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/image%2F0566266%2F20241012%2Fob_c6a83d_whipala-ninos-1024x460.jpg "Cocomagnanville a été créé en hommage à Pierre Kerhervé, mon grand-père coco qui m'a permis de devenir l'adulte que je suis. Ce blog évolue au fil du temps, des connaissances et de la maturité de son auteure. Il est à présent presque essentiellement dédié aux peuples originaires de l’Abya Yala (les Amériques) et je me suis appliquée à documenter chaque peuple et culture qui la composent. A présent, les lecteurs qui le souhaitent pourront retrouver cette base de donnée sur un site que je leur ai dédié : Peuples autochtones d'Abya Yala.")
Brésil - Le Cacique Domingos de Aldeia Guarani, à Angra, est hospitalisé avec le Covid-19 ; il y a 30 cas confirmés d'indigènes
Publié le 27 Juin 2020
25/06/2020
Source : O Globo - https://oglobo.globo.com/rio
Le Cacique Domingos de Aldeia Guarani, à Angra, est hospitalisé avec le Covid-19 ; il y a 30 cas confirmés d'indigènes
Avec la pandémie, la communauté dépend des dons pour se nourrir
Felipe Grinberg
25/06/2020 - 04:30
RIO - Le leader indigène Guarani Mbya à Angra dos Reis, le cacique Domingos, a été interné ce mardi avec le coronavirus. Il a été hospitalisé au CTI, où il reçoit un soutien en oxygène, selon la préfecture. Dans toute la ville, 76 décès et 1 395 cas de Covid-19 ont été confirmés.
Il a été diagnostiqué avec le virus il y a environ deux semaines, mais sa situation clinique s'est aggravée lundi, lorsqu'il a commencé à ressentir un essoufflement. Il est l'un des 30 cas de Covid-19 dans le village qui ont été confirmés par la municipalité. La région compte environ 500 habitants, répartis en cinq grandes familles.
Le cacique et les autres personnes diagnostiquées étaient suivis par une équipe de santé qui travaille quotidiennement dans la communauté. L'orientation, selon les indigènes, est qu'ils restent isolés chez eux. Seul Domingos a évolué vers un cas plus grave, nécessitant des soins dans un hôpital. Lorsqu'il a commencé à se sentir essoufflé, le cacique a même pensé à faire une "pajelança" - un rituel en quête de guérison, mais il a été convaincu de chercher de l'aide avant cela.
Le technicien en santé mentale Arundo Terceiro a publié mardi sur ses réseaux sociaux une vidéo indiquant que le cacique lui a dit qu'il avait déjà demandé de l'aide dimanche pour les symptômes, mais qu'on lui avait conseillé de continuer à la maison. A GLOBO, Terceiro, qui est un volontaire d'une ONG travaillant dans le village, a dit que le leader indigène était bouleversé par la situation :
- Il m'a appelé et m'a dit qu'il avait cherché de l'aide mais qu'on lui avait dit de rester en observation. Il était bouleversé par la situation", dit-il.
Le cacique Domingos a été le premier agent de santé du village de Sapukai dans les années 1990. Puis il a également travaillé comme chauffeur et a pris sa retraite il y a peu de temps. Âgé de plus de 60 ans, Domingos est le propriétaire d'une des trois voitures du village. Il se rend donc souvent au centre d'Angra pour faire des courses et emmener d'autres indigènes à la banque pour recevoir les allocations gouvernementales auxquelles ils ont droit.
Sur un réseau social, la mairie d'Angra dos Reis a publié une note indiquant que le cacique "résistait au traitement indiqué par le ministère de la Santé, parce qu'il attendait la fin du rituel de pajelança. La municipalité a également déclaré qu'elle avait accompagné toute la population du village.
L'indigène et maître en linguistique Algemiro da Silva a déclaré à GLOBO qu'au début de la pandémie, beaucoup avaient du mal à comprendre ou à croire que la maladie atteindrait le village. Mais peu à peu, la communauté l'a mieux accepté et aujourd'hui, la journée du village est très affectée. L'internement du cacique, dit-il, a effrayé encore plus les indigènes.
- Nous avons donné des conseils pour éviter certains rituels et autres activités qui pourraient accroître la contagion. Nous savions que certains devaient aller en ville et pouvaient apporter le virus au village. Mais l'admission du cacique a effrayé tout le monde", dit-il.
Il explique également l'importance des rituels pour la culture :
- Nous avons la pajelança dans le village, il y a des danses, des chants, ça fait partie de la culture. Nous avons aussi l'habitude d'être toujours ensemble. Mais je leur ai conseillé de ne pas en faire plus et beaucoup ont suivi ce conseil. La plupart de ceux qui ont eu le Covid se remettent bien.
Algemiro explique également que le village survit pour une grande partie de la vente d'artisanat destinée au tourisme. Avec les mesures d'isolement social, les indigènes sont devenus l'un des plus grands piliers du revenu. Il critique également le manque de soutien de la FUNAI qui, depuis mars, n'a envoyé que 55 paniers à 100 familles.
Un réseau en ligne a été mis en place pour collecter des dons pour l'achat de paniers de nourriture. Un groupe WhatsApp a été créé pour recevoir toutes les preuves de dons afin d'assurer une plus grande transparence. Il y a déjà plus de 200 participants. Ce jeudi, le quatrième lot devrait être livré avec l'argent collecté :
- Cette initiative était très bien car sans ce panier de base, nous n'aurions pas de nourriture dans le village. Avec l'argent collecté, nous avons pu acheter les produits de base pour survivre - ça compte.
Contactée aux premières heures de ce jeudi, la FUNAI n'a pas encore répondu.
Traduction carolita d'un article paru sur socioambiental.org le 25/06/2020
source d'origine https://oglobo.globo.com/rio/cacique-domingos-de-aldeia-guarani-em-angra-internado-com-covid-19-ha-30-casos-de-indigenas-confirmados-24497813
Cacique Domingos de Aldeia Guarani, em Angra, é internado com Covid-19; há 30 casos de indígenas confirmados Com a pandemia, comunidade depende de doações para se alimentar Felipe Grinberg ...