Brésil : Le peuple Tapirapé
Publié le 7 Mai 2020
![](https://img.over-blog-kiwi.com/0/56/62/66/20200507/ob_ba4ed2_60539737-2328309450828524-125740094027.jpg#width=576&height=576)
Peuple autochtone du Brésil parlant une langue de la famille linguistique tupí-guaraní et vivant dans la région montagneuse d’Urubú Branco dans le Mato Gross.
A partir du milieu du XXe siècle ils ont subi une forte diminution de leur population à cause des fronts d’expansion et à partir de là ont renforcé les liens avec les groupes Karajá qui étaient avant leurs ennemis. Leurs terres traditionnelles vont être envahies par des haciendas et ils vont obtenir dans les années 1990 deux Terres Indigènes (T.I) dont l’une est partagée avec les Karajá. Sur la T.I Urubú Branco ils subissent des problèmes territoriaux dus à l’invasion des propriétaires fonciers et des mineurs.
Population : 760 personnes (2014)
Terres Indigènes et localisation
- T.I Araguaia – 1.358.500 hectares, 3502 personnes, réserve homologuée dans le Tocantins. Villes : Formoso do Araguaia , Lagoa da Confusão, Plum. 4 peuples y vivent : Avá-Canoiero (langue tupí-guaraní), Iny Karajá (langue karajá), Javaé (langue karajá) et Tapirapé (langue tupí- Guaraní).
- T.I Tapirapé/Karajá – 66.166 hectares, 512 personnes, réserve homologuée dans le Mato Grosso. Villes : Luciara, Santa Terenzinha. 2 peuples y vivent : Iny Karajá (langue karajá), Tapirapé (langue tupí- Guaraní).
- T.I Urubu Branco – 167.533 hectares, 583 personnes, réserve homologuée dans le Mato Grosso. Villes : Confresa, Porto Alegre do Norte, Santa Terenzinha. Peuple Tapirapé.
La région est composé de forêts tropicales avec une faune et une flore typiquement amazoniennes, entrecoupée de champs ouverts. Les villages et les plantations sont situés près de la jungle dense des hautes plaines non inondables.
Tapi’itawa est le village le plus connu du peuple, il reproduit les conditions idéales pour localiser un village : terrain non inondable, proche de la haute selva pour l’agriculture, proche de champs ouverts marginaux avec des aflluents du rio Araguaia.
![Brésil - Peuple Tapirapé - Histoire - coco Magnanville](https://image.over-blog.com/Wl4Ng3SNHoITOC647n81waJuXF0=/170x170/smart/filters:no_upscale()/image%2F0566266%2F20200504%2Fob_310353_indians-of-northeastern-of-brazil-2.jpg)
Brésil - Peuple Tapirapé - Histoire - coco Magnanville
By uploaded by User:Tetraktys - Agência Brasil [1], CC BY 3.0 br, https://commons.wikimedia.org/w/index.php?curid=3700858 Histoire de l'occupation Les Tapirapé sont un groupe originaire du cours ...
http://cocomagnanville.over-blog.com/2020/05/bresil-peuple-tapirape-histoire.html
Langue
Tapirapé , branche IV des langues tupí-guaraní.
Organisation sociale
Le village est composé de maisons disposées en cercles autour de la maison des hommes, la takara. Avant les années 1950 les maisons étaient habitées par des familles élargies. La famille idéale était composée d’un groupe de femmes apparentées représentant 2 à 3 générations. Cependant de nos jours la famille élargie perd de l’importance au profit de la famille nucléaire (couple et ses enfants).
![](https://img.over-blog-kiwi.com/0/56/62/66/20200507/ob_2cbb24_tapirape-5.jpg#width=272&height=400)
Les sociétés d’oiseaux
Les sociétés d »oiseaux », wyra sont aussi très importantes. Ce sont des sociétés masculines, divisées en grandes moitiés composées de tranches d’âge : hommes âgés, hommes mûrs et hommes jeunes. Un homme s’attache à la société des oiseaux de son père et quand il grandit il passe à l’autre groupe de sa propre moitié. Le wyra agit de manière compétitive dans les activités masculines de la chasse, des cérémonies, des tâches agricoles, des groupes de construction de maisons. Le wyra divise la population masculine en 2 moitiés, chacune divisée en 3 classes d’âge.
Société des oiseaux blancs
Wrachinga – 10/16 ans – perroquet : wrankura
Wranchingiá – hommes mûrs de 16/35 ans – perroquet : anancha
Wranchingó – hommes plus vieus de 35/55 ans – perroquet : tanawe
Il y a aussi des sociétés alimentaires : tataopawa
Elles ont une fonction cérémonielle. Ces sociétés agissaient autrefois comme régulateurs et se réunissaient pour la distribution et la consommation des aliments. Ces groupes alimentaires (plantations, chasse, cueillette, pêche) sont des intermédiaires entre le village et le groupe domestique. La transmission au groupe alimentaire se fait de façon à ce que les fils appartiennent au groupe du père et les filles au groupe de la mère. Wrangley cite huit groupes de tataopawa :
Tataopawa : groupes de nourriture ou alimentaires
Amirapé : les premiers
Maniutawera : ceux du manioc
Awaiku : ceux du manioc doux
Tawaupera : ceux du village
Chakanepera : ceux du caiman
Chanetawa : ceux de notre village
Pananiwana : ceux de la rivière
Kawano : ceux de la guêpe
Leadership
La société tapirapé est une société égalitaire, les chefs entretiennent des contacts quotidiens à travers des réunions nocturnes des hommes dans la cour du takara (maison des hommes). Toutes les questions liées à la communauté y sont traitées. Celui qui a un leadership formel ne fait qu’approuver des décisions discutées de manière exhaustive par le collectif des hommes. Il n’y a pas de figure d’un leader fort qui s’impose aux autres.
