Brésil - Peuple Kokama - Histoire

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Les premières références aux Kokama, fournies par les explorateurs et les missionnaires aux XVIe et XVIIe siècles, situent leurs principaux établissements au milieu et en bas du rio Ucayali, un affluent sud de l'Amazonie péruvienne. Au début du XVIe siècle, les Kokama vivant dans cette région ont été en contact avec Juan de Salinaso, le premier européen à les atteindre. L'expédition d'Ursua et d'Aguirre en Amazonie dans la période 1560, racontée par le capitaine Altamirano, rapporte la rencontre avec ces indiens à l'embouchure de l'Ucayali. Dans la région proche de la partie supérieure du fleuve Amazone, y compris le Marañon, les cours inférieurs du Huallaga et de l'Ucayali ainsi que le rio Napo, la conquête missionnaire avait déjà atteint les Omaga (Kambeba) et les Kokama depuis 1547. 

Le front missionnaire jésuite s'est établi avec plus de force en Amazonie grâce au travail des prêtres Samuel Fritz et Richler, qui ont commencé à faire la catéchèse pour les Omagua, Assuare, Ibanoma, Taumã, Xebeco et Kokama. En territoire brésilien, la mission de San Joaquin de Omagua, coordonnée par Fritz, a été installée à Putumayo (Içá) et 27 autres ont été fondées au cours des décennies suivantes. Pendant longtemps, les Jésuites ont eu une position privilégiée dans la formulation et l'exécution de la politique indigène dans les territoires d'Amérique, et ont ensuite été les principaux responsables de la concentration des différents groupes ethniques dans les colonies de missionnaires. 

A la fin du 17ème et au début du 18ème siècle, les portugais ont avancé vers le fleuve Amazone. Avec le transfert de pouvoir des missions jésuites espagnoles aux carmélites portugaises en 1710, commence la période des "troupes de sauvetage" portugaises qui, par des incursions dévastatrices, pénètrent dans la zone de la mission, la font abandonner et obligent les survivants à se replier. 

Au XIXe siècle, la législation impériale reste anti-indigène, établissant des interdictions formelles, des incitations officielles à l'asservissement des indiens et l'organisation d'actions armées visant à étendre la colonisation des territoires qu'ils occupent. Au cours de la période 1750-1850, toutes les informations disponibles sur la situation des populations de la haute Amazonie concordent avec les rapports sur l'instabilité des noyaux indigènes, qui ont souffert de fortes variations de population. 

Le processus d'extraction du caoutchouc a introduit de nouveaux intérêts, techniques et façons d'être dans la région. La situation après 1870 implique de nouvelles formes de pression sur les groupes indigènes de la Haute Amazonie. Les cueilleurs de châtaignes et les collecteurs de caoutchouc occupaient alors des territoires de plus en plus étendus, atteignant les régions des groupes indigènes qui vivaient jusqu'alors selon leur économie traditionnelle, basée sur l'agriculture, la chasse et la pêche. 

Le processus d'extraction a nécessité l'incorporation de nouvelles zones de terre et l'extension de la main-d'œuvre disponible, déjà assez rare après l'abolition de l'esclavage en 1888, et la région proche du Solimões constituait un réservoir naturel considérable de caoutchouc. Cependant, avec la chute des prix internationaux de cette ressource au XXe siècle, les patrons du caoutchouc ont commencé à utiliser la main-d'œuvre indigène dans l'extraction du bois, l'agriculture, la production de farine, la chasse d'animaux à peaux de valeur commerciale et la pêche. 

Au début du XXe siècle, la population Kokama vivant en Amazonie péruvienne, près de la ville de Caballocha, a commencé un mouvement migratoire continu vers le haut Solimões du Brésil. Mais la majorité du groupe, d'ailleurs, est restée sur le territoire d'origine, faisant référence en 1936 aux villages Kokama situés dans l'Ucayali, entre les villes d'Iquitos et de Contamaná, ainsi qu'au cours inférieur du rio Tapiche. Selon un document de 1943, ceux qui avaient émigré au Brésil le long du Solimões se sont installés, entre autres, dans les bras des rios Tauaré, Panelas et Floresta. 

Ainsi, des facteurs externes tels que l'insertion dans les missions au début de l'histoire des contacts, ainsi que les fronts d'extraction qui se sont installés dans la région de la haute Amazonie quelques siècles plus tard, ont provoqué le déplacement de nombreux groupes indigènes de leurs territoires traditionnels. C'est également en raison des réalités sociales imposées qu'à la fin du XIXe siècle, une partie des Kokama a quitté le Pérou et la Colombie pour le Brésil, s'insérant dans le système d'exploitation du caoutchouc. 

 La Confrérie de la Sainte-Croix

Une autre motivation importante pour les migrations ultérieures des Kokama vers le Brésil a été le mouvement messianique qui a été connu sous le nom de Fraternité de la Sainte-Croix. Entre 1971 et 1987, de nombreuses familles Kokama ont migré de la ville de Nauta au Pérou et de nombreux lieux de résidence sur les rives du fleuve Marañon (près de son confluent avec l'Ucayali) vers l'intérieur de la forêt. Ils se sont appelés "frères" et ont commencé à former de nouvelles communautés en attendant la fin imminente du monde. Ils se sont ensuite mis en marche vers une ville sainte sur le fleuve Juí, un affluent de l'Içá (la suite du Putumayo) en territoire brésilien. 

Le leader du mouvement était un prophète brésilien, probablement un métis, connu sous le nom de Francisco da Cruz. Il a visité des communautés sur les principaux fleuves de l'Amazonie péruvienne (Ucayali, Amazonas, Marañon), où il a prêché sa doctrine sur la dernière réforme du christianisme et la fin du monde. On dit qu'il a soigné les malades, enseigné des techniques agricoles, planté des croix et fondé de nouvelles communautés religieuses, et qu'il a dicté des règles de vie à ceux qui allaient devenir ses disciples. 

Suivi par une multitude de disciples - pour la plupart indigènes - Frère Francisco arrive ensuite dans les villes péruviennes de Pucallpa, Iquitos et Nauta, où il tente de contacter les autorités civiles et catholiques dans l'intention d'être reconnu officiellement comme le dernier réformateur du christianisme. Enfin, il a descendu le fleuve Amazone avec l'intention d'atteindre la Colombie, mais a été retenu à la frontière, accusé d'être "communiste" et arrêté par les autorités brésiliennes. 

Après quelques jours, il a été libéré sous la pression de ses partisans, mais il a signé un engagement à se limiter à l'intérieur de la forêt. Frère Francisco  décide alors de remonter le rio Içá (Putumayo) et y fonde, dans l'un de ses affluents, le Juí, sa résidence définitive et le siège du mouvement. Il y reste avec ses disciples jusqu'en 1982, date à laquelle il meurt en laissant comme successeur un indigène d'origine Tupinambá qui prendra plus tard le nom de Francisco Neves da Cruz (Agüero, 1994 : 7).

traduction carolita d'un extait de l'article sur le peuple Kokama du site pib.socioambiental.org 

Kokama

Habitantes de las márgenes del Solimões, el contacto de los Kokama con la sociedad no indígena se remonta a las primeras décadas de la colonización. Los desplazamientos y el establecimiento fo...

https://pib.socioambiental.org/es/Povo:Kokama