Colombie -Le Conseil Régional Indigène du Cauca (CRIC) soutient les déclarations de l'ONU en Colombie

Publié le 5 Mars 2020

4 mars, 2020


 Violation systématique des droits de l'homme et attaques gouvernementales et remise en question la véracité de l'ONU


Le rapport annuel de l'ONU en Colombie, publié le 26 février 2020, présente un tableau de la violation systématique des droits de l'homme dans le pays alors que le gouvernement attaque et met en doute sa véracité.

L'ONU (Nations Unies) est une organisation internationale créée après la fin de la Seconde Guerre mondiale dont le but est de développer des actions visant à empêcher que de nouveaux conflits internationaux n'affectent la paix. En Colombie, l'ONU est présente avec plus de 26 entités liées à l'aide humanitaire, aux droits de l'homme, au développement et à la consolidation de la paix. 

Récemment, l'ONU a joué un rôle fondamental dans le processus, la signature et la mise en œuvre et la vérification des accords de paix et a continué à travailler en Colombie, en assurant notamment le suivi des cas de violation des droits de l'homme, en fournissant une série de recommandations au gouvernement pour garantir le bien-être des Colombiens.

Le rapport annuel 2019 décrit la situation difficile des droits de l'homme dans le pays, qui touche en particulier les populations indigènes, les paysans, les Afro-Colombiens et les anciens combattants. 

Quelques données du rapport :


"La défense des droits de l'homme est toujours considérée comme un travail à haut risque en Colombie"

  • 108 défenseurs des droits de l'homme assassinés : 15 femmes, 2 membres de la population LGTBI. 75 % d'entre eux se sont produits dans les zones rurales du pays. 
  • 36 massacres, taux d'homicide : 25 pour 100 000 habitants
  • Le Haut-Commissariat des Nations unies aux droits de l'homme (HCDH) est profondément préoccupé par le nombre élevé d'assassinat de populations autochtones dans le Cauca. En 2019, l'Institut national de médecine légale a enregistré une augmentation de près de 52 % du nombre d'autochtones assassinés dans le Cauca par rapport à 2018. Entre janvier et novembre 2019, le HCDH a enregistré le meurtre de 66 indigènes Nasa dans le nord du Cauca, dont 13 autorités indigènes et d'autres dirigeants Nasa.
  • Le meurtre d'un défenseur indigène Embera en avril à Riosucio, dans le Chocó, est emblématique. Cette municipalité se caractérise par un niveau élevé de pauvreté multidimensionnelle, une violence endémique et la présence de l'ELN et de groupes criminels qui sont chargés de contrôler le trafic de drogue, l'exploitation minière illégale et le trafic de migrants.

*Le document souligne qu'il ne faut pas réduire l'analyse aux seuls chiffres mais aux causes structurelles de la violence.

Nous rejetons :

 

  • Les déclarations du gouvernement qui se sont prononcées contre le rapport, réclamant une vérification des sources et des chiffres officiels dans une tentative évidente de délégitimer les résultats d'une mission de vérification et de se soustraire à la responsabilité qu'il devrait assumer de fournir des garanties aux habitants colombiens. 
  • Les déclarations du président Ivan Duque qui a remis en question les recommandations de l'ONU qui ont trait à la force publique, les actions de l'ESMAD, les  PDET et les actions qui, selon son gouvernement, ont été prises pour protéger les leaders sociaux. 

Michel Forst, rapporteur de l'ONU, a parlé à Semana de la décision du gouvernement de ne pas le laisser entrer dans le pays pour terminer le rapport, qui sera présenté à Genève, en Suisse, le 4 mars prochain ; il a déclaré qu'il ne pouvait pas changer la réalité et qu'il rapporterait ce qu'il a vu et il a également regretté qu'un dialogue avec le gouvernement n'ait pu être établi. 

"Ce n'est pas en remettant en question les chiffres que l'on fait face à la réalité, mais en l'assumant". La réaction de Forst à la réponse du gouvernement

La violence dans les territoires ne cesse de croître, les leaders sociaux continuent d'être assassinés, les forces publiques sont complices d'innombrables atrocités et les accords de paix ne sont pas respectés ; tout cela se produit alors que le gouvernement continue de démontrer aux niveaux national et international sa réticence à établir un dialogue et à mettre en œuvre les recommandations visant à protéger la vie des Colombiens.

L'ONU a publié une déclaration dans laquelle elle a exprimé qu'elle continuerait à travailler avec le gouvernement et les citoyens colombiens, tout en continuant à renforcer le dialogue et à soutenir la Colombie dans la construction d'un avenir prospère et pacifique.

En tant que Conseil Régional Indigène du Cauca, nous donnons la validité et le soutien aux informations contenues dans le rapport des Nations unies basé sur les droits de l'homme.

Comptez sur nous pour la paix, jamais pour la Guerre !

CRIC 04 mars 2020.

traduction carolita d'un communiqué paru sur le site du CRIC le 04 mars 2020

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Colombie, #Droits humains, #Peuples originaires, #CRIC

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