Brésil : Le peuple Kanamari
Publié le 29 Mai 2020
Peuple autochtone du Brésil vivant dans l’état d’Amazonas et qui, malgré les adversités apportées au long du XXe siècle, surtout par la présence croissante et violente de non indigènes sur son territoire, a réussi à maintenir la richesse et la complexité de sa langue, de sa mythologie et de ses rituels.
Population : 4002 personnes (2014)
Langue : katukina-kanamari, de la famille des langues katukina, comprenant 2 dialectes, le katukina et le kanamari, ce dernier étant le plus parlé le long des rios Purus, Jurua, Jutuai, Itaquai, Javari et Japura (source sorosoro). 1500 à 2000 locuteurs.
Il y a peu de variations dialectiques entre les groupes.
Autodésignation : tukuna = peuple (excluant les peuples voisins de langues pano, arawá et ticuna).
Terres Indigènes
- T.I Kanamari do rio Juruá – 596.433 hectares, 806 personnes, réserve homologuée. Villes : Eirunepé, Itamarati, Pauini.
- T.I Maraã/Urubaxi – 94.405 hectares, 185 personnes, réserve homologuée. Villes : Maraã, Santa Isabel do Rio Negro. 2 peuples y vivent : Kanamari (langue katukina) et isolés de l’igarapé Bafuanã.
- T.I Mawetek – 115.492 hectares, 151 personnes, réserve homologuée. Villes : Eirunepé, Ipixuna, Jutai.
- T.I Paraná do Paricá – 7866 hectares, 34 personnes, réserve homologuée. Ville : Maraã.
- T.I Patauá – 615 hectares, 47 personnes, réserve homologuée. Ville : Autazes. 2 peuples y vivent : Kanamari (langue katukina) et Mura (langue mura).
- T.I Vale do Javari 8.544.480 d’hectares, 6978 personnes. Réserve homologuée. Villes : Atalaia do Norte, Benjamin Constant, Jutai, São Paulo de Olivença. 26 peuples y vivent : Isolés de l’Alto Jutai, isolés de l’igarapé Alerta, isolés de l’igarapé Amburus, isolés de l’igarapé Cravo, isolés de l’igarapé Flecheira, isolés de l’igarapé Inferno, isolés de l’igarapé Lambança, isolés de l’igarapé Nauá, isolés de l’igarapé Pedro Lopes, isolés de l’igarapé São José, isolés de l’igarapé São Salvador, isolés du Jandiatuba, isolés du rio Bóia/Curuena, isolés du rio Pedra, isolés du rio Quixito, isolés Korubo. Peuple Kanamari (langue katukina), peuple Korubo (langue pano), peuple Kulina pano (langue pano), peuple Marubo (langue pano), peuple Matis (peuple pano), peuple Matsès (langue pano), peuple Tsoham Dyapa (langue katukina).
Brésil - Peuple Kanamari - Histoire - coco Magnanville
image L'étendue de la zone occupée par les Kanamari, la diversité des expériences passées et présentes avec les non-indigènes et le fait que les premiers blancs sont entrés dans le Juruá i...
http://cocomagnanville.over-blog.com/2020/05/bresil-peuples-kanamari-histoire.html
photo: Bruno Kelly/Amazônia Real
Mode de vie
Le cycle annuel est divisé en deux saisons, la saison sèche d’avril à septembre et la saison des pluies d’octobre à mars. La période de transition est le friagem (portugais) ou poru en kanamari. Chaque saison est subdivisée en périodes plus sèches ou plus humides.
Pendant la saison sèche les unités familiales se dispersent pour des expéditions de chasse, la recherche de tortues d’eau douce sur les plages. Les mouvements sont le plus souvent à petite échelle mais parfois ce sont des villages entiers surtout s’ils peuvent se réunir autour de frères et sœurs et de leurs enfants mariés.
La saison sèche est la période des rituels notamment le Pidah-pa marquant la dernière étape du deuil.
Le kohana-pa, rituel dans lequel les Kanamari sont visités par les morts.
Pendant la saison des pluies, l’unité villageoise est mise en valeur et seuls de courts trajets sont effectués. Ils ont tendance à rester avec des parents proches, chasser ensemble, manger ensemble, évitant les villages voisins ou éloignés. De petites expéditions ont lieu pour récolter des fruits sauvages.
Ils extraient des cœurs de palmier sauvages (pupunha) dans les cultures abandonnées faisant partie des forêts secondaires, tout comme ils y récoltent de l’açaï. Tout le village peut s’y rendre et ils s’unissent aussi pour préparer et consommer la boisson à base de cœur de palmier, pupunha.
Organisation sociale
Foto: Bruno Kelly/Amazônia Real
Les sous-groupes sont nommés d’après un nom animal suivi du suffixe –dyapa auparavant associé à des rivières spécifiques et des affluents. Les sous-groupes sont définis par la distance qu’ils établissent les uns par rapport aux autres. Cette dynamique de proximité et de distance fait partir intégrante de la configuration sociale Kanamari. Les alliances sont souvent éphémères, elles entraînent fréquemment l’assimilation d’un groupe par l’autre.
Villages et chefs
Ils n’ont pas de terme générique pour désigner le village en dehors de hak nyanima (maloca ou hutte) qui signifie « grande maison ». ils ont cessé la fabrication des malocas au milieu du XXe siècle quand ils ont commencé à travailler intensément avec les blancs.Ils construisent à présent des maisons dans le style régionale avec derrière une cour nommée hokanim.
Les Kanamari disent qu’ils aimeraient bien vivre avec « leurs vrais parents » mais le processus historique initié par le contact avec les blancs a rendu cela impossible en raison de la distance géographique entre les membres du même sous-groupe et par le fait qu’ils vivent avec des « non parents » winhim tu. Les frontières entre les groupes ne sont plus précises et les mariages mixtes répétés ont abouti à des sujets s’identifiant à la pluralité –dyapa.
Cosmologie, mythologie
Le cacique Adílio Kanamari, dont le nom dans sa langue est Arabonã dans le village de Bananeira (Photo : Bruno Kelly/Amazônia Real)
Le monde dans lequel ils vivent est le résultat de la chute de l’ancien ciel Kodoh kidak et de la présence subséquente du héros créateur Tamakori. Les Kanamari racontent que le crapaud Piyoyom a lancé une flèche dans l’ancien ciel qui était très bas, au-dessus des gens le déchirant. Les vestiges du ciel se sont effondrés et ont créé la selva et le sol sur lequel nous marchons. Après l’ancien ciel est arrivé le nouveau ciel, Kodoh Aboawa, très éloigné de la terre. Dès que l’âme des morts atteint le ciel elle trouve son hamac prêt et elle peut se reposer de son voyage. Dans le ciel l’âme va acquérir un nouveau corps, dans la période qui correspond au deuil, mahwa, sur la terre. Pendant cette période de deuil, l’âme se déplace sans cesse de la terre au ciel et elle peut parfois causer des maladies en s’approchant des jeunes enfants.
Source : pib.socioambiental.org
Avec l'article traduit ci-dessous on apprend à mieux connaître le peuple Kanamari :
Brésil - Le peuple Kanamari vit le drame du deuil permanent - coco Magnanville
Traduction d'un article de février 2019 en rapport avec l'article sur le peuple Kanamari. Auteur : Elaíze Farias | 11/02/2019 à 14:43 Dans la T.I Vale do Javari, les décès deviennent fréquent...