Texas - Le combat de la tribu Carrizo Comecrudo "Kgna
Publié le 12 Avril 2020
La tribu Carrizo Comecrudo, dans la région du Texas (USA), poursuit sa lutte pour les droits environnementaux et pour son territoire qui se trouve sur la voie de l'extension de la clôture frontalière proposée par le président Trump, sur les rives du Rio Grande. Notre collaboratrice Amalia a pu leur rendre visite et s'entretenir avec leur chef Juan Mancías
Les tribus indigènes cherchent à protéger leurs arbres, leurs rivières et leurs cimetières sacrés. Lors de notre voyage au Texas, nous avons visité la tribu Raw Reed/`K Gna du territoire Somisek, une région qu'ils occupent et qui fait partie de l'État du Texas. Nous sommes arrivés chez Juan Mancias vers dix heures du soir. Pour y arriver, nous sommes passés par des routes bordées d'arbres où nous avons pu observer quelques cerfs.
Nous avons été reçus par Laura Yohualtlahuiz (notre guide), et elle nous a présenté Juan Mancias, un leader indigène qui se bat aujourd'hui avec un groupe de frères et voisins indigènes contre la construction du mur frontalier, pour protéger leurs terres. Cette lutte se poursuit depuis 2019, et les Carrizos comecrudo/`K Gna, en octobre de l'année dernière, se sont rendus au tribunal fédéral pour intenter un procès au gouvernement, qu'ils accusent de garder secrets les détails du projet, de détruire des arbres et des rivières.
Mancías a dit : "Nous protégeons notre terre parce que nous en sommes issus. Nos territoires sont sacrés et ce projet de clôture va à l'encontre de plusieurs lois constitutionnellement établies qui ne sont pas respectées.
"Nous sommes éduqués et nous pouvons comprendre, beaucoup de choses, mais nous ne pouvons pas comprendre comment ils veulent prendre nos territoires alors qu'en réalité ce n'est pas la limite initiale, ils entrent sur nos terres, ce qui est très loin de la limite", a commenté Juan Macías, chef de la tribu Carrizo Comecrudo.
L'année dernière, en octobre, la tribu a intenté un procès pour contester l'inconstitutionnalité des décrets du président Trump qui ont détourné l'argent destiné au mur. Selon les experts, le mur affecterait le Rio Grande, qui divise les deux pays, et ne permettrait pas aux citoyens de la région d'accéder aux activités de loisirs
Le mur perturberait également les enterrements des indigènes et les sites sacrés le long du delta du fleuve. C'est dans cette région que les clans tribaux ont vécu, commercé et enterré leurs morts pendant des siècles avant la colonisation.
"Ils essaient d'effacer ce que nous sommes, et c'est un génocide. La guerre avec les indigènes n'est pas terminée, seuls les champs de bataille ont changé. Maintenant, la bataille se déroule dans les tribunaux", explique M. Mancías.
En fait, à ce jour, peu de détails ont été publiés sur le projet de mur, car le gouvernement veut d'accélérer le projet, pourtant ce projet est lié à la qualité de l'air et de l'eau, aux espèces menacées, aux terres publiques et aux droits des peuples amérindiens. L'exemption comprend l'Archaeological and Historical Preservation Act et la Native American Graves Protection and Repatriation Act.
La tribu a déposé des pétitions officielles auprès des agences gouvernementales et des entrepreneurs privés pour qu'ils cessent la construction et annulent le projet. Ils disent qu'ils ne veulent pas que ce projet provoque "plus de division, ou qu'il déterre nos ancêtres". Nous, les humains, ne possédons pas la terre, la terre nous possède, donc nous la revendiquons. Elle nous identifie.
La tribu qui continue à camper sur le territoire aujourd'hui, ainsi que de nombreux voisins disent tous : "Toute la rivière serait touchée par le mur, il causerait une destruction écologique, il briserait des communautés entières et détruirait de nombreuses espèces sauvages.
"Les gens ne comprennent pas que dans ces territoires, il y a aussi nos médicaments. Ils détruisent tous les éléments indigènes et la nature. Nous avons campé sur le site pour sensibiliser et montrer que nous n'abandonnerons pas, que nous sommes toujours là, que nous ne partirons pas et que nous avons le droit d'exprimer notre opinion. C'est notre terre", dit Mancías.
Mancias est originaire de ces terres et ressent un fort lien avec ce territoire puisque, dit-il, l'histoire et l'identité spirituelle de son peuple sont enracinées dans toute la vallée. Il nous a raconté comment ils vivent leurs cérémonies, comment ils guérissent grâce à leurs plantes médicinales et la relation avec l'univers et la terre mère, que nous partagerons dans le prochain épisode.
Je crois qu'il y a beaucoup à décoloniser, l'homme ne comprend pas que la planète Terre a besoin de protection et non d'exploitation, nous devons comprendre qu'il est entre nos mains de faire notre part en tant qu'enfants de la terre, de prendre soin de l'eau, de prendre soin des arbres, parce que nous allons en avoir besoin, il est temps de se réveiller.
Que cherchons-nous ?
Par Amalia Vargas Inca, PukioSonqo
Image : Lupita Chavez
Date : 28/03/2020
traduction carolita d'un article paru sur Elorejiverde le 28 mars 2020
La Lucha De La Tribu Carrizo Comecrudo `Kgna
La tribu Carrizo Comecrudo en la región de Texas (EEUU) continúa su lucha por los derechos ambientales y por su territorio que se encuentra junto al camino de la expansión del muro fronterizo ...