Lolita Chavez au peuple hondurien qui résiste au COVID-19 et à la corruption
Publié le 4 Avril 2020
COPINH INTIBUCÁ-JEUDI 2 AVRIL 2020-TEMPS DE LECTURE ESTIMÉ : 7 MINUTES
Lolita Chavez
Je suis Aura Lolita Chávez, je suis Maya Kiché, défenseure de la vie, défenseure du territoire, féministe et guérisseuse communautaire. En ce sens, je voulais accepter cette invitation, vous exprimer mon sentiment, un message inspirant en ce matin, où je sais que les mondes sont émus. Nous savons que les communautés sont en danger, qu'elles sont fortement attaquées, que la répression se poursuit. C'est pourquoi cette inspiration, ce message, pour dire aux compitas, aux sœurs, aux compañeras, que cela m'inspire beaucoup, bien que ce message soit pour le Honduras je sais que dans d'autres territoires on peut l'écouter.
Ce message est aussi porté par mon inspiration, principalement par les ancêtres, des ancêtres qui marchent avec nous, nos racines marchent avec notre vie, mais c'est aussi un message inspiré par les défenseurs des territoires que nous avons parcourus, que nous continuons à parcourir, d'autres qui ont marché avec nous, comme Bertita Cáceres du Honduras. C'est aussi un message inspiré de ma propre expérience, parce que je viens d'un peuple qui a surmonté les guerres imposées par le génocide, un génocide profond de haine contre nos vies - si vous connaissez l'histoire du Guatemala, le Kiché a été l'un des territoires les plus attaqués par ces guerres - et parce que l'attention est également portée sur cette situation perverse que nous vivons, l'implantation de ce type de maladie qui se génère dans le monde, je pense que beaucoup de gens la considèrent comme une guerre, comme une attaque.
Mais étant donné cette situation, l'inspiration est très profonde, parce que si nous, les peuples, nous l'avons transcendé, si nous avons été inspirés, nous l'avons fait avec un amour profond de la vie, avec un travail collectif en communauté, dans la territorialité de cette situation, de cette crise civilisatrice dont nous allons sortir, c'est le message inspirant que je veux vous laisser, nous allons en sortir, mais nous allons en sortir aussi avec une conscience cosmique.
D'après l'expérience, les messages et les réflexions de nos grands-mères, quand elles nous disent que parfois nous sommes fatigués sur notre chemin, qu'il y a beaucoup de répression, beaucoup de criminalisation, beaucoup d'attaques, elles nous disent que pendant que notre cœur bat, et pendant que nous écoutons notre respiration, l'espoir est permanent et la lutte continue.
C'est l'une des grandes inspirations que nous tirons des histoires et de la mémoire que nous portons dans nos cellules, nous savons que nous sommes sur ces chemins dans les champs énergétiques, pour nos ancêtres tout est énergie, tout a de la vie, le micro est lié au macro, les existences sont aussi liées au cosmos. Ils sont également liés parce que tout ce qui existe a une mission, dans une marche cyclique centrée sur le cosmos, comme la belle expression que nous donnons qu'est le caracol.
En ce sens, il est très important que ces inspirations puissent être refondues dans notre être, car les approches que nous entendons de la part des systèmes néolibéraux, du capitalisme, des oligarchies, des médias, consistent à générer en principe la peur liée au virus. C'est important parce que lorsque la peur imprègne, ces expressions nous laissent dans des situations de panique, le stress arrive, ou bien nous tombons dans des expressions de dépression et cela ne nous permet pas d'élever notre système immunitaire de la vie.
Donc avec l'amour profond de la vie, nos ancêtres nous disent qu'il faut travailler sur la peur, c'est ce que les Etats génèrent cette peur, quelque chose de contraire à ce que nos ancêtres nous ont dit sur le travail sur les peurs, quand on ne travaille pas sur les peurs, cela nous paralyse, car les attaques haineuses de la police, les expressions de guerre, ce qu'elles génèrent c'est aussi une situation de déséquilibre dans nos champs énergétiques.
Les champs d'énergie sont liés à la spiritualité, à la nature, à la vie communautaire, et c'est ce qui attaque le plus ce système, donc nos petits pas doivent être faits avec un amour profond de réciprocité pour guérir.
Nous ne pouvons pas nous isoler, seulement parler de santé individuelle, cependant l'expression est plutôt une force énergétique pour pouvoir guérir dans un collectif, et guérir dans un collectif ne signifie pas nécessairement être dans un corps présent, tous ensemble d'un corps présent, ceci est très bien, nous nous embrassons, nous nous enlaçons, mais il y a un moment de crise comme celui-ci, ou d'autres domaines peuvent être liés et c'est une expression que les grands-mères nous ont apprise.