Activités productives
Les communautés sont soutenues par les activités agricoles. Les plantations représentent la base alimentaire et avec la chasse elles représentent aussi la structure de la vie spirituelle. Les espèces principalement cultivées sont le manioc (pour la farine) , le manioc doux, le maïs, le riz, les bananes, les papayes, le cará, les patates douces, les courges, les amandes, les haricots andu, le coton.
Près des maisons il y a des roucous et des manguiers.
La chasse
Les espèces les plus recherchées sont :
Pécari à lèvres blanches (tayassu albirostris), pécari à collier (tayassu tajacu), paca (Coelogenys paca), cotia (Dasyprocata, sp.), tamanoir (Myrmecophaga jubata), tortue charbonnière à pattes jaunes (Testudo tabulata), coati à nez blanc(Nasua narica), sapajou noir (Cebus nigritus), tortue (Podocnemis expansa) et ses oeufs, tracajá (Podecnemis unifilio) et ses oeuf), daguet rouge (Mazama americana), alouate (Alouatta, sp), tapir (Tapirus americanus) et ouette (Alopochen discolor) entre autres.
La collecte
La collecte est faite individuellement par familles lors des excursions d’été dans la savane ou dans les champs ouverts. 47 espèces de fruits sauvages sont récoltés par les Tapirapé desquels se démarque le pequi. Cette collecte représente une source alimentaire importante et la récolte se fait en combinaison avec la pêche. Ils campent sur les rives des lacs et passent leur temps à pêcher, à collecter des œufs de tortues sur les plages, à collecter des fruits sauvages, du miel sauvage, des noix de coco. La pêche se pratique en été dans les lacs et les ruisseaux avec des pièges, des arcs et des flèches et la méthode du timbo surtout pour pêcher le pirarucu. L’hiver ils pêchent aussi mais moins fréquemment.
Elevage
L’élevage s’inscrit dans la nécessité de trouver de nouveaux modes de subsistance dans des espaces milités. Le troupeau de bovins des Tapirapé compte environ 200 têtes de bétail. Ils se sont bien organisés pour le gérer en formant des cow boys Tapirapé qui sont des salariés de la communauté.
Chamanisme
La sécurité physique et émotionnelle des Tapirapé dépend de la puissance de leurs chamans. Selon eux pour qu’une femme donne naissance à un enfant il faut que le chaman (paxé) donne l’âme de l’enfant à la mère. Dans le monde des esprits anchuga il y a de un nombre infini d’âmes. De cette façon la stérilité et la fertilité des femmes s’explique par l’intervention de leurs chamans. C’est dans la montagne d’Urubu Bbranco que se trouve « la réserve d’âmes d’enfants » essentielle à la continuité du groupe.
Dans un grand mur de pierre, à la saison des pluies, il y a une majestueuse cascade nommée Yrywo »ywawa « l’endroit où le proxénète blanc boit de l’eau », l’habitat d’espèces animales locales dont certains oiseaux et lieu considéré sacré pour les Tapirapé car c’est la maison de Tareperi, un personnage mythologique qui n’apparait que lorsque le paxé le cherche. Il est considéré comme le père des enfants du lieu où le proxénète blanc boit de l’eau, Yrywo’ywawa hakawa.
![](https://img.over-blog-kiwi.com/0/56/62/66/20200507/ob_be023c_tapirape-02.jpg#width=400&height=262)
Les cycles cérémoniels sont constitués des rituels suivants :
- xepaanogawa- de fin septembre à début octobre
- construction du takara (maison des hommes) en décembre
- ka’o et marakayja – fin février, début mars
- rituel du tawa fin juin (voir une image)
Le rituel le plus vaste et étendu et point culminant du cycle cérémoniel est l’initiation des garçons et leur passage à la catégorie des hommes. Pour réaliser ce rituel les Tapirapé doivent se rendre dans la région d’Urubu Branco guidés par leur paxé, sur une période assez longue afin d’obtenir de la nourriture nécessaire à la réalisation du rituel du marakayja. Les équipes sont composées des moitiés du wyra et ciblent surtout le pécari à lèvres blanches qui est considéré comme une nourriture de choix. Le rituel marakayja se déroule quand la nourriture est enfin obtenue.
Artisanat
L’artisanat représente l’activité commerciale la plus importante et c’est même la seule qui leur rapporte un peu d’argent pour pouvoir ensuite acheter des produits devenus essentiels.
Ils fabriquent de la vannerie, des arcs et des flèches, des rames, des lances, des objets rituels comme le tawa ou grand visage.
Ce sont les regatões qui vendent les produits à partir de leurs bateaux aux touristes qui villages l’été. Une boutique de la Funai achète également la production des Tapirapé et la revend dans les villes comme São Félix del Araguaia, Goiania, Brasilia ou São Paulo.
source : pib.socioambiantal.org
Vidéo complémentaire