état de deux décès et de 105 cas. Jusqu'à la clôture du rapport, il n'y a pas eu de mise à jour officielle des données du Dsei.

"D'après les informations non officielles que nous avons suivies, tout indique que les cas sont en augmentation. Malheureusement, nous voyons la maladie se propager rapidement dans les principaux bassins versants du Xingu, avec des cas confirmés dans des zones reculées d'Iriri et de Riozinho", déclare Adriano Jerozolimski, coordinateur exécutif de l'Association des forêts protégées, une organisation qui représente trente communautés Kayapó.

La terre indigène Menkragnoti, également située dans le Pará, a enregistré les premiers cas de Covid-19 la semaine dernière. Un homme indigène a été transféré du village de Kubenkokre à Novo Progresso, il n'a pas eu besoin d'être hospitalisé et a reçu des soins à la Casai. Quelques jours plus tard, sa femme a également été testée positive. Les deux vont bien.

Dans la région de Terra do Meio, il y a 95 cas confirmés et aucun décès à ce jour : 57 sur la TI Cachoeira Seca, trois sur la TI Trincheira Bacajá, 10 sur la TI Juruna do Km 17, deux sur la TI Arara, 13 sur la TI Kuruaya, un sur la TI Paquiçamba et neuf sur la TI Xipaya. L'information date cependant du 17/06. Le Dsei Altamira n'a pas mis à jour les données jusqu'à présent.

Dans le but d'alerter les populations indigènes, en particulier les plus jeunes, sur les dangers de la maladie, l'Association des terres indigènes du Xingu (Atix) et Rede Xingu + ont produit des vidéos avec les anciens dirigeants du TIX sur les épidémies qui existaient à l'époque du contact avec les non indigènes.

Melobo Ikpeng, un grand dirigeant de son peuple, se rappelle qu'avant le contact, en 1960, il a souffert des épidémies de rougeole et de grippe : "Pourquoi avez-vous pris contact avec nous ? Cela s'est produit parce que nous avions contracté une maladie contagieuse (...) qui a failli mettre fin à notre population. La contagion a été causée par des personnes non indigènes que nous ne connaissions pas".

Münain Katupalá Mehinako a également enregistré une vidéo rappelant comment la rougeole est entrée dans les villages en 1960 : "La maladie ne fait même pas de bruit : elle est invisible ! (...) Je ne sais même pas qui m'a donné la rougeole, tout ce que je sais, c'est que la rougeole est entrée en moi. Et la même chose peut arriver avec le Covid-19. Cette maladie n'avertit pas qu'elle arrive, c'est pourquoi je suis si inquiet pour nous !

Le cercle se referme sur le Xingu

La pandémie progresse dans les municipalités voisines des zones protégées, ce qui met la pression sur les TI et les unités de conservation du Xingu. En une semaine seulement, entre le 18 et le 25 juin, le nombre de décès dans les 53 villes qui touchent le bassin a été de 232 à 290. Le nombre de cas est passé de 10 500 à 13 900 au cours de la même période.

A Canarana, une ville proche du TIX, on compte 82 cas et 2 morts. Querência, également voisine, compte 172 cas et cinq décès. À Guarantã do Norte, la ville de référence de la TI Panará, on dénombre 133 cas et deux décès. En une semaine seulement, les cas à Ourilândia do Norte, une municipalité proche de la T.I Kayapó sont passés de 855 à 1059.

Hier après-midi (25), le secrétariat d'État à la santé du Pará (Sespa) a confirmé 4 800 décès et 96 400 cas de ce nouveau coronavirus dans l'État. Dans le Mato Grosso, il y a 476 décès et 12,6 mille cas, selon un rapport publié le même jour par le Secrétariat d'État à la santé.

La région d'Altamira, une municipalité de référence pour onze terres indigènes, sept unités de conservation et neuf municipalités de la région, compte déjà 127 décès, 4 444 cas confirmés, et le seul hôpital qui s'occupe des cas de complexité moyenne et élevée est avec les unités de soins intensifs bondées. Selon un bulletin publié par le Sespa, 52 personnes sont déjà hospitalisées.

Traduction carolita d'un article paru sur socioambiental.org le 26 juin 2020

Covid-19 avança sobre o Xingu

Matéria atualizada às 18h50 no dia 26/06 Já são ao menos 9 óbitos confirmados por Covid-19 entre indígenas na bacia do Xingu. Matariwa Yawalapiti morreu na noite de quarta feira (24), em Cuia...

https://www.socioambiental.org/pt-br/noticias-socioambientais/covid-19-avanca-sobre-o-xingu

Brésil : Le parc indigène du Xingu - coco Magnanville

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