Guatemala : Les indigènes de la CONAIE (Equateur) détenus par la police alors qu'ils étaient invités par des indigènes Mayas

Publié le 20 Février 2020

Les dirigeants indigènes équatoriens de la CONAIE ont été détenus par la police guatémaltèque alors qu'ils menaient des activités à l'invitation des indigènes mayas. Alors que les Mayas affirment que leur détention était irrégulière, le président du Guatemala prétend les avoir expulsés pour des raisons de politique migratoire. Qu'est-ce qui se cache derrière cette impasse ?

Par José Díaz

Servindi, 19 février 2020 - La semaine dernière, une controverse s'est produite au Guatemala en raison de l'expulsion de trois dirigeants indigènes équatoriens. Selon les autorités guatémaltèques, l'expulsion était due au fait qu'Apawki Castro, Luisa Lozano et Jaime Vargas, ce dernier président de la Confédération des Nationalités Indigènes de l'Équateur (CONAIE), exerçaient des activités pour lesquelles leur statut migratoire ne les autorisait pas.

Ces trois dirigeants indigènes équatoriens ont occasionnellement mené des activités de coordination avec des groupes indigènes au Guatemala. Ce dernier, semble-t-il, ne serait pas du goût du président guatémaltèque Alejandro Giammattei, un homme politique conservateur qui a commencé son mandat en janvier dernier.

"Cette semaine, nous avons été informés de l'existence d'un groupe d'étrangers qui se trouvaient au Guatemala, résolvant leurs problèmes et faisant du travail politique ; pour lesquels, ils n'avaient pas de visa, ils n'étaient pas légaux dans le pays et nous avons procédé à leur capture. Ce sont trois citoyens équatoriens qui ont été expulsés du pays aujourd'hui", a déclaré M. Giammattei le week-end dernier.

La CONAIE répond


La réponse de la CONAIE a été rapide et ils ont dénoncé qu'ils n'avaient pas été expulsés mais détenus "irrégulièrement" par les autorités guatémaltèques en quittant un marché. Ils ont également affirmé avoir été invités par la Coordination et Convergence Nationale Maya Waqib' Kej, une coalition de groupes indigènes opposés aux politiques de Giammattei.

Au milieu de cette controverse, le président de la CONAIE, Jaime Vargas, a fait des déclarations controversées dans lesquelles il affirmait être considéré comme le "deuxième président de l'Équateur" en tant que représentant de la plus grande organisation indigène du pays. Ces déclarations ont été ridiculisées par la presse dans les deux pays, ce qui a suscité l'agacement au sein de la CONAIE.

"Nous ne sommes pas n'importe quel citoyen ou migrant équatorien. Nous sommes l'autorité. Je suis le président du mouvement indigène de l'Équateur, nous disons le deuxième président du pays", étaient les déclarations exactes de Jaime Vargas avant de quitter le Guatemala.

La controverse est d'autant plus vive que plusieurs dirigeants de la CONAIE ont été criminalisés par le gouvernement équatorien après les protestations contre les réformes politiques néolibérales tentées par le président équatorien Lenin Moreno à la mi-2019.  

Site de la CONAIE

traduction carolita d'un article paru sur le site Servindi.org le 19/02/2020

Rédigé par caroleone

Publié dans #ABYA YALA, #Equateur, #Guatemala, #Mayas, #Peuples originaires, #CONAIE

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