Lorsque nous parlons aussi de nos formes holistiques, nous parlons d'expressions que la science a voulu cacher parce qu'elles ne lui conviennent pas, mais il existe des expressions profondément merveilleuses et ou l'esprit génère cette conscience cosmique liée aussi aux expressions des champs d'énergie cosmique.
Quand nous avons ce lien avec le champ d'énergie cosmique, nous générons un autre niveau d'énergie, une autre force d'énergie qui peut aussi nous apporter cette résonance dont nous avons besoin, et qu'il est maintenant très important de nous donner, la résonance des vibrations des fréquences, produisant cet amour de la vie, la chose la plus importante dans ces moments-là est de générer cette force, cette lucidité dont nous avons besoin.
Cela peut être fait dans la guérison spirituelle, dans nos processus de guérison sont utilisés de nombreuses expressions, des outils, car ce n'est pas seulement une méthode que nous pouvons utiliser, il est important de s'auto-guérir, de faire une recherche personnelle, un travail personnel, je sais que ce n'est pas un chemin facile, nous avons besoin de connaître la physiologie, les pathologies, nous avons besoin de connaître d'autres expressions dont peut-être la science occidentale ne nous a pas permis de le faire, mais il est important de sentir, il est très important de transmettre cette force de connectivité.
Cette connectivité peut se faire en principe en générant une prise de conscience, en ne permettant pas ces appels, analysons la situation et vivons ensuite l'urgence, non, l'important c'est que dans l'urgence va la prise de conscience, cette prise de conscience de guérison aussi, car alors nous sommes dans l'action et la réflexion.
Comme nous le voyons dans le Popol Vuh, ce livre nous dit que toute l'humanité fait des erreurs, mais il est très important que de ces erreurs nous puissions les dépasser et apprendre de ces erreurs, il est important que ces leçons soient logées dans la conscience. Pour ne pas refaire les mêmes erreurs, c'est pourquoi l'expression que nos grands-mères utilisent pour nous lier les uns aux autres provient, pour demander justice, de ne pas se taire, pour briser cette répression de notre propre être, pour surmonter la peur dans notre propre être, c'est un chemin qu'il est très important de réaliser.
Il est également important de générer une réciprocité, de ne pas devenir des soldats ou des policiers qui s'en prennent aux plus humbles.
Je crois que cette idée de rester chez soi s'applique à une certaine expression de l'humanité, mais pour une autre expression de l'humanité, ce ne sont pas des recettes dont nous avons besoin, mais plutôt des liens vitaux dans lesquels l'expérience de la vie nous dit ce que nous pouvons faire. Face aux crises que nous avons vécues chez les peuples, nous avons compris quelles sont les voies et les chemins que connaissent ceux d'entre nous qui vivent les crises, ceux d'entre nous qui vivent les atteintes à leur vie, qui ne peuvent pas nous être imposées, comme les politiques néolibérales qui ont généré la terreur et la famine pour nos peuples.
La force pour ceux qui nous écoutent, je dois par exemple maintenant traverser cette situation dans un environnement qui pour moi n'est pas agréable parce qu'en Europe c'est un environnement hostile, individualiste, européiste, en ces temps beaucoup d'expressions de racisme, d'exclusion, de marginalisation, d'expressions xénophobes se diffusent, mais ce qui nous inspire ce sont les réseaux que nous pouvons avoir, nos états émotionnels, les pauses que nous pouvons faire sur notre chemin et l'amour profond pour la communauté, pour dire que je vais bien, que vous allez bien, que je vous guéris. C'est l'expression du t'zkat que nos grands-mères nous ont racontée, et comme nos ancêtres nous l'ont également dit, nous n'avons pas d'autre moyen que de nous battre.
C'est mon inspiration, je vous envoie beaucoup de force, nous avons dans nos communautés nos expressions de guérison, les massages, les herbes, les plantes médicinales, l'ail, le gingembre, le bougainvillée, le miel. Toute cette médecine ancestrale, n'hésitons pas à l'utiliser dans ces situations critiques car il ne leur convient pas que nous ayons notre autonomie, la souveraineté alimentaire, notre souveraineté des médicaments, les temazcales (bains de vapeur), tout ce que nous faisons dans nos communautés, car il existe des expressions diverses et plurielles de guérison dans les communautés.
Beaucoup de force et d'inspiration. Invoquons la vie, invoquons l'amour, la communauté et la territorialité, vivants, libres, sains et sur notre territoire nous nous aimons, qu'il en soit ainsi.
traduction carolita
Lolita ChávezSoy Aura Lolita Chávez, soy Maya Kiché, defensora de la vida, defensora territorial, feminista y sanadora comunitaria. En este sentido quise aceptar esta invitación, de expresarles...