ONU : 66 indigènes Nasa assassinés en 2019 en Colombie

Publié le 2 Mars 2020

En 2019, au moins 66 indigènes ont été assassinés, un chiffre qui dépasse les 46 crimes signalés un an plus tôt en raison des conflits territoriaux entre les groupes dissidents et les trafiquants de drogue dans la région.

Servindi, 28 février 2020 - Dans son rapport annuel 2019, le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l'Homme (UNHCHR) a révélé que les assassinats de membres du peuple indigène Nasa dans le département du Cauca en Colombie ont augmenté de près de 52 % en 2019.

"Le rapport 2019 exprime une profonde préoccupation concernant l'assassinat de 66 membres du peuple indigène Nasa dans la partie nord du Cauca, dont 13 autorités indigènes et d'autres dirigeants Nasa", a déclaré Alberto Brunori, le représentant de l'Acnudh en Colombie.

Lors de la présentation du document, M. Brunori a déclaré que ce chiffre représente une augmentation de près de 52 % des assassinats par rapport au rapport préparé par l'Institut de médecine légale en 2018. Cette année-là, 46 assassinats ont été enregistrés.

Ces assassinats seraient liés à la dispute territoriale qui a éclaté dans la région du peuple Nasa entre des groupes en désaccord avec les Forces Armées Révolutionnaires de Colombie (FARC), la guérilla de l'Armée de Libération Nationale (ELN) et les cartels mexicains du narcotrafic.

"La rivalité entre ces groupes pour le contrôle des terres destinées au trafic de drogue fait de ce département l'un des plus importants du pays pour les cultures illicites, avec 17 177 hectares plantés de coca", explique l'agence allemande Deutsche Welle (DW), sur la base des chiffres du centre de recherche, InSight Crime.

Crimes contre les dirigeants sociaux


Au cours de son discours, M. Brunori a également noté que le acnudh a enregistré 108 meurtres de défenseurs des droits de l'homme, dont 15 femmes et deux membres de la communauté LGTBI.

"75% se sont produits dans les zones rurales, 86% dans les municipalités avec un indice de pauvreté multidimensionnelle supérieur à la moyenne nationale, 91% dans les municipalités avec des taux d'homicide qui indiquent l'existence d'une violence endémique et 98% dans les municipalités caractérisées par la présence d'économies illicites et de l'ELN, de groupes violents et de groupes criminels", indique le document.

Source : Rapport annuel d'Achnudh 2019
 

La violence des forces publiques


D'autre part, le rapport fait également état de 15 cas de privation arbitraire du droit à la vie qui auraient été commis par des membres de l'armée et de la police. Sur les 15, au moins 13 ont eu lieu en raison d'un usage inutile et/ou disproportionné de la force ; tandis que deux étaient des exécutions extrajudiciaires.

A cet égard, Alberto Brunori a rappelé que, selon les normes et standards internationaux, la juridiction pénale militaire "ne devrait pas enquêter, juger et punir les responsables de violations présumées des droits de l'homme", puisque c'est une fonction du système judiciaire ordinaire.

Il a également mis en garde contre des informations selon lesquelles le 8 avril 2019, la municipalité de Valdivia, dans le département d'Antioquia (nord-ouest), des membres de groupes criminels ont participé à une "opération militaire officielle".

Selon M. Brunori, les criminels portaient des armes et effectuaient "des actions qui sont la prérogative des autorités de l'État, telles que des perquisitions, des saisies et l'arrestation de personnes".

Il a ajouté que "en menant ces actions, ces individus ont détenu illégalement deux paysans, qui ont également été soumis à des traitements cruels. Ces détentions ont ensuite été déclarées illégales par un juge".

Le rapport conclut en appelant l'État à "répondre rapidement et efficacement aux recommandations contenues dans les alertes précoces du bureau du médiateur" et à accroître les efforts pour établir une plus grande présence des autorités civiles dans les zones rurales.

Source : Avec des informations de la Deutsche Welle (DW).

traduction carolita d'un article paru sur Servindi.org le 28 février 2020

http://www.servindi.org/actualidad-noticias/28/02/2020/onu-asesinatos-de-indigenas-nasa-aumentaron-casi-un-52

LE PEUPLE NASA OU PAEZ SUR COCOMAGNANVILLE

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