La pomme de terre, un aliment vital pour faire face à toute famine

Publié le 31 Mai 2020

Servindi, 30 mai 2020 - Lors de la Journée nationale de la pomme de terre, la Confédération nationale agraire (CNA) a rappelé au gouvernement sa demande d'intégrer ce tubercule dans les programmes sociaux en tant que produit acquis auprès des agriculteurs eux-mêmes.

La pomme de terre est l'une des plus grandes contributions alimentaires au monde et sa production ou sa consommation devrait être encouragée afin de stimuler les économies locales, au lieu de privilégier l'achat de produits étrangers tels que les pâtes.

À cette fin, il est urgent que le ministère de l'agriculture et de l'irrigation (Minagri) et les gouvernements régionaux garantissent les intrants pour les nouvelles saisons agricoles en éliminant les obstacles bureaucratiques et les processus lourds ou confus.

En ce qui concerne le financement, le CNA indique que les prêts doivent être accordés à ceux qui en ont besoin, mais surtout à des taux et des conditions équitables, afin de ne pas maltraiter et surcharger le producteur rural.

Cela doit s'accompagner de la diffusion de protocoles de biosécurité afin que les producteurs disposent de toutes les mesures de protection et de soins nécessaires pour éviter d'acquérir le COVID-19.

Nous n'apprécions pas le trésor que nous avons


Antolín Huáscar, président de la CNA, s'inquiète du fait que la relance économique a un effet discriminatoire car elle encourage la consommation de pommes de terre importées de Belgique, des États-Unis et des Pays-Bas.

"Les chaînes de restaurants et de volailles ne donnent pas la priorité à l'achat de pommes de terre de nos frères de la campagne (...) il y a une concurrence déloyale évidente et un abandon notoire du secteur agricole au Pérou", déclare Antolin Huáscar.

Cela se passe non seulement dans la capitale, mais aussi dans les campagnes, où des obstacles quotidiens s'opposent au transfert et à la distribution des produits vers les marchés d'approvisionnement.

La situation est très triste et si critique pour les petits agriculteurs que certains sont obligés de jeter leurs produits sur les routes, explique le responsable agraire.

"Nous demandons aux autorités de sensibiliser le public au rôle de ce tubercule dans l'agriculture, l'économie et la sécurité alimentaire. Ne permettons pas que les pommes de terre transformées continuent à gagner en popularité", déclare le dirigeant de Cusco.

La pomme de terre est péruvienne et nous pourrions facilement devenir des leaders non seulement dans sa production mais aussi dans sa consommation. 

Le Pérou, pays des variétés de pommes de terre


Dans une note d'information, l'union agraire nationale a souligné qu'il existe au Pérou plus de 3500 variétés de pommes de terre, avec des propriétés et des qualités différentes.

Cette diversité est due au travail louable des communautés qui pratiquent la petite agriculture familiale, en particulier dans les régions des hautes Andes de Puno, Huánuco, Cusco, Cajamarca, Huancavelica et Junín, entre autres.

Selon l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), le Pérou se situe dans le classement des 25 pays du monde pour la production de ces aliments.

En 2018, la production nationale s'élevait à un total de 5 millions 121 110 tonnes. Aujourd'hui, face au scénario d'une pandémie, la pomme de terre est donc présentée comme un aliment vital pour faire face avec résilience à une éventuelle famine.
 

traduction carolita d'un article paru sur Servindi.org le 30/05/2020

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