Brésil : Peuple Asurini du Xingu

Publié le 14 Mars 2020

Desenho que cobre a parte superior do rosto.
Motivo : ja'eakynga -  
Foto : Renato Delarole

Peuple autochtone du Brésil vivant dans l’état du Pará. Après le contact avec la société nationale en 1972 ils ont subi une réduction drastique de la population. Le danger imminent de leur extinction contrastait avec une vitalité culturelle extrême se manifestant par l’exécution de rituels extensifs, de pratiques chamaniques et d’un système d’art graphique élaboré.

Autodénomination : awaete (signifie « vraies personnes », awa = personnes, été = suffixe mettant l’accent sur l’idée de vrai, beaucoup).

Population : 182 personnes (2014)

Le nom

Depuis le XIXe siècle, les indiens dominant la région des rios Xingu et Bacajá (qui sont aujourd’hui connus sous les noms d’Araweté, Arara, Parakanã…) ont reçu le nom d’Asurini (Asonéri dans la langue juruna) qui signifie « rouge », selon l’ethnographe Curt Nimuendajú. La rive droite du rio Xingu a toujours été appelée « Terre des Assurini » par les habitants d’Altamira et d’autres.

Langue

Asurini du sous-groupe V des langues tupí-guaraní. Elle a été étudiée par Velada Nicholson du SIL (Institut d’été de Linguistique).

Localisation et Terre Indigène

  • T.I Koatinemo – 387.834,25 hectares, 182 personnes, réserve homologuée. Villes : Altamira, Senador José Porfirio.

Ils vivent dans un seul village placé sur la rive droite du rio Xingu sur la T.I Koatinemo.

 

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Mode de vie

Dans le village Asurini, plusieurs types de maisons existent dont la plus courante est celle où résident les groupes domestiques, une maison de type régional (murs en adobe, structure en bois et toit de chaume). La plus grande maison du village (aketé, tavywa) mesure 30 mètres de long, 12 mètres de large et 7 mètres de haut. C’est une maison de caractéristique typique tupí, sur un plan rectangulaire. Dans la tradition c’était la résidence collective du groupe local.

La femme Asurini se marie à l’adolescence mais elle n’aura son premier enfant que vers l’âge de 25 ans. Elle devra d’ici là apprendre et se perfectionner dans les taches de subsistance, participer à des rituels de chant. Certains femmes Asurini âgées de 45 ans n’ont jamais eu d’enfants et sont par contre d’excellentes artistes.

Pour procréer il faut que la femme ait deux maris, un jeune et un autre plus âgé. Pendant la grossesse et ce, jusqu’au 4e mois de la grossesse, plusieurs hommes participent à la formation du fœtus en entretenant des relations sexuelles fréquentes avec la femme afin que « l’enfant naisse fort ».

Seuls les deux hommes mariés avec la future mère participent aux soins. Le père le plus âgé est la principale personne responsable de l’éducation de l’enfant s’il s’agit d’un garçon. Pour le plus jeune, la naissance d’un premier enfant marque le passage à la catégorie de classe d’âge supérieure.

L’une des justifications pour les femmes de maintenir des mariages sans procréation est l’absence d’un père plus jeune.

Activités économiques

En plus de la chasse, de la pêche et de la cueillette, l’agriculture est la principale activité de subsistance du peuple et le manioc représente l’élément de base de l’alimentation. Plusieurs espèces de manioc sont plantées dans leurs champs de culture et consommées de différentes manières . D’autres produits sont cultivés également : maïs, cará (dioscorea alata), patate douce, tabac, coton, roucou, haricots, pastèques, bananes.

Hommes et femmes collectent les châtaignes (bertholletia excelsa), les noix inajá (maximiliana regia), les noix de babaçu (orbygnya oleifera) et les tortues jabuti, un des plats préférés des Asurini.

La chasse

C’est une activité masculine dont les animaux chassés les plus appréciés par ordre de préférence sont : pécari à lèvres blanches), agouti (dasyprocta aguti), pénélope panachée (penelope purpurascens, un oiseau), tinamou tataupa (crypturellus tataupa, un oiseau), pécari à collier (tayassu tajacu).

La pêche

L’été ils pêchent dans les bras des rivières et dans les lagunes avec des techniques traditionnelles incluant le timbo dans les eaux contenues dans des barrages naturels ou la construction de levées. Les poissons sont traversés par des flèches ou pêchés dans des nasses.

Menina asurini e seu irmão no Kuatinemu. Foto: Fabíola Silva, 2001.

Chamanisme

Les rituels chamaniques appelés « pajelança » sont pratiqués très souvent et mobilisent l’ensemble du groupe. La plupart des hommes y participent en tant que pajés aidés par des assistants et des chanteurs chargés de prépare le rituel mingau.

Le pajelança comprend deux types de rituels :

Le maraká (chant et danse) et le petymwo (massage et purification avec la fumée) exécuté pour invoquer les esprits avec lesquels le chaman entre en contac et pour éliminer la cause de la maladie du corps du patient et transmettre le remède (muynga) qu’il reçoit à travers l’état de transes. Les chamans peuvent entrer en contact avec des âtres appelés esprits gardiens. Ces êtres reproduisent le monde des humains et résident dans certaines parties du cosmos. Ils sont les intermédiaires entre les chamans et une autre catégorie d’êtres non identifiés individuellement n’entrant pas en contact direct avec les chamans.

source : pib.socioambiental.org

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Peuples originaires, #Brésil, #Asurini du Xingu

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