Chili - Communiqué des communautés en résistance de Malleco en soutien aux prisonniers politiques Mapuches d'Angol

Publié le 19 Avril 2020

"Face au manque de volonté politique du gouvernement et de l'institution de la gendarmerie de rechercher des mesures qui n'impliquent pas l'isolement forcé de nos frères, les communautés ont décidé d'engager un processus de mobilisation pour exiger un traitement digne de nos prisonniers dans cette phase de la pandémie. Que le gouvernement ne se trompe pas, les prisonniers politiques mapuches ne sont pas seuls.


16 avril 2020

Les Communautés Mapuche en Résistance de Malleko, sont venues rendre publique la décision trompeuse et abusive de la Gendarmerie contre les prisonniers politiques Mapuche dans la prison d'Angol, c'est pourquoi hier les communautés se sont réunies pour analyser cette grave situation, au vu de ce qui précède nous signalons ce qui suit :

1.- Les communautés mapuches en résistance de Malleko, nous venons dénoncer une fois de plus l'utilisation abusive et raciste de la Gendarmerie du Chili contre les prisonniers politiques mapuches de la prison d'Angol, qui ont fait l'objet de mesures qui portent atteinte à leurs droits humains en tant que membres du peuple mapuche, sous prétexte de l'urgence sanitaire que connaît le pays en raison de la pandémie de Covid-19.

Nous considérons que la détermination de la gendarmerie chilienne, à restreindre totalement la visite aux prisonniers politiques mapuches de la prison d'Angol, constitue un acte abusif, disproportionné et discriminatoire.

Les communautés, les familles et les prisonniers politiques mapuches eux-mêmes sont pleinement conscients de la gravité de la pandémie de Covid-19, c'est pourquoi nous comprenons que des mesures ont été prises pour éviter une éventuelle infection de nos frères privés de liberté. Cependant, nous ne validons en aucun cas les mesures abusives, telles que celles qui limitent totalement notre connaissance de l'état de santé de nos frères, dont les mesures sont en contradiction avec leur droit d'accès à la médecine traditionnelle mapuche en présence d'un machi, l'accès à la loi et l'accès à la nourriture.

Le désengagement forcé auquel nos frères ont été soumis n'est pas conforme aux mesures culturelles mapuches visant à protéger la santé des Peñi. Ces mesures laissent nos frères mapuches exposés à la contagion de la maladie de Covid-19 ou d'autres maladies qui sont de cette époque et qui nécessitent un traitement par un Machi ou lawentuchefe.

De plus, nous savons que la gendarmerie n'a même pas donné à ses officiers les vêtements et l'hygiène personnelle nécessaires pour les empêcher de contracter le virus en prison.

2.- D'autre part, aucun des défenseurs publics, du Bureau du Défenseur Public Mapuche, n'a fait part de son inquiétude de connaître l'état dans lequel se trouvent nos frères, ni n'a demandé un changement de précautions pour ceux qui sont encore en détention préventive, laissant les prisonniers à eux-mêmes.

La persécution à laquelle sont confrontés nos frères, tant ceux qui sont en détention préventive que ceux qui ont été condamnés, a une origine et un fondement politiques qui visent à exterminer notre peuple mapuche et sa lutte. Leur présence à l'intérieur de la prison n'est rien d'autre qu'une décision de l'État, et à ce titre, c'est l'État qui a l'obligation de protéger la vie et la santé de nos frères et sœurs privés de liberté, dans les conditions culturelles du peuple mapuche.

Nous avons vu les gouvernements négliger et abuser de la pandémie, ils utilisent le virus comme une méthode pour se débarrasser des pauvres, des personnes âgées, des prisonniers, révélant ainsi leur intention meurtrière et abusive envers les nôtres. Des abus qui sont encore plus grossiers lorsqu'il s'agit des prisonniers, et plus encore de nos propres prisonniers politiques mapuches.

Face au manque de volonté politique du gouvernement et de l'institution de la gendarmerie de rechercher des mesures qui n'impliquent pas l'isolement forcé de nos frères, les communautés ont décidé d'engager un processus de mobilisation pour exiger un traitement digne de nos prisonniers dans cette phase de la pandémie. Que le gouvernement ne se trompe pas, les prisonniers politiques mapuches ne sont pas seuls.

Enfin, nous appelons les communautés mapuches à prendre conscience de cette situation et à réagir fermement à cette attaque raciste du gouvernement contre nos prisonniers politiques mapuches.

LIBERTÉ POUR LES PRISONNIERS POLITIQUES MAPUCHES

Communautés mapuches en résistance de Malleco

traduction carolita d'un article de Mapuexpress

